Abbaye de Glastonbury - Définition

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Introduction

Abbaye de Glastonbury
Vue générale de l'édifice

Nom local Glastonbury Abbey
Latitude
Longitude
51° 08′ 48″ Nord
       2° 42′ 54″ Ouest
/ 51.146667, -2.715
 
Pays  Royaume-Uni
Angleterre  Angleterre
Région Angleterre du Sud-Ouest
Département Comté du Somerset
Ville Glastonbury
Culte Catholique romain
Type Abbaye
Rattaché à Ordre de saint Benoît
(propriété de l'Église anglicane depuis 1908)
Début de la construction 712
Fin des travaux Agrandissements et modifications jusqu'en 1213
Style(s) dominant(s) Roman et Gothique
Protection Monument classé, grade I

L'abbaye de Glastonbury, située en Angleterre, dans le Somerset, prétend être la plus ancienne église hors sol (par opposition aux cryptes et autres catacombes) au monde, datant l'établissement de la communauté de moines en 63, au moment de la visite légendaire de Joseph d'Arimathie, qui y aurait apporté le Saint-Graal et aurait planté l'aubépine de Glastonbury, arbrisseau fleurissant à Noël et en mai. Si ces faits apparaissent aujourd'hui peu vraisemblables, l'abbaye n'en conserve pas moins un intérêt certain, grâce à ses ruines et à sa riche histoire.

Histoire

Au début du VIIIe siècle, le roi Ine de Wessex décida de doter de plus de moyens une communauté de moines déjà établie à Glastonbury. Il aurait ordonné qu'une église en pierre soit construite en 712, église dont on peut toujours observer les fondations à l'extrémité ouest de la nef. Glastonbury fut ravagée par les Vikings au IXe siècle. À cette époque, saint Néot, un ancien soldat qui y est sacristain, décide de partir fonder sa propre communauté à Somerset. L'église abbatiale est agrandie au cours du Xe siècle par l'abbé de Glastonbury, saint Dunstan, figure centrale du renouveau de la vie monastique anglaise à cette époque, qui introduit la Règle bénédictine. Dunstan devient archevêque de Canterbury en 960. Il fait également bâtir de nouveaux cloîtres. En 967, le roi Edmond Ier d'Angleterre est inhumé à Glastonbury. En 1016, Edmond II d'Angleterre, surnommé "Côte-de-Fer" (en raison de la résistance qu'il opposa à l'invasion menée par le roi danois Knud Ier le Grand) et qui s'était retiré dans l'Ouest du pays en tant que "roi de Wessex", y est également enterré.

Au moment de la conquête normande de 1066, Glastonbury est à son apogée. Le nouvel abbé normand, Thurstin, fait construire un nouveau sanctuaire à l'est de l'ancienne église saxonne et à l'écart de l'ancien cimetière, décalant de ce fait l'emplacement sanctifié. Parmi ces Normands nouvellement arrivés, tous n'avaient pas les qualités que l'on pouvait attendre de chefs de communauté religieuse : ainsi, en 1077, Thurstin fut écarté après que ses gardes eurent tué des moines aux pieds de l'autel principal. En 1086, alors que le Domesday Book est établi, l'abbaye de Glastonbury figure comme le plus riche monastère de tout le pays. L'abbé Henri de Blois commande une histoire de Glastonbury aux environs de 1125 au chroniqueur Guillaume de Malmesbury, dont le De Antiquitate Glastoniensis Ecclesiae représente une source de première main pour toute recherche sur les premiers siècles de l'abbaye, bien que l'ouvrage ait également inspiré un certain nombre de légendes pour le moins étranges. On estime aujourd'hui que ces légendes ont avant tout servi à attirer des pèlerins qui ont soutenu la réputation de l'abbaye et ont donc contribué à son entretien.

En 1184, un grave incendie ravage les bâtiments du monastère. Il a été démontré qu'au XIIe siècle, la nef en ruine a été rénovée de sorte que les offices religieux puissent y avoir lieu pendant que la construction de la nouvelle église abbatiale avait lieu. Le nombre de pèlerins diminue alors fortement, mais la découverte dans le cimetière des tombes du roi Arthur et de la reine Guenièvre donne un nouvel attrait à l'abbaye. D'après le chroniqueur Giraud de Barri, l'abbé Henry de Sully avait demandé que l'on fasse des recherches qui auraient permis de découvrir, à une profondeur d'à peu près cinq mètres, un tronc de chêne massif contenant deux squelettes. Toujours d'après Giraud de Cambrie, une croix de plomb portant l'inscription Hic jacet sepultus inclitus rex Arthurus in insula Avalonia ("Ici repose le célèbre roi Arthur sur l'île d'Avalon") est retrouvée à proximité de la sépulture.

Cinq ans plus tard, en 1197, l'évêque Savaric FitzGeldewin de Bath persuade le pape Célestin III d'inclure l'abbaye de Glastonbury dans son diocèse. Il y transfère alors officiellement son siège épiscopal, mais les moines n'acceptent pas leur nouvel évêque et celui-ci est tenu à l'écart de l'abbaye. Les évêques suivants gardent le titre d'évêque de Bath et Glastonbury jusqu'à ce qu'ils renoncent finalement à leur charge de Glastonbury en 1219. Les offices ont lieu dans la nouvelle église abbatiale, consacrée de nouveau, à partir du 25 décembre 1213, apparemment un peu avant que l'édifice ne soit complètement terminé. En 1278, le roi Édouard Ier et la reine Eléonore assistent à la cérémonie grandiose au cours de laquelle les restes du roi Arthur sont remis en terre, cette fois au pied du grand autel.

Cuisines de l'abbé de Glastonbury
Les cuisines

Au XIVe siècle, seule l'abbaye de Westminster est plus richement dotée et plus fréquentée que Glastonbury. L'abbé de Glastonbury garde un statut et un niveau de vie élevés, dont témoignent encore aujourd'hui les ruines de la cuisine de l'abbaye, équipée d'un grand fourneau à chaque coin. La cuisine faisait partie de la magnifique maison de l'abbé, dont la construction avait commencé sous l'abbé John de Breynton (1334-1342). Les conditions de vie en Angleterre durant la Guerre des Deux-Roses devenant précaires, un mur d'enceinte est construit protégeant le domaine abbatial. Les fouilles archéologiques ont révélé un appartement particulier érigé au sud de la maison abbatiale à l'occasion de la venue du roi Henri VII, qui rendait visite à l'abbé comme à n'importe quel autre grand propriétaire terrien.

Au début de la dissolution des monastères en 1536, il y a plus de 800 monastères et couvents en Angleterre. En 1541, il n'en reste plus aucun. Plus de 10 000 moines et moniales ont été dispersés, et les bâtiments ont été saisis par la couronne pour être vendus ou loués à de nouveaux occupants. Glastonbury représente une fois de plus la poule aux œufs d'or. En septembre 1539, l'abbaye se voit dépouillée de ses biens ; l'abbé Stephen Whiting, qui avait été l'un des signataires de l'acte de suprématie rendant Henri VIII chef de l'église, résiste, avant d'être pendu comme traître sur le massif rocheux de Glastonbury.

Deux générations plus tard, Glastonbury pourrait bien avoir inspiré William Shakespeare, qui évoque dans l'un de ses sonnets ces « chœurs nus en ruines où, à la tombée du soir, chantaient doucement les oiseaux ».

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