Amphithéâtre d'Arles | |
---|---|
| |
| |
Lieu de construction | Arelate (Gaule narbonnaise) |
Date de construction | 80 ap. J.-C. / 90 ap. J.-C. |
Sous le règne de | Domitien |
Dimensions externes | 136m * 107m * 21m |
Capacité | 25 000 places (*) |
Rénovations | XIXe siècle XXe siècle XXIe siècle |
Liste des amphithéâtres romains | |
modifier |
Les Arènes d'Arles sont un amphithéâtre romain construit vers 80 ap. J.-C. / 90 ap. J.-C., dans le cadre des extensions flaviennes de la ville. L’amphithéâtre d'Arles est le monument le plus important de l’ancienne colonie romaine qu'il nous est permis d’admirer, quelque deux millénaires après son édification. Son architecture est entièrement conçue en rapport avec sa vocation de lieu à grands spectacles, accueillant un nombreux public.
Les ingénieurs romains bâtissent l’amphithéâtre d’Arles sur la colline de l’Hauture. Pour ce faire, ils doivent démolir l’enceinte augustéenne érigée un siècle plus tôt.
Les arènes reprennent les caractéristiques classiques de ce type de construction et s'inspirent du Colisée de Rome tout juste terminé : un système d'évacuation par de nombreux couloirs d'accès, une scène centrale de forme elliptique entourée de gradins, des arcades, ici sur deux niveaux, le tout pour une longueur totale de 136 mètres, soit d’une dimension supérieure à celle des arènes de Nîmes construites peu après mais cependant mieux conservées ( l'attique de couronnement des arènes d'Arles a malheureusement disparu ). Cet édifice pouvait accueillir 25 000 spectateurs.
À Arles, comme dans tout l'Occident, l'amphithéâtre est, de la fin du Ier siècle au milieu du IIIe siècle, le signe le plus évident de la romanité.
Aujourd’hui l'amphithéatre romain est le monument de la ville le plus visité, portant ainsi l’image d’Arles dans le monde entier. Il est également le lieu qui abrite de nombreux spectacles, des corridas, course camarguaise (dont la cocarde d'Or), théâtre et spectacles musicaux, une manière d'allier la préservation du patrimoine ancien et la vie culturelle d'aujourd'hui. L'été voit un retour aux sources pour l'amphithéâtre : chaque semaine des passionnés d'archéologie font revivre les us-et-coutumes romains en mettant en scène des reconstitutions de combats de gladiateurs.
Ce temple du jeu où s’affrontent les gladiateurs reste en fonction jusqu’à la fin de l’Empire romain. En 255, l'empereur Gallus y fait célébrer des jeux en célébration des victoires remportées par ses armées dans les Gaules. Au début du IVe siècle ,Constantin y fait représenter de grandes chasses et des combats à l'occasion de la naissance de son fils aîné. Plus tard, Majorien y donne plusieurs spectacles. Enfin, nous savons par Procope, qu'en 539, Childebert, roi de Paris, s'étant rendu dans le midi des Gaules, veut qu'on renouvelle en sa présence les jeux des antiques.
Des documents historiques montrent qu’il est encore utilisé sous l’épiscopat de Césaire et après le passage de la cité sous la domination franque, jusque vers 550.
À la fin du VIe siècle siècle, les arènes s'adaptent à la nouvelle réalité du temps : le retour de l'insécurité. Les voilà donc transformées en bastide, sorte de forteresse urbaine qui au fil du temps se dote de quatre tours et dans laquelle s'intègrent plus de 200 habitations et deux chapelles. Le médecin et géographe Jérome Münzer de passage dans la cité d'Arles en 1495 écrit :
et François Ier visitant la ville en 1516, s’en étonne et regrette de trouver un tel édifice dans un si triste état.
Cette fonction résidentielle se perpétue dans le temps avant que l'expropriation commencée dès la fin du XVIIIe siècle n'aboutisse définitivement en 1825 sous l’impulsion du maire de l’époque, le baron de Chartrouse. Les arènes retrouvent en 1830, lors d’une fête inaugurale à l’occasion de la célébration de la prise d’Alger, le côté festif et dramatique initial pour lequel elles ont été construites, comme une sorte de pérennisation des mœurs romaines, avec le spectacle taurin ce qui lui vaut son appellation courante actuelle d’Arènes. Mais ce n'est que le 30 décembre 1840 que la Commission archéologique fait démolir les dernières maisons adossées à l'amphithéâtre.
Cet amphithéâtre romain est classé monument historique dès 1840 sur l’initiative de l'écrivain Prosper Mérimée et en 1981, inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO.