Diagnostic
Clinique
La clinique est dominée par les conséquences liées aux cytopénies : syndrome hémorragique par thrombopénie, infections sévères et répétées par neutropénie, syndrome anémique.
Dans de rares cas, une splénomégalie modérée est notée, en rapport avec une leucémie myélo-monocytaire chronique (LMMC), variété de syndrome myélodysplasique.
Numération-formule-plaquettes
Ici aussi, c'est l'association des cytopénies, en nombre et d'importance variable, qui oriente le diagnostic :
- L'anémie est macrocytaire arégénérative
- La leucopénie avec neutropénie (deux fois sur trois) est parfois accompagnée d'une monocytose dans le cas d'une LMMC.
- La thrombopénie
Un petit pourcentage de blastes circulants et une hypogranulation des polynucléaires neutrophiles sont très évocateurs du diagnostic.
Le myélogramme
L'étude cytologique met en évidence la dysmyélopoïèse et/ou un excès de blastes médullaires:
- La richesse médullaire est le plus souvent augmentée (production inefficace).
- La lignée rouge est souvent hyperplasique. La dysérythropoïèse peut consister en une mégaloblastose, des anomalies d'hémoglobinisation, des anomalies nucléaires (multinucléarité, caryoréxie). La coloration de Perls met en évidence des sidéroblastes en couronnes dans l'ARS.
- La lignée granuleuse est souvent hyperplasique dans les formes avec excès de blastes. Une dysgranulopoïèse peut être représentée par une diminution ou une disparition des grains neutrophiles intracytoplasmiques et/ou des troubles de la segmentation des noyaux.
- La lignée plaquettaire peut montrer des micromégacaryocytes (mégacaryocytes de petite taille mononucléés), des mégacaryocytes mononuclées (évocateur d'une anomalie cytogéntique 5q-), ou de grands mégacaryocytes à noyaux séparés et arrondis. Le nombre de ces mégacaryocytes est très variable.
L'étude cytogénétique de la moelle est complémentaire de l'analyse cytologique.
Autres examens
Ils sont inutiles au diagnostic mais certains sont utiles à l'estimation du pronostic.
- Sur la biopsie osseuse, la dysmyélopoïèse est mieux visible. Une fibrose réticulinique se voit parfois. La localisation anormale de précurseurs au sein des espaces médullaires a une certaine valeur pronostic. Enfin, la biopsie peut être utile pour faire la différence avec une aplasie médullaire dans le cas où la moelle du syndrome myélodysplasique montrerait une moelle pauvre.
- Si l'exploration isotopique de l'érythropoïèse au Fe59 est pratiquée, elle montre une forte captation médullaire mais une faible incorporation globulaire.
- L'étude cytogénétique montre des anomalies clonales dans la moitié des cas : délétion 5, délétion 20qq, monosomie 7, trisomie 8. Elle a une valeur pronostic importante.
Physiopathologie
Les syndromes myélodysplasiques, longtemps appelés « anémies réfractaires » (aux traitements vitaminiques), sont des hémopathies clonales (ce qui sigivie qu'elles dérivent toutes d'un même précurseur hématopoïétique anormal. Les cellules provenant de ce précurseur présentent un trouble de la maturation qui les fait mourir au sein même de la moelle (avortement intramédullaire).
Les conséquences cliniques sont les cytopénies périphériques et les troubles morphologiques des précurseurs myéloides (dysmyélopoïèse).
Les syndromes myélodysplasiques sont les plus fréquents des états préleucémiques.
Ils prédominent chez le sujet âgé avec une prédominance chez l'homme.
Il n'y a pas d'étiologie connue mais seulement des facteurs favorisants : facteurs familiaux, facteurs toxicologiques (exposition benzène, chimiothérapie ou radiothérapie.