Château d'Arques-la-Bataille - Définition

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Histoire

Le château d'Arques au XIIIe siècle, dessin de Viollet-le-Duc

L'histoire du château fut particulièrement mouvementée. Peu de temps après la construction de la motte castrale, en 1052, Guillaume le Conquérant fit le siège de la place-forte tenue par son oncle en révolte contre lui, Guillaume d'Arques. Victimes de la famine, les défenseurs capitulèrent, en 1053, après avoir résisté durant une année. Un deuxième siège intervint en 1145 lors de la querelle entre Geoffroy Plantagenêt et Étienne de Boulogne pour la possession du duché de Normandie, le premier nommé parvenant à s'emparer du château après avoir contraint les occupants à se rendre. En 1204, Arques fut la dernière forteresse normande à déposer les armes devant le roi de France victorieux, Philippe Auguste qui avait, en vain, tenté de s'en emparer deux ans auparavant. Théâtre de nombreux affrontements durant la Guerre de Cent ans, le château s'avéra imprenable, les Anglais ne l'occupant qu'après la cession de la Normandie par le traité de Troyes de 1420. Jeanne d'Arc y séjourna en 1431 avant d'être jugée et condamnée à Rouen, la citadelle fut définitivement reprise par le roi de France en 1449. Durant le conflit qui l'opposa à Louis XI, Charles le Téméraire incendia, en 1472, la ville d'Arques, assiégea le château qui résista victorieusement.

Le rempart sud-ouest et le fossé

Après les diverses transformations opérées sous le règne de François Ier, le château prit une part active aux guerres de religion qui secouèrent la France dans la seconde moitié du XVIe siècle. Chassé de Dieppe par les protestants en 1562, le duc de Bouillon vint s'y réfugier. C'est au mois de septembre 1589 que se déroula la plus célèbre bataille liée à la place-forte. Avec 7 000 hommes, Henri IV affronta les troupes de Ligue, fortes de 30 000 soldats, commandées par le duc de Mayenne. Bien que nettement inférieures en nombre, les forces d'Henri IV tenaient le château dont ne purent s'emparer leurs adversaires. Le 21 septembre fut une journée décisive ; alors que les défenseurs fléchissaient, ne bénéficiant pas, à cause du brouillard, du soutien des canons, le temps s'éclaircit. L'artillerie put entrer en action et infligea de lourdes pertes à l'ennemi qui se replia en désordre sur Dieppe, de nombreux cavaliers s'enlisant dans les marécages environnants.

En 1688, le château fut abandonné militairement ; en 1708, Louis XIV le déclarait impropre au service. Commença alors le démantèlement de la citadelle, les habitants et les Bernardines d'Arques l'utilisant comme carrière. En 1792, il fut vendu comme bien national à un habitant d'Arques, Louis Jean Félix Reine, qui le préserva de la destruction, admettant même la visite de l'édifice contre un droit d'entrée. Face à la menace de destruction totale en 1836, les énergies se mobilisèrent, sous la conduite d'Achile Deville, de M. et Mme Reiset (nouveaux propriétaires des lieux), pour en assurer la pérennité. En 1860, quelques pièces furent aménagées en musée avant que l'État ne devint, pour la somme de 60 000 francs-or, propriétaire des lieux et ne procédât au classement du château au titre de monument historique en 1875. Un petit musée fut ouvert, des visites guidées organisées jusqu'en 1939. Durant la Seconde Guerre mondiale, les troupes allemandes occupèrent le site, y installèrent même des pièces de la défense antiaérienne et endommagèrent les ruines. Jusqu'à la fin des années 1970, des visites commentées étaient organisées, mais les lieux furent fermés au public en raison des risques de chute de pierres. Aujourd'hui, les amateurs peuvent faire le tour de l'enceinte, mais n'ont pas le loisir de visiter l'intérieur jusqu'à une hypothétique restauration.

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