Abbaye Notre-Dame du Val (Mériel) - Définition

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Les tombeaux

Saint Bernard interdit les sépultures au sein des abbayes cisterciennes, mais la règle n’est respectée que quelques décennies. Il est de coutume au XIIe siècle que les seigneurs et grands donateurs d’une abbaye s’y fassent inhumer. C’est pour eux l’assurance de prières perpétuelles pour le repos de leur âme et le pardon de leurs fautes. Dès 1161, Ansel Ier de l’Isle, considéré comme le fondateur de l’abbaye, est inhumé dans son l’enceinte, seulement huit ans après la disparition de saint Bernard. Puis, c’est au tour de Laurence de Hainaut, épouse du connétable de France Bouchard V de Montmorency, qui l’y rejoint en 1189. Nicolas de Saint-Mesmin, le dernier moine du Val, dresse en 1741 un inventaire manuscrit des tombeaux présents à son époque, il les décrit comme rivalisant de beauté avec ceux de la basilique Saint-Denis. Néanmoins l’abbaye n’abrite aucune sépulture royale, contrairement à cette dernière.

La plupart des tombeaux se situent dans l’église abbatiale, certains dans le cloître, et quelques-uns se trouvent dans la salle capitulaire. Ils abritent les sépultures des familles nobles de la région, de L’Isle-Adam, Villiers, Montmorency, Saunier, Néelle, Vallangoujard, Chambly, Méry, Trie, Neaufles, Aunay, Roussy, Beaujeu…

Le patrimoine foncier de l’abbaye

Le patrimoine foncier de l’abbaye du Val s’étendait pour l’essentiel sur la plaine de France, le Parisis et le Vexin français. Il représentait un peu plus de deux mille hectares concernant cinquante-deux paroisses en 1640. Les moines cisterciens sont à l’origine de nombreuses granges, initialement mises en valeur par les frères convers suivant le principe du faire-valoir direct.

Parmi les plus importantes, on peut citer en plaine de France, la grange des Noues à Goussainville, dont les terres sont données par un certain Réric, seigneur du lieu, donation confirmée en 1137 par le roi Louis VII ; et la grange de Fayel à Baillet-en-France, dont les premières donations remontent à 1160. La première a presque totalement disparu, la seconde est en ruine.

Dans le Parisis, le patrimoine comprenait la grange de Saint-Leu, essentiellement à vocation viticole, à Saint-Leu-la-Forêt, où les moines possèdent des pressoirs, la grange de Montmorency, également viticole, remontant au XIIe siècle, la grange de Montarcy à Méry-sur-Oise dont les donations remontent à 1137 et la grange de Valdampierre, à Noisy-sur-Oise, également viticole, dont la plus ancienne donation remonte à 1166. Seule cette grange subsiste, les autres ayant disparu. Un litige relatif au pacage des animaux y a d’ailleurs opposé les moines de l’abbaye du Val à ceux de l’abbaye de Royaumont.

Enfin dans le Vexin français, l’abbaye possédait la grange de Champignolle à Sérifontaine établie sur un terrain donné en 1127, essentiellement consacrée à l’élevage et possédant une chapelle vu l’éloignement (sa proximité de l’abbaye de Mortemer provoque également de nombreux litiges avec cette dernière), la grange de Pontavenne à Montherlant donnée probablement par Aneulphe de Senot en 1160, la grange de Beauvoir à Amblainville créée en 1158 grâce au don d’Arnulphe Mauclou de trois cents arpents de terre et la grange du Coudray à Berville (actuellement sur le territoire d’Hénonville), qui remonte à 1204. Toutes subsistent et sont encore des exploitations agricoles.

À la demande du roi, il est procédé au milieu du XVIIe siècle au bornage et à l’arpentage de la totalité des biens fonciers de l’abbaye. Cette opération commence le 5 octobre 1639 pour s’achever le 22 novembre 1644. L’ensemble représente environ deux mille hectares de terres. Mais au-delà de cet important patrimoine foncier, l’abbaye possédait par ailleurs de nombreux biens immobiliers, en particulier à Pontoise où elle dispose d’un fief très important au début du XIIe siècle. Ce choix s’explique par la nécessité pour les religieux de trouver refuge dans une ville fortifiée en cas de péril. L’ensemble est composé de plusieurs maisons, d’un hôtel à l’enseigne de La Corne, de caves et celliers sur plusieurs niveaux. Les caves permettent d’emmagasiner les produits, le plus souvent en nature, perçus par exemple pour le passage de l’Oise. Au début du XXIe siècle, deux rues portent encore les noms de rue de la Corne et de rue Notre-Dame-du-Val. L’accès aux celliers se situe au 11 de la rue de la Corne.

En plus des possessions foncières et immobilières, l’abbaye perçoit la dîme en de nombreux endroits, sous forme numéraire ou de grains, de sel, de poisson, en plus des droits et privilèges.

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