Alcázar de Jerez de la Frontera - Définition

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Introduction

La tour octogonale de l'Alcázar de Jerez de la Frontera
Tours carrées de l'Alcázar de Jerez
Vue nocturne de la tour de l'Alcázar de Jerez
Tour octogonale et remparts

L'Alcázar de Jerez est un ensemble fortifié du Moyen Âge situé dans la ville espagnole de Jerez de la Frontera, dans la province andalouse de Cadix.

Construit au cœur de la ville au XIIe siècle, il fut par la suite remodelé. Aujourd'hui propriété de la municipalité, il présente un bon état de conservation. Ses murailles, ses bains, ses différentes salles et sa mosquée sont représentatifs de l'architecture almohade et dénotent l'influence chrétienne postérieure. L'ensemble fut classé monument historique en 1931.

Histoire

La construction de l'Alcázar de Jerez remonte au XIIe siècle. Elle est décidée par les Almohades, dans une ville importante tant d'un point de vue commercial que stratégique, de par sa situation à proximité de Séville et de Cadix. Le site retenu, au sud-est de la ville et surélevé par rapport à cette dernière, est occupé depuis la Préhistoire, comme en témoignent les différents vestiges archéologiques retrouvés sur place. Au XIe siècle, la ville est placée sous le pouvoir du royaume de taifa d'Arcos de la Frontera. C'est à cette époque qu'est planifiée l'érection d'un premier ensemble fortifié, aujourd'hui disparu.

La ville se déclare au XIIe siècle indépendante du pouvoir almoravide et s'auto-érige en royaume autonome. Elle se livre aux Almohades arrivés à partir de 1147. C'est à cette époque que la ville commence à rayonner et qu'est bâti l'alcázar. Celui-ci est doté pour sa défense de solides remparts, qui sont ensuite prolongés pour ceindre la totalité de la médina, sur environ 4 kilomètres. Il servait de lieu de garnison et de résidence au gouverneur almohade de la ville.

La ville est conquise par Ferdinand III de Castille peu après la prise de Séville en 1248. Eu égard aux difficultés d'organiser les vastes royaumes de Cordoue, Jaén et Séville récemment incorporés par la Castille, le monarque place la région du bas Guadalquivir, dont Jerez, sous un régime de protectorat : Jerez n'est qu'une ville vassale de Ferdinand III et les Musulmans demeurent sur place avec des statuts particuliers. En 1255, les troupes castillanes exigent la livraison de l'alcázar. Une garnison chrétienne s'y établit dès lors.

En 1264, la pression constante de la politique d'Alphonse X de Castille sur les Musulmans du sud-ouest de l'Andalousie fait éclater une révolte des mudéjars, dont Jerez est l'un des centres les plus actifs. La garnison chrétienne de l'alcázar est massacrée par la population. Ces heurts provoquent une réponse ferme du roi castillan qui incorpore définitivement la ville à son domaine et en chasse les musulmans, après cinq mois d'un siège difficile. L'alcázar devient une forteresse royale, jouant un rôle défensif secondaire. Des Lieutenants sont nommés pour assurer la garde de la forteresse.

L'alcázar subit, suite à la reconquête, diverses modifications. La mosquée est convertie en chapelle, et les salles sont réaménagées. Néanmoins, son entretien est plus qu'aléatoire, à tel point qu'Henri IV de Castille, lors de son séjour à Jerez en 1464, doit être logé hors de l'alcázar, en trop mauvais état. À partir de 1470, l'alcázar subit une importante campagne de travaux de restauration et de réorganisation, sous l'impulsion du Marquis de Cadix, lieutenant. Ce dernier fait restaurer les murailles et ajoute une tour, la tour Ponce de León. Ces interventions permettent de redonner son lustre à la forteresse, qui peut accueillit en toute dignité les Rois Catholiques lors de leur venue en 1478.

Las, la forteresse retourne à son état de délabrement à compter du XVIe siècle. L'alcázar souffre d'un manque d'entretien chronique et tombe en ruines. Ce triste constat est reflété dans un rapport rédigé en 1558. Au XVIIe siècle, les résidences islamiques sont abattues pour laisser la place à une construction baroque, exécutée par Lorenzo Fernández de Villavicencio.

Le sort de l'alcázar connaît dès lors une lente amélioration. Au XXe siècle, la forteresse passe de la famille Villavicencio à Salvador Díez, qui fait réaliser des travaux, après quoi l'alcázar retombe de nouveau en ruines. Dans les années 1960, une société projette d'édifier un hôtel au cœur de l'enceinte. Le projet est bloqué par la mairie, qui parvient à s'approprier les lieux en 1981. Depuis cette date, le monument fait l'objet de toutes les attentions et bénéficie d'un patient travail de restauration, destiné à lui restituer tout son lustre d'antan.

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