Le porche du For est un magnifique morceau d'architecture, datant de l'extrême fin du XIIe siècle. Il donne sur la place du même nom (du latin forum), en terrasse au-dessus des toits de la vieille ville.
Bien qu'appartenant par tous ses éléments au style roman, il est recouvert d'une voûte montée sur croisées d'ogives. Les grands arcs en plein cintre du rez-de-chaussée sont détachés et réunis à l'archivolte par trois quilles de pierre, dont l'une représente un personnage. Le premier étage, qui contient une chapelle du XVIe siècle, est éclairé, sur chacune de ses faces, par des baies gothiques et est couvert d'un berceau.
Deux portes ouvrent sur ce porche. La plus petite, dénommée porte papale, est réservée au souverain pontife et a reçu, en 1847, un linteau retrouvé lors de fouilles, portant l'inscription : Scrutari papa Vive Deo, donnant ainsi le nom de l'architecte. L'autre est romane et ses vantaux sont ornés de deux têtes de lions en bronze. L'ensemble constitue une très belle réussite.
De forme rectangulaire, ses galeries sont voûtées d'arêtes. Datant du XIIe siècle, il est de style roman, mais a été restauré entre 1850 et 1857 par les architectes Viollet-le-Duc et Mallay.
On ne peut s'empêcher d'évoquer l'architecture arabe en Espagne lorsqu'on voit cette mosaïque polychrome de losanges rouges, ocres, blancs ou noirs qui décore ses arcs. Ici, la lave calcinée se marie au grès blanc. La brèche basaltique a pris avec le temps une coloration rose ou mordorée qui fait ressortir l'incrustation de briques de diverses tonalités. C'est cette richesse incomparable qui a fait écrire à Émile Mâle que la magnificence de cette ornementation peut rivaliser avec celle de Cordoue ou de Grenade. Les galeries prennent jour sur le préau au moyen de grandes arcades en plein cintre reposant sur des piliers carrés, dont les quatre côtés sont garnis de colonnes monolithes dégagées. Celles placées sur les faces latérales des piliers supportent un deuxième arc s'insérant sous les arcades, tandis que celles de l'intérieur servent d'appui aux voûtes des galeries. On compte cinq arcades au nord et au sud, et dix sur les deux autres côtés.
On remarque également l'influence hispano-mauresque à travers la cheminée romane du bâtiment des Clergeons, qui ressemble fortement à un petit minaret de mosquée.
À remarquer la variété des sujets traités sur les chapiteaux, mais il faut surtout regarder la richesse extraordinaire de la corniche qui court au-dessus des écoinçons mosaïqués, où la verve du Moyen Âge s'est donné libre cours. Cependant une grande partie de la corniche a été remaniée au XIXe siècle. On y retrouve quelques-uns des 7 péchés capitaux : la gourmandise (une chèvre se gavant de raisins), la colère (un chien mordant la queue d'un démon), la paresse (un moine qui caresse nonchalamment le cou d'un cochon)...
Une admirable grille romane en fer forgé ferme le passage conduisant à la cathédrale. Magnifique ouvrage de ferronnerie, elle fut réalisée par des compagnons au début du XIIe siècle. Elle se compose de différents panneaux comportant à chaque fois le même motif. L'ensemble, très régulier, est allégé à travers la technique du poinçonnage à chaud des motifs de la grille.
Après la polychromie des claveaux et la cheminée romane « minaret », cette grille romane par sa ressemblance avec les moucharabieh du Maroc, de l'Égypte, etc. est selon certains historiens un témoignage du caractère oriental de l'ensemble cloître et cathédrale du Puy.
Le côté ouest de ce cloître est dominé par un grand bâtiment du XIIIe siècle, qui faisait partie, autrefois, du système défensif de la cathédrale et du palais épiscopal. Ce bâtiment dit « des mâchicoulis » contient au rez-de-chaussée, la chapelle des reliques et au premier étage, un musée d'art religieux. Il est pourvu de mâchicoulis protégés par un mur en saillie et reposant alternativement sur des piliers carrés et sur des colonnes.