Servant pour la Garde du corps du roi, le décor primitif de cette pièce présenta des tentures en cuir doré et La bataille de Leuze, le 18 septembre 1691 par Joseph Parrocel fut accrochée sur la cheminée. La salle fut illuminée par deux grands lustres blasonnés avec les armes du roi. Le rôle utilitaire de la pièce fut réfléchi dans les bancs simples en bois, les lits de camp et les paravents utilisés par les gardes. Lors du règne de Louis XIV, chaque lundi un table fut dressée avec une nappe de velours galonnée d’or où le roi acceptait de placets et des pétitions présentés par ses sujets.
La chambre fut réalisée sur l’emplacement du salon du roi, une pièce qui remonta à l’époque de Louis XIII. Lors du règne de Louis XIV, elle subit maintes modifications jusqu'à son achevement en 1701, comme celle de la construction de la galerie des glaces qui exigea la suppression des fenêtres à l’ouest donnant sur la terrasse. Avec l’établissement de la chambre du roi, la pièce devint le centre physique et idéologique du château.
En raison d’économie, Louis XIV fit garder une grande partie du décor primitif du salon du roi pour sa chambre. Les dessus-des-portes comptèrent le Portrait de Francisco de Moncada et un Autoportrait par Antoon van Dyck, un Saint Jean Baptiste par Le Caravage et Marie Madeline par Le Guide. La Saint Cécilie par Le Dominiquin fut exposée dans la voussure au-dessus de la cheminée et vis-à-vis d'une autre œuvre du peintre : Le Roi David jouant de l’harpe.
À l’ouest se situa la ruelle où se trouvait le lit du roi séparée de l’autre partie de la pièce par une balustrade. Le décor de la ruelle avec une ornementation d’agrafes, de volutes et de treillages sculptées anticipèrent le style Régence. Au-dessus du lit se trouva la sculpture « La France triomphante » par Nicolas Coustou et fut accompagné de deux Renommées par François Lespingola.
Les tentures de la ruelle et du lit furent tissées de nouveau comme projet de la restauration du château de Versailles entamé par des initiatives de la Cinquième République. Les tentures originales furent restaurées en 1763 ; en 1785, Louis XVI fit brûler le brocart afin de récupérer plus que soixante kilogrammes de l’or. Les tentures actuelles ne représentent pas les tentures primitives de la chambre du roi ; plutôt, le brocart fut tissé de nouveau d’après un dessin pour la tenture d’hiver de la chambre de la reine. Peu après le début du projet les dessins pour la tenture de Louis XIV furent trouvés, main en raison d’économie – le tissage fut déjà en marche – la chambre du roi fut restaurée avec les tentures d’hiver de la chambre de la reine. Le 1er septembre 1715, Louis XIV, âgé de 76 ans, y mourut.
Primitivement, la deuxième antichambre et la chambre formèrent une partie de l’appartement de la reine ; pourtant en 1684, après la mort de Marie-Thérèse, les deux pièces furent rattachées à l’appartement du roi.
La deuxième antichambre servit comme lieu où les courtiers attendaient leurs entrées auprès du roi pendant le petit lever et le grand lever. En raison de la collection des peintures par l’artiste italien, Jacopo Bassano, dit le Bassan, qui furent exposées dans cette salles, la pièce fut surnommée antichambre des Bassans. Le célèbre Noli me tangere par Lambert Sustris orna la cheminée. En 1701, la deuxième antichambre et la chambre du roi furent fusionnées afin de créer le salon de l’œil de bœuf, qui devint l’antichambre principale de la nouvelle chambre du roi.
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Noli me tangere vers la deuxième moitié du XVIe siècle Lambert Sustris | L'Evanouissement d'Esther vers le dernière quart du XVIe siècle par Véronèse |
Prenant son nom de la fenêtre ovale – l’œil de bœuf – dans la voussure sud du plafond, le salon de l’œil de bœuf présent une frise avec des groupes de putti dansant en stuc doré dans les voussures du plafond. Le décor de cette pièce annonce une transition entre le style Louis XIV, qui se trouve au grand appartement du roi et dans la galerie des glaces. Avec un décor qui présenta des glaces, meubles dorés, les peintures L’Evanouissement d’Esther et Judith avec la tête d’Holopherne par Véronèse. Le salon de l’œil de bœuf se présenta comme un des plus somptueuses pièces de l’appartement du roi.
Quand Louis XIV s’installa dans la chambre du roi en 1684, la pièce suivante fut désignée pour le salon du roi ou le salon où le roi s’habille. Le salon du roi servait depuis dix-sept années comme lieu où se déroulèrent les cérémonies du lever et du coucher du roi.