Abbaye Saint-Gildas-de-Rhuys | |||
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Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région | Bretagne | ||
Département | Morbihan | ||
Ville | Saint-Gildas-de-Rhuys | ||
Culte | Catholique romain | ||
Type | Abbaye | ||
Rattaché à | Ordre cistercien | ||
Début de la construction | à compléter | ||
Localisation | |||
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L'abbaye Saint-Gildas-de-Rhuys a le privilège d'avoir été fondée par un de ces moines qui ont quitté l'île de Bretagne pour l'Armorique à l'époque de la migration des bretons fuyant les invasions saxonnes. Mais son histoire est mal connue. Pourtant depuis quelques années, on semble de nouveau s'intéresser à ce monastère qui laisse aujourd'hui une des plus belles églises romanes de Bretagne.
L'abbatiale est classée monument historique depuis 1840.
On peut distingues trois périodes dans l’histoire de l’abbaye de Rhuys.
D’abord, du VIe au Xe siècle il existe une abbaye bretonne, fondée par saint Gildas ou par des moines se réclamant de lui et possédant, ou prétendant posséder, ses reliques. Cette abbaye ne laisse aucune trace ni dans les archives, rares pour cette période, mais aussi dans les chroniques. Aucune fouille archéologie sérieuse n’a étudié le site. On a pu douter de son existence. Mais trois faits plaident en faveur de la réalité de l’abbaye à cette époque. D’abord parce que les moines qui s’installent près du château de Déols (aujourd'hui Châteauroux), fuyant les Normands vers 920, prétendaient venir de Rhuys et ont fondé une abbaye Saint-Gildas. Ensuite parce que les moines venus de l’abbaye de Fleury en 1008 ont toujours affirmé avoir relevé à Rhuys les ruines d’une abbaye Saint Gildas précédente. Enfin parce que l’on possède tout de même un document, l’inventaire des livres de cette première abbaye. Il s'agit d'un parchemin, datant vraisemblablement du Xe siècle, qui est conservé à la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris. Il contient une liste de livres dont les derniers auteurs sont contemporains du départ des moines de Bretagne vers 920. On a noté depuis longtemps dans cette liste un Textum Gildasii, un évangile de Gildas, et deux antiphonaires (livres de chant) qualifiés de bretons.
La seconde période qui va de 1008 jusqu’à la fin du XVe siècle est mieux connue, par l’église romane, ses tombeaux, quelques archives sauvées des destructions, et des témoignages divers. Le monastère est restauré à partir de 1008 à la demande du duc de Bretagne Geoffroy Ier de Bretagne. Un groupe de moines venus de l'abbaye de Fleury (aujourd'hui dans le Loiret), conduits par un breton, saint Félix, relève ou reconstruit totalement les bâtiments. Il y a en effet débat pour savoir si le nouveau monastère est construit exactement sur l'emplacement du précédent. Le XIe siècle est marqué par la présence d'autres saints, d'abord saint Goustan, puis un abbé mal connu, saint Rioc. L'abbé Vital, semble être, selon Ferdinand Lot, l'auteur de la Vie de saint Gildas, qu'il aurait écrite vers 1060. L'abbaye développe le culte de saint Gildas, et d'autres saints qui lui sont liés, comme saint Colomban, sainte Brigitte et saint Armel. Elle possède un important prieuré Saint-Sauveur à Locminé. Bientôt le monastère possède une vingtaine de prieurés. Mais l'abbaye semble ensuite manquer de moyens et les moines cherchent un abbé puissant capable de les aider. Ils font appel en 1125 à Pierre Abélard dont le passage est un échec. Il décrit des moines indisciplinés, un seigneur voisin tyrannique. Pierre Abélard doit finalement s'enfuir. Il a tout de même une petite rue à Saint-Gildas... On ignore si l'église abbatiale a jamais été terminée. Mais par la suite l'abbaye profite de la présence des ducs de Bretagne au château voisin de Suscinio. En 1189, la duchesse Constance assiste à un office et donne une charte à l'abbaye, avec une donation. Les enfants des ducs morts à Suscinio sont inhumés dans l'abbaye. Mais les problèmes historiques restent nombreux, du fait de la destruction des archives pendant la Guerre de Cent Ans.
De la fin du XVe siècle à la Révolution, les archives de l’abbaye ont été presque intégralement conservées et constituent l’actuelle série 4H des archives du Morbihan. L’histoire de l’abbaye peut alors éclairer celle de toute la presqu’île de Rhuys. On peut lire à ce sujet le livre écrit par l'abbé Luco en 1869 qui a été réédité, ou celle du chanoine Le Mené dans le Bulletin de la Société Polymathique en 1902 (téléchargeable sur le site Gallica de la BNF). Mais ces études sont anciennes et l'histoire de l'abbaye, comme celle de son fondateur, saint Gildas, méritent des études nouvelles.
Noter enfin que le trésor de l'abbaye, sauvé pendant la Révolution par le recteur Le Duin, dont la tombe est toujours au cimetière de Saint-Gildas, est un des plus importants de Bretagne.
A la Révolution, les moines sont chassés et les bâtiments sont vendus comme bien national en 1796. Ils se trouvent rachetés, en 1804, par Mère Saint-Louis fondatrice des Sœurs de la Charité de Saint-Louis. L'abbaye retrouve ainsi sa vocation religieuse.