Jusqu'en 1878, l'Aar ne coule pas dans le lac de Bienne, mais de Aarberg par plusieurs branches, elle rejoint la rivière par laquelle le lac se vide, la Thielle, près de Büren an der Aare.
Il y a à peine 150 ans, le Seeland était marécageux, les récoltes maigres, la pauvreté écrasante et le risque d’épidémie élevé. Grâce aux deux corrections des eaux du Jura, le Seeland est aujourd’hui peuplé, prospère et plein de vie.
Depuis le XVe siècle, les chroniques relatent des crues et des inondations dans le Seeland : les champs étaient inondés, les villages devaient être abandonnés, la maladie et la pauvreté s’étendaient.
1831 et 1832 furent des années de grosses inondations. En conséquence, les habitants du Seeland fondent un comité.
La Confédération libéra un crédit de 5 millions de francs pour accomplir une première tranche de travaux.
L'ingénieur cantonal des Grisons travailla à un projet sur demande des cantons de Berne, Soleure, Fribourg, Neuchâtel et Vaud. Il prévoit les travaux suivants :
La surface des lacs en a été diminuée : le lac de Neuchâtel de 23,7 km², le lac de Bienne de 3,3 km² et le lac de Morat de 4,6 km². Les plaines autrefois inondées et les nouveaux territoires purent alors être drainés et asséchés, l’eau de drainage pouvant s’écouler naturellement dans les lacs dont le niveau avait baissé. L’amélioration du sol et sa transformation en champs fertiles a ensuite nécessité plusieurs dizaines d’années de travail.
De manière générale, la première correction des eaux du Jura fut un succès. Mais de nouveaux soucis et conflits d’intérêt se firent jour. Ainsi les nouvelles terres asséchées et cultivées s’affaissèrent, car la structure tourbeuse meuble du sol n’était plus saturée d’eau.
Le barrage de régulation de Port fut mis en service, avec une écluse pour les bateaux. C’était déjà une des mesures de la seconde correction des eaux du Jura.