Abbaye Saint-Jean-Baptiste du Moncel | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Picardie | ||
Département | Oise | ||
Ville | Pontpoint | ||
Type | Abbaye | ||
Début de la construction | 1309 | ||
Protection | Classé monument historique | ||
Localisation | |||
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L'abbaye Saint-Jean-Baptiste du Moncel, située à Pontpoint, au nord de la forêt d'Halatte dans le département de l'Oise, a été fondée par Philippe le Bel, en 1309. Elle fut établie sur les terres confisquées par Philippe le Bel à Philippe de Beaumanoir, jurisconsulte et bailli de Senlis.
Philippe le Bel fonda le couvent pour que les sœurs prient pour lui et ses successeurs. Les travaux débutèrent en 1309, deux ans après que ce roi eut arrêté, torturé et envoyé au bûcher les Templiers. Philippe essayait probablement d'apaiser sa conscience. Les bâtiments furent achevés en 1336 et l'église consacrée en 1337 en présence du roi Philippe VI et la reine Jeanne. L'abbesse et douze sœurs furent installées et assistées de douze sœurs de l'Hôtel-Dieu. Quatre d'entre elles venaient de Longchamp, quatre de Saint-Marcel et quatre de Provins. Elles furent rapidement soixante et furent appuyées par quatre chapelains franciscains.
La première abbesse fut Pernel de Troyes, descendante des comtes de Troyes. Lui succéda Jeanne de Meaux, nièce du cardinal Jean de Boulogne. Toutes les sœurs du chœur étaient de sang noble. La reine Jeanne fit enterrer ses entrailles dans l'église. L'abbaye fut brûlée en 1526 et détruite en 1591 par la Ligue. La communauté fuit alors vers Compiègne. En 1768, les quelques sœurs restant à Saint-Just-en-Chaussée allèrent à Moncel. À la Révolution française, il restait encore onze sœurs et sept sœurs de lai. Ce nombre fut finalement réduit à l'abbesse, trois sœurs et 4 sœurs de lai qui toutes souhaitaient rester. Elles durent partir en 1792. Confisquée, l'abbaye fut alors vendue sous obligation que l'église fût convertie en lieu profane. L'église disparut en 1795 vendue, pierre par pierre, comme bien national.
Abbaye de Dames de l'ordre des Clarisses (franciscains), elle est richement dotée par les rois et les reines, en dernier par Louis XIV qui lui donne en 1709 son château de Fescamp et le parc qui l'entourait.
Elle a connu ensuite divers destins : réformée en hôpital militaire, puis, après la Révolution française, en chais pour des marchands de vins qui utilisaient les immenses caves et celliers. En 1923, l'évêché de Beauvais l'acheta pour en faire un petit séminaire. Le site fut transformé en camp de prisonniers de 1939 à 1945, puis en collège religieux jusqu'en 1982.
Laissée à l'abandon pendant deux ans, des personnalités locales s'en émeuvent et demandent au président du Club du Vieux Manoir, s'il veut bien prendre en charge l'abbaye avec les jeunes de son association. L'action de ces bénévoles et l'intervention d'entreprises sauvent le bâtiment (exemple : restauration d'environ 1 ha de toitures). Il est désormais ouvert au public pour des visites commentées, pour recevoir banquets et expositions, pour y tourner films et publicités.
Malgré ces différentes affectations, le site a su conserver la majeure partie de ses bâtiments du XIVe siècle. Un dessin d'Eugène Lefèvre-Pontalis donne un idée de l'abbaye à cette époque.
L'abbaye est aujourd'hui classée monument historique. Depuis 1984 elle est restaurée et animée par le Club du Vieux Manoir.