La galerie des Glaces ou Grande Galerie du château de Versailles, est une galerie de grand apparat de style baroque du XVIIe siècle, destinée à éblouir les visiteurs du monarque absolu Louis XIV au faîte de son pouvoir. Longue de 73 m, large de 10,50 m et éclairée par 17 fenêtres et est revêtue de 357 miroirs, soit 21 miroirs à chaque arche qui font face aux fenêtres. Conçue par l'architecte Jules Hardouin-Mansart, et construite entre 1678 et 1684.
Plusieurs galeries ont pu servir de modèles : celle du Château de Clagny de Madame de Montespan (favorite de Louis XIV) à Clagny-Glatigny (aujourd'hui un des huit quartiers de la ville de Versailles), construite par Jules Hardouin-Mansart, ou celle du Château de Saint-Cloud.
Le projet en est présenté au roi Louis XIV par Mansart en 1679. Les travaux débutent l'année même à l'emplacement d'une terrasse donnant sur la façade ouest du château de Louis XIII qui reliait les deux ailes (abritant les « Grands appartements ») que Louis Le Vau fît construire au nord et au sud de celui-ci afin de l'envelopper. Suite à la construction de cette galerie, plus aucune façade du vieux château ne donnera donc sur le parc ni les jardins.
Le peintre et décorateur Charles Le Brun en débute la décoration en 1680. La Galerie est inaugurée en 1684.
Durant le règne de Louis XIV, la galerie est essentiellement un lieu de passage, le roi préférant recevoir les invités de marque dans les salons des Grands Appartements. Plusieurs audiences y ont été cependant accordées, dont celle au Doge de Gênes en 1685, aux ambassadeurs du Siam en 1686 et à ceux du shah de Perse en 1715. Louis XV y reçut également l'ambassade du roi Mahmud Ier de Turquie en 1742.
La galerie des Glaces a été également le cadre de grandes festivités comme le mariage du dauphin futur Louis XVI avec Marie-Antoinette d'Autriche en 1770, la réception par le général de Gaulle du Président John F. Kennedy et de son épouse, celle donnée en l'honneur du dernier Shah d'Iran Mohammad Reza Pahlavi par Valéry Giscard d'Estaing en 1974 ou l'invitation des représentants du "G7" par le Président François Mitterrand du 4 au 6 juin 1982.
C'est là, après la défaite française lors de la Guerre franco-allemande de 1870, que furent proclamés la création de l'Empire allemand et l'accession au nouveau trône impérial de son 1er Kaiser Guillaume Ier le 18 janvier 1871. C'est aussi là que fut signé entre les Alliés et l'Allemagne vaincue, le Traité de Versailles mettant fin à la Première Guerre mondiale le 28 juin 1919.
Anecdotiquement, la galerie vit l'arrestation du Grand aumônier de France l'imprudent Cardinal de Rohan en 1785, avant son incarcération à la Bastille (épilogue de l'affaire du collier de la reine).
Elle est située dans l'alignement du Tapis vert, entre les salons de la Guerre et de la Paix, ces derniers donnant respectivement accès aux Grands appartements du roi et de la reine.
De par ses dimensions exceptionnelles, la profusion et la taille de ses 357 miroirs, la galerie est un véritable événement au XVIIe siècle. On y affirme les capacités de la Manufacture des Glaces créée par Colbert en 1665 pour combattre la prééminence de Venise dans cette technique. En un temps où le plus petit miroir coûte très cher, les ouvriers français parviennent à fabriquer des miroirs d'une dimension et d'une qualité exceptionnelle, permettant à Colbert d'interdire dès 1672 l'importation des produits vénitiens.
Les dix-sept fenêtres cintrées donnent naissance à autant d'arcades ornées de miroirs tenus par des baguettes et des cabochons de bronze ciselé. Les arcades sont surmontées alternativement par une tête d'Apollon et de la dépouille du Lion de Némée.
Le plafond est décoré de près de 1 000 m² de peintures de l'atelier de Charles Le Brun illustrant les réalisations du règne de Louis XIV, mettant en scène le roi lui-même en 30 grandes compositions. La moitié de la surface se compose de toiles marouflées (c'est-à-dire collées sur la voute après avoir été exécutées). Ces dernières concernent les scènes les plus prestigieuses et ont été peintes par Le Brun lui-même, âgé de 60 ans au début des travaux. L'autre moitié est peinte directement sur la voûte.
Le mobilier et de nombreuses statues qui la décoraient à l'origine furent dispersés à la Révolution.
Les chapiteaux des pilastres de marbre de Rance sur fond de marbre blanc sont ornés d'une fleur de lys et de coqs gaulois. Les trophées en bronze doré, qui ornent les trumeaux en marbre vert de Campan, ont été ciselés par l'orfèvre Pierre Ladoyreau.
Les huit bustes d'empereurs romains, en marbre et porphyre, accompagnaient huit statues, dont sept antiques, représentant Bacchus, Vénus (Vénus d'Arles et Vénus de Troas), la Pudicité, Hermès, Uranie et Némésis. La huitième, une Diane sculptée par Frémin pour les jardins du Château de Marly, occupe l'emplacement de la célèbre Diane de Versailles aujourd'hui exposée au Louvre.