Théâtre antique d'Aix-en-Provence - Définition

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Introduction

Le théâtre antique d'Aix-en-Provence est le monument antique le plus imposant de la commune. Il n'a pourtant été découvert qu'en 2004, même si des suppositions quant à son existence ont été émises dès le XVIe siècle. Conformément à ce qui était supposé, il a été découvert sur l'emplacement de l'ancienne ville des Tours, sur le site de l'église Notre-Dame de la Seds (avenue Jean-Dalmas), soit dans la partie ouest de l'ancienne ville d'Aquae Sextiae.

Le théâtre antique d'Aix n'a pas été construit à proximité du forum, comme c'était l'habitude dans les villes romaines.

Découverte du site

Les premiers sondages sont réalisés en 1990 et confirment la présence du théâtre en cet endroit. En 2002, la commune d'Aix-en-Provence se porte acquéreur de la zone à explorer, alors propriété des Sœurs du Saint Sacrement. L'année suivante, le monument est localisé et, en 2004, identifié par une campagne d'évaluation.

Démantèlement du site

Le théâtre antique d'Aix n'a perduré que jusqu'au Ve siècle environ. À cette date, son démantèlement avait été entamé et ses matériaux ont servi pour la construction de bâtiments divers qui ont peu à peu colonisé le terrain, jusqu'à en faire oublier l'existence. Dans les siècles qui suivent, pourtant, et au moins jusqu'au Moyen Âge, les habitants du quartier de la Seds sont conscients de la présence du théâtre sous leurs pieds ; il est même probable que quelques vestiges émergent encore du sol. Des dénominations de rues, comme « rue des Arènes » en témoignent. Des documents médiévaux évoquent la présence de ce monument antique : cum carriera de Arenis (1344) et cum traversia qua itur ad arenas (même date). Un document du 6 juin 1344 signale une maison avec casal in arenis (« dans les arènes »). Ces arènes ne peuvent désigner que le théâtre, puisque la ville d'Aquae Sextiae n'a jamais possédé d'arènes. En 1391, un document semble désigner un quartier ou du moins une place sous le nom révélateur d'« arénier » : ortum (...) situm in villa Turrium, à l'arenier, versus occasum solis. Au milieu du XIVe siècle, la ville des Tours se vide progressivement de ses habitants jusqu'à être totalement délaissée. Elle devient une immense carrière. Fernand Benoit explique que de nombreux matériaux de construction en sont extraits pour construire, entre autres, le clocher de la cathédrale Saint-Sauveur ou la chapelle absidiale de Saint-Mitre. L'utilisation de pierres des monuments présents sur place devient monnaie courante et concerne au premier plan les maisons médiévales en ruine. Mais, des monuments antiques semblent aussi concernés par le démantèlement. En 1461, l'archevêque autorise, pour des constructions, l'enlèvement des pierres de murs et de voûtes antiques. L'archéologue Robert Ambard considère que le démantèlement des maisons médiévales construites sur l'emplacement du théâtre antique a dû révéler des structures jusqu'alors cachées et que l'on a identifié à des arènes romaines, au point de donner son nom au quartier.

Dès le XVIe siècle, des auteurs émettent l'hypothèse de l'existence d'un amphithéâtre, au nombre desquels figure en première place le savant Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637) qui indique près du couvent des Minimes la forme de ce qu'il considère être un amphithéâtre. Dans une lettre à M. de Valois, il écrit : « Les dimensions de cet amphithéâtre n'annoncent pas qu'Aix ait eu une population aussi considérable que la ville d'Arles […]. L'amphithéâtre d'Aix pouvait bien contenir 5 à 6 000 personnes. Il n'existe plus de ce monument que des murailles très épaisses qui sont sous terre dans le jardin de M. Joannis. » Ce M. Joannis avait bien ces murailles dans son jardin, mais il les fait démolir en 1806 et 1807.

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