La centrale nucléaire Forsmark est située dans la localité de Forsmark sur la côte est de l'Uppland, à 150 km de Stockholm, en Suède. C'est l'une des trois centrales nucléaires suédoises en fonctionnement : elle produit environ un sixième de l'électricité suédoise.
La centrale dispose de 3 réacteurs nucléaires du type réacteur à eau bouillante (BWR):
La production annuelle s'élève à 23,5 TWh.
La Suède couvre environ 50 % (69,5 TWh(e)) de ses besoins électriques à partir de l'énergie nucléaire provenant des 3 centrales (Forsmark, Oskarshamn, Ringhals) avec au total 10 réacteurs nucléaires. Deux autres centrales avec 3 réacteurs ont déjà été arrêtées.
L'exploitant de Forsmark est la société Forsmark Kraftgrupp, une filiale du groupe Vattenfall.
C'est grâce aux capteurs de radioactivité situés dans la centrale nucléaire pour détecter les fuites locales, que Forsmark a été, le 27 avril 1986, le premier site en dehors de l'URSS où les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sont devenues apparentes. Lorsque des travailleurs de la centrale qui transportaient des particules radioactives ont été détectés, l'origine de la fuite a été examinée et il est apparu que la contamination venait de l'atmosphère plutôt que de la centrale locale.
Le 25 juillet 2006, le réacteur Forsmark-1 a été sujet à un incident de niveau 2 selon l'échelle INES, une défaillance d’un système de secours après un court-circuit électrique. Ce court-circuit généra une coupure de l'alimentation électrique de la salle de contrôle. Automatiquement, le réacteur commença à surchauffer. Lorsque le courant fut rétabli, les techniciens s'aperçurent qu'ils avaient repris la main sept minutes avant la fusion du cœur. À la suite de cet incident, deux autres réacteurs suédois ont été fermés à la centrale d'Oskarshamn. Dans le quotidien allemand TAZ du 3 août Lars-Olov Höglund, un ingénieur qui a exercé jadis à Forsmark, a affirmé : « c'est le hasard qui a évité qu’une fusion du cœur ne se produise ». « C’est l’événement le plus dangereux depuis Harrisburg et Tchernobyl » a-t-il aussi déclaré le 2 août au quotidien suédois Svenska Dagbladet.
L'inspection de la sûreté nucléaire suédoise (SKI) et le directeur de la centrale nucléaire de Forsmark rejettent cette analyse et déclarent que l'incident fut sérieux mais que la description fournie par Hoglund est incorrecte et qu'il n'y a pas eu de risque de fusion du cœur..
Lars-Olov Höglund était en litige depuis des années avec la direction de la centrale nucléaire de Forsmark.
L'incident a été qualifié de « très sérieux » par l'organisme suédois de l'inspection de la sûreté nucléaire (SKI).
Toutefois, une analyse de l'incident réalisée par Analysgroup at Kärnkraftsäkerhet och Utbildning AB adopte une position beaucoup moins alarmiste. Expliquant que dans la pire des situations, soit le non-démarrage des 4 diesels ET l'incapacité des opérateurs à les démarrer, la fusion du coeur aurait eu lieu dans les 8h. Afin de limiter les dommages au éléments combustibles, avec 4 diesels non-démarrés, les opérateurs disposaient de 40 à 60 minutes pour rétablir l'alimentation. A mettre donc en perspective avec la situation réellement vécue : 2 diesels sur 4 n'ayant pas démarré et connexion des 2 derniers diesels en 22 minutes.