Tombelaine | |
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Géographie | |
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Pays | France |
Localisation | Manche (océan Atlantique) |
Coordonnées | |
Point culminant | non nommé (45 m) |
Géologie | Île continentale |
Administration | |
France | |
Région | Basse-Normandie |
Département | Manche |
Commune | Genêts |
Démographie | |
Population | Aucun habitant |
Autres informations | |
Découverte | Préhistoire |
Fuseau horaire | UTC+1 |
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Îles de France |
Tombelaine est un îlot granitique situé dans la baie du mont Saint-Michel, sur la rive droite du chenal de la Sée, à quelques kilomètres au nord du mont Saint-Michel. L'important marnage (plus de 10 mètres) de la baie permet à cet îlot d'être atteint à pied sec par basse mer (3,5 km depuis la côte du Cotentin au nord-est).
Envahie, selon la légende, par la forêt de Scissy, la baie était plus vaste aux temps historiques anciens, et seules trois îles émergeaient : le mont-Dol, situé maintenant à l'intérieur des terres, le mont Tombe (le mont Saint-Michel) et l'îlot de Tombelaine.
Son nom naîtrait d'une légende celte, qui dit qu'une princesse nommée Hélène, fille du roi Hoël, fut enlevée par un géant, et fut inhumée sur ce rocher. Le nom de l'îlot viendrait alors d'une corruption de « Tombe Hélène ».
Le nom pourrait aussi venir de tumulus belenis, le « tumulus de Belenos », dieu gaulois de la guerre, de la lumière et guide des morts, triple fonction reprise par l'archange Michel dans les croyances chrétiennes. On sait d'ailleurs qu'un dolmen se trouvait autrefois sur le site du mont Saint-Michel, dont on peut imaginer que les druides avaient fait un portail vers le monde des morts[réf. souhaitée].
Enfin, son étymologie pourrait aussi être celte, et signifier « petit mont Tombe ». En fait « tombe » utilise une acception ancienne du terme : éminence, mont (voir par exemple le mot « tumulus »)... De la sorte, la tombe (l'éminence) primitive est le mont Saint-Michel. Quant à Tombelaine, il s'agit ni plus, ni moins qu'un diminutif du premier, soit « la petite tombe », la « petite éminence », le « petit mont ». Les références à une princesse Hélène ou au dieu Belenos relèvent de l'étymologie populaire.
L'îlot culmine à 45 mètres. Ses dimensions sont de 250 mètres de long pour 150 de large.
Au XIe siècle, deux moines, Anastase et Robert, quittèrent le mont Saint-Michel pour s'y retirer en ermites. En 1137, Bernard le Vénérable y fonda un prieuré, et l'îlot devint un lieu de pèlerinage. L'église fut dédiée à Notre-Dame de la Gisante ou Notre-Dame de Tombelaine.
À partir du 11 février 1423, dans le cadre de la Guerre de Cent Ans, Tombelaine fut occupé par les Anglais, qui souhaitaient faire tomber la place forte du mont Saint-Michel. Ils y construisirent un fort avec donjon. Durant les guerres de religions, le comte de Montgomery qui dirige les armées huguenotes, fait du rocher son repaire. Il y aurait battu de la fausse monnaie, et abrité sa maîtresse.
En 1666, le marquis de la Chastrière demanda la destruction à la Cour, alors que l'île était devenue propriété de Nicolas Fouquet. Il pensait que la place forte de Tombelaine pouvait être réutilisée par les Anglais en cas de nouveau siège du mont Saint-Michel.
Alors que la société nommée Groupement national de la baie du mont Saint-Michel désirait en faire un lieu de résidence pour touristes, Tombelaine est acheté en 1933 par l'État qui l'intègre à son domaine privé. Il est classé aux monuments historiques par un arrêté du 9 octobre 1936. À l'initiative de la municipalité de Genêts, à laquelle l'îlot est rattaché, et du Groupe ornithologique normand (université de Caen), une réserve ornithologique y est créée en octobre 1985. Le suivi de la baie dans son ensemble et la volonté de maintenir l'insularité du mont Saint-Michel devrait aussi préserver Tombelaine.