Abbaye de Jumièges - Définition

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Filiales

  • Pavilly (féminine), fondée vers 660
  • Montivilliers (féminine), fondée vers 684
  • Saint-Évroult (restauration)
  • Saint-Pierre-sur-Dives

Description des bâtiments

L'église Saint-Pierre

Elle correspond au premier sanctuaire que les moines ont construit. Du point de vue architectural, elle conserve également la partie la plus ancienne de l'abbaye. En effet, la façade occidentale, privée de son Westwerk, dont on peut encore voir la base des tours et le pied des escaliers qui menaient en leur sommet, ainsi que l'ouverture partiellement murée de la vaste tribune qui embrassait l'édifice, a été datée par les archéologues du IXe siècle, c'est-à-dire de l'époque carolingienne. Certaines pierres portent même encore les traces des incendies allumés par les Nortmanni. Les moines de l'époque du gothique l'ont modifié et ont reconstruit la nef, dont les murs subsistants sont nettement de style gothique. Ce sanctuaire était réservé aux moines et aux convers.

L'église abbatiale Notre-Dame

Il s'agit d'un édifice mixte de style roman et de style gothique. Il ne subsiste quasiment rien de l'abside et du chœur gothique, à part une chapelle rayonnante, quelques pans de murs et substructions. Les parties romanes, à savoir: la façade, la nef et le mur ouest de la tour lanterne sont les mieux conservés. Elle mesurait 88 mètres de longueur et les murs de la nef atteigne encore 25 mètres sur trois niveaux d'élévation. Une tour-lanterne à deux étages illuminait la croisée du transept, mais il ne subsiste que le mur ouest. La façade occidentale présente un Westwerk (massif occidental), réminiscence dans l'art roman d'une disposition carolingienne, rarissime en France mais commune en Allemagne, d'où son terme technique allemand. Il est encadré de deux tours à peu près symétriques de 46 mètres de hauteur, polygonales dans leur partie supérieure, en retrait.

En 1688–1692, on construit une fausse voûte sur croisée d'ogives sur la nef. En effet, comme tous les grands édifices romans de Normandie, elle n'était pas voûtée de pierre, d'où sa charpente apparente. Par contre, les bas-côtés étaient dotés de voûtes d'arêtes. De plus, le chœur gothique avait une voûte sur croisée d'ogives.

Le cloître

Le cloître a été construit au XVIe siècle par une femme du nom de Corinne de Tygier. Il était de style gothique flamboyant, comme celui de l'abbaye de Saint-Wandrille et il n'en subsiste que des traces au sud de l'abbatiale Notre-Dame. Cependant, un citoyen britannique Lord Stuart de Rothesay en acheta au XIXe siècle des éléments pour les réassembler dans son château de Highcliffe près de Bournemouth, les préservant ainsi d'une destruction certaine. Le centre de cloître est matérialisé par un if, planté au XVIe siècle et symbole de vie éternelle, tout comme celui de l'abbaye de Muckross en Irlande.

  • À l'ouest du cloître se trouve l'ancien cellier, en partie souterrain, qui comprend des parties romanes du XIIe siècle et gothiques. C'est la que les moines entreposaient leur propre vin, issu de leurs vignes du Conihout de Jumièges, d'où ce dicton : « De Conihout ne beuvez pas, car vous passerez de vie à trépas ! ». Ils en exportaient une partie vers l'Angleterre et pour leur usage personnel, il préféraient du vin de Loire.
  • Sur la tour sud de Notre-dame, hormis le cadran solaire, on voit les traces de deux charpentes différentes à deux niveaux distincts : l'une est celle du toit du cellier d'origine, l'autre est celle du toit réhaussé par la construction au-dessus du cellier, d'une bibliothèque par les mauristes.
  • À l'est du cloître, hormis la façade de l'église Saint-Pierre, on note deux ouvertures : l'une correspond à la salle capitulaire, lieu d'assemblée des moines et de lecture d'un chapitre de la règle de Saint Benoît. Cette salle du XIIe siècle de style roman était déjà dotée d'une voûte sur croisée d'ogives, une des trois plus anciennes en France, toutes en Normandie et toutes dans des monastères bénédictins : l'église abbatiale de Lessay et le « promenoir » des moines du Mont-Saint-Michel ; l'autre correspond à la « salle des reliques », où les moines entreposaient leurs nombreuses reliques, garantes en partie de la venue des pélerins.
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