Avalon - Définition

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Étymologie

L'association d'Avalon avec la légende arthurienne est probablement une création de Geoffroy de Monmouth. Le nom même est sujet à caution. Aucune source armoricaine ancienne ne mentionne ce lieu et les auteurs des Brut gallois remplacent systématiquement « insula Avallonis » par « ynys Auallach », ce qui montre que le nom Avalon n'était pas commun au Pays de Galles. Avallach est lui un nom d'homme très courant au Moyen Âge dans les généalogies galloises. Les triades galloises nous disent bien qu'Arthur fut enterré dans une grande salle sur l’île d’Avallach : « Ac y myvn plas yn Ynys Auallach y cladvyt » (TYP n51) mais ces triades sont contenues dans des manuscrits tardifs (XVe siècle). L'île est juste nommée dans le ms.Pen.185 : « Ynys Afallach » (TYP n90). Avallach y est l'une des trois îles en perpétuelle harmonie. Les deux autres étant « Nyghaer Garadawc » (Caer Caradawg) et « Mangor » (Bangor). Cette triade est à superposer à une autre triade du ms.Pen.228 qui identifie Avalach/Avalon à l'Ile de Verre, elle-même identifiée à l'abbaye de Glastonbury  : « Bangawr, a Chaer Gariadawc, ag Ynys Widrin » (TYP n90). On voit ici que les compilateurs de ces triades connaissaient à la fois les textes latins de Geoffroy de Monmouth et les développements que leurs avaient donnés les moines de Glastonbury (voir plus bas). Il reste cependant possible qu'il ait existé des traditions concernant une île des pommes comme métaphore de l'Autre Monde. Peut-être cette île des pommes s'appelait-elle même Avalon. Loomis mentionne par exemple l'existence dès 1130 de l'expression « pour tôt l'or d'Avalon » employé dans un manuscrit continental.

La présence d'une ville de la Gaule nommée Avalon, chez les Burgondes, pourrait même valider cette hypothèse, même si dans ce cas précis, et puisque l'Historia mentionne comme dernière bataille d'Arthur, avant Camblan, une bataille menée en Bourgogne dans le Val Suzon, entre Autun et Langres, il reste possible que le nom soit venu à l'esprit de Geoffroy de Monmouth par confusion avec le nom de cette ville de Bourgogne.

Dans tous les cas, que ce soit sous la forme Avalon, Avalon, Avallach ou Afavallach, le nom est basé sur la désignation de la pomme et du pommier qui en celtique (breton, gallois) se dit « aval » (*aballos en gaulois). Même dans l'esprit de Geoffroy de Monmouth, le nom devait désigner un endroit remarquable par ses pommiers, puisque qu'il l'identifie à l' « insula pomorum » (île des fruits). Notons que la ville d'Avalon doit probablement aussi se rattacher étymologiquement à la pomme et au pommier.

Interprétation mythologique

L'île d'Avalon peut donner lieu à diverses interprétations mythologiques qu'il faut néanmoins prendre avec précaution.

Si l'on se réfère à la tradition mythologique celte et plus largement, indo-européenne, l'île d'Avalon fait figure d'une sorte de pays des morts, comme les Champs Elysées, ou à tout le moins d'un Autre Monde. Le séjour d'Arthur en son sein n'est en effet pas définitif, le monde attendant le retour du roi qui doit intervenir tôt ou tard. Elle n'a donc pas nécessairement d'emplacement correspondant au monde réel, encore que son entrée puisse se situer à un endroit connu.

De fait, Arthur y est conduit sur une barque par trois sœurs, et la référence aux pommes (aval dans les langues celtiques) dans le nom d'Avalon rappelle sa dimension d'immortalité, qui n'est une vie éternelle que par défaut : les blessures d'Arthur ne s'y soignent pas. La tradition mythologique grecque donne des éléments parallèles avec la barque de Charon et les pommes d'or du jardin des Hespérides, qui se trouvent également au bout du monde dans un jardin, c'est-à-dire un lieu clos.

Dans les légendes irlandaises, Avalon est appelée Emain Ablach.

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