L'aurochs occupait en Europe des habitats de forêts et de marais. Comme le montre la carte de sa répartition, la sous-espèce vivant en Europe occupait aussi les steppes allant de la Hongrie à la Mandchourie en passant par l'Asie centrale. Ces différences régionales sont compliquées par des différences d'époques. « S'il fréquentait les milieux plutôt ouverts à la fin du Pléistocène (Crégut-Bonnoure & Guérin, 1996), il semble devenir de plus en plus forestier pendant l'Holocène comme en témoigne le résultat des analyses isotopiques menées sur des restes d'Aurochs du Néolithique moyen de Normandie. Ce changement d'habitat est attribuable à une réponse de l'espèce au dérangement par l'Homme et à la concurrence exercée par les Ovins domestiques qui paissaient en milieux ouverts et en lisière de forêt ».
C'était donc un animal opportuniste, occupant des milieux assez différents, et sachant s'adapter à eux.
C'était un herbivore, s'alimentant principalement d'herbes et des graminées. En automne, des glands pouvaient être ajoutés au menu, et des branches d'arbres ou de buissons en hiver. Les bétails domestiques actuels vivant dans la nature ressemblent considérablement à leur ancêtre sauvage dans leur choix de nourriture.
Pendant l'Holocène, le lion (Panthera leo), le tigre (Panthera tigris) et le loup (Canis lupus) étaient des prédateurs des aurochs. En Europe même, en dehors des Balkans où vivaient des lions, le loup était le prédateur principal. L'homme a été également un prédateur de l'aurochs, et son poids dans sa chasse n'a cessé de croître, jusqu'à provoquer son extinction.
D'après les rapports historiques, les femelles vivaient avec leurs veaux, les mâles vivant indépendamment, en petits groupes. Certains mâles restaient solitaires. A la saison des amours (août - septembre), les mâles rejoignaient les femelles, s'affrontant parfois violemment pour pouvoir se reproduire. Les jeunes naissaient en mai - juin.
Caractéristiques | aurochs sauvage | bovins domestiques |
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Taille moyenne au garrot | Mâle : 170 cm (jusqu'à 200 cm) Femelle : 150 cm. | Mâle : 120 à 150 cm selon les races Femelle : 110 à 130 cm selon les races |
Couleurs | Mâle : Brun-noir, avec une raie pâle sur le dos. Une zone claire autour du museau Femelle : Brun-roux, parfois noir. Zone claire autour du museau possible (?) | Mâle : Variable, de brun foncé à blanc. Raie dorsale très rare. Femelle : idem mâle. |
Cornes | Mâle : 62 cm en moyenne (jusqu'à 120 cm), en forme de lyre, inclinées à 60° Femelle : 42 cm en moyenne (jusqu'à 70 cm), en forme de lyre, inclinées à 60° | Mâle : plus courtes, parfois absentes, forme de lyre rare, plus minces. Peu inclinées, pointent vers le haut Femelle : idem mâles, mais encore plus courtes |
Forme du corps | La taille à l'épaule est plus ou moins égale à la longueur du tronc | La taille à l'épaule est plus ou moins inférieure à la longueur du tronc (jambes plus courtes) |
Forme de la tête | Relativement longue et étroite | Plus courte et plus large |
Mamelles | Petites et difficilement visibles | Très variables en taille, mais généralement grosses à très grosses |
Claude Guintard donne en 2005, une comparaison de différents auteurs sur la taille des cornes. Les chiffres ci-dessous ne concernent que l'os. Il faut sans doute y rajouter 20 % pour avoir la longueur totale de la corne avec son étui kératinisé, aujourd'hui disparu.
Mâle | Femelle | |||||||
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Auteurs | nombre d'animaux | taille des cornes mini | taille des cornes maxi | taille des cornes moyenne | nombre d'animaux | taille des cornes mini | taille des cornes maxi | taille des cornes moyenne |
DEGERBØL et FREDSKILD,1970 | 58 | 495 mm | 780 mm | 618 mm | 13 | 365 mm | 500 mm | 427 mm |
LEITHNER | 41 | 460 mm | 780 mm | 620 mm | 12 | 335 mm | 530 mm | 416 mm |
REQUATE | 11 | 548 mm | 752 mm | 649 mm | 1 | 415 mm | 415 mm | 415 mm |
JÁNOSSY et VÖRÖS, 1981 | 11 | 680 mm | 1 020 mm | non indiqué | 4 | 490 mm | 590 mm | non indiqué |
Alzieu (1983) souligne que la forme des cornes chez Bos primigenius est extrêmement homogène, contrairement à ce qu'on observe chez les bovins domestiques. Chez ces derniers les cornes peuvent en effet être absentes ou, à l'opposé, atteindre 250 cm (Watusi).