Basilique Saint-Denis | |||
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Nom local | Basilique de Saint-Denis | ||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Île-de-France | ||
Département | Seine-Saint-Denis | ||
Ville | Saint-Denis | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Abbatiale puis Cathédrale | ||
Rattaché à | Diocèse de Saint-Denis | ||
Style(s) dominant(s) | Gothique | ||
Protection | Classé MH | ||
Localisation | |||
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La basilique Saint-Denis est une église de style gothique située à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Fondée en tant qu'abbatiale, elle a aussi le statut de cathédrale du diocèse de Saint-Denis depuis 1966. Elle est la nécropole des rois de France. La basilique Saint-Denis fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1862. Le jardin qui l'entoure fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 19 août 1926.
Dès le Bas-Empire, un cimetière gallo-romain est attesté sur le site de Saint-Denis. Au IVe siècle, un mausolée fut élevé à l'emplacement du maître-autel actuel et fit déjà l'objet d'un culte. Puis, vers 475, sainte Geneviève acheta les terres alentours et fit construire une église.
L'église fut agrandie à deux reprises sous les Mérovingiens, notamment sous Dagobert Ier qui y fit placer vers l'an 630, les corps de saint Denis (premier évêque de Paris) et ses deux compagnons, le prêtre Rustique et le diacre Éleuthère.
L'église de Saint-Denis devint une nécropole royale car la renommée légendaire de Denis de Paris se développa sous l'influence de l'abbé Suger qui en fit un compagnon de saint Paul envoyé en France pour christianiser Paris. Mais cette nécropole partagea ce privilège avec d'autres églises et ce n'est que sous les Robertiens et les Capétiens directs qu'elle obtint ce monopole très rarement remis en cause.
Un nouveau sanctuaire fut entrepris vers 750 par Pépin le Bref. Sous les Carolingiens, une église de plan basilical à trois nefs et à transept saillant fut construite. Elle fut rénovée au cours des âges, jusqu'au XIVe siècle.
En 1959, on a découvert pendant des fouilles le sarcophage de la reine Arégonde, morte en 573/579, épouse de Clotaire Ier.
Dans la première moitié du XIIe siècle, entre 1135 environ et 1144, l'abbé Suger, conseiller du roi Louis VI le Gros et de Louis VII le Jeune, agrandit l'abbatiale en remaniant le narthex d'une façade dotée pour la première fois d'une rose et de trois portails de grandes dimensions. Il modifie aussi le chœur en lui ajoutant des chapelles rayonnantes.L'abbaye bénédictine de Saint-Denis est un établissement prestigieux et riche, grâce à l'action de Suger, abbé de 1122 à 1151. Ce dernier souhaite rénover la vieille église carolingienne afin de mettre en valeur les reliques de saint Denis dans un nouveau chœur : pour cela, il souhaite une élévation importante et des baies qui laissent pénétrer la lumière.
Suger décide donc d'achever la construction de l'église en s'inspirant du nouveau style entraperçu dans la cathédrale Saint-Étienne de Sens. En 1140, il fait édifier un nouveau massif occidental, en s'inspirant des modèles normands de l'âge roman comme l'abbatiale Saint-Étienne de Caen. L'abbaye est consacrée le 11 juin 1144, inaugurant le francigenum opus, appelé plus tard l'art gothique. Reprenant le principe du déambulatoire à chapelle rayonnante en le doublant, Suger innove en prenant le parti de juxtaposer les chapelles autrefois isolées en les séparant par un simple contrefort. Chacune des chapelles comporte de vastes baies jumelles munies de vitraux filtrant la lumière. Le voûtement adopte la technique de la croisée d'ogives qui permet de mieux répartir les forces vers les piliers.
Par la suite, l'édifice devint encore plus important. Il abrita les regalia (instruments du sacre), devint nécropole royale et plus seulement dynastique. Considérée comme la principale nécropole de la monarchie française depuis Hugues Capet, ce dernier qui en était abbé laïc, s'appuya souvent sur la puissance de l’abbaye pour conforter son pouvoir.
Le 22 août 1291, une bulle du pape Nicolas IV, datée d'Orvieto, confirmant elle-même une bulle de Célestin III, accorda aux religieux de Saint-Denis le privilège de n'être soumis à aucune sanction canonique, émanée de qui que ce fût, hormis de leurs abbés, sans une licence spéciale du souverain pontife.
C'est à l'abbaye de Saint-Denis que les rois de France se rendaient pour y prendre l'oriflamme avant de partir en guerre ou en croisade.