Château d'Ivry-la-Bataille | |||
---|---|---|---|
| |||
| |||
Période ou style | Moyen Âge | ||
Type | Château fort | ||
Début construction | Xe siècle | ||
Fin construction | XIIIe siècle | ||
Protection | Classé MH (1990) | ||
| |||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Région historique | Normandie | ||
Région | Haute-Normandie | ||
Département | Eure | ||
Commune française | Ivry-la-Bataille | ||
| |||
modifier |
Le château d'Ivry-la-Bataille fut une forteresse militaire et d'habitation dont la construction commence à la fin du Xe siècle. Il a été entièrement détruit en 1424. Ses ruines ont fait l'objet de fouilles et sont désormais visitables.
Le château occupe une colline, au bord du plateau, qui domine la rivière d'Eure et le bourg d'Ivry-la-Bataille, Eure, France. Cette commune tient son nom de la célèbre bataille qui opposa le futur Henri IV aux troupes de la Ligue, le 14 mars 1590, avant cela, elle s'appelait Ivry-la-Chaussée. Un profond fossé isolait le site du château du plateau, constituant une position défensive en éperon barré.
De par sa localisation, cette forteresse devait défendre les frontières du Duché de Normandie, enjeu stratégique entre la couronne de France et celle d'Angleterre. Ce verrou sur la vallée de l'Eure, s'inscrivait dans la ligne de défense où l'on retrouve le château de Saint-Clair-sur-Epte, celui de Gisors, etc.
Commencée vers 960, la construction primitive était un quadrilatère de murailles à contreforts de 32 mètres sur 25. Ce logis-donjon, ou aula, s'élevait sur au moins deux niveaux et englobait une petite chapelle dite de Saint-Ursin. À la base des murs d'une épaisseur de 3 mètres, on remarque un appareillage en arêtes de poisson (opus spicatum) caractéristique des constructions carolingiennes ainsi que l'emploi de chaînage en briques sur quelques éléments dont un contrefort et une baie.
Cet ensemble imposant, dû selon la légende à l'architecte Lanfred qui aurait ensuite été exécuté par la première femme du comte Raoul, Alberède s'élevait vers l'an 1000 et représentait pour l'époque un des premiers emplois de la pierre, les châteaux féodaux étant jusque là en bois. De nos jours ne subsiste plus que le premier niveau, c'est la plus ancienne construction médiévale de pierre en Normandie. Des études récentes ont avancé que ce château aurait servi de modèle pour la Tour de Londres (vers 1070). Une vaste enceinte, moins défendue, s'étend à l'ouest du donjon, constituant la basse-cour.
Dans les siècles suivants, une enceinte de défense, entourant le donjon, fut ajoutée, avec des tours flanquantes et un châtelet d'entrée.
Après sa destruction et son arasement, les vestiges devenus carrière de pierres et comblés de terre, tombèrent peu à peu dans l'oubli. Vers 1960, seule une colline boisée, où quelques pans de murs émergeaient, marquait encore l'emplacement de la forteresse. C'est en 1968 que Robert Baudet, ébéniste à Ivry, entreprit avec un groupe de bénévoles le dégagement des substructures. Après 20 ans de travaux titanesques, le sol d'origine réapparut et les ruines du château ressortirent de terre. Classé monument historique depuis 1990, les vestiges redevenus imposants appartiennent à la commune et sont en visite libre.