Communication animale - Définition

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Conclusion générale

Nous avons envisagé les communications intraspécifiques chez les animaux aux différentes échelles d’explication et d’observation, tant du point de vue proximal (production des signaux, codage de l’information, transmission et réception des signaux, rôles biologiques de la communication), qu’évolutif (adaptations des communications aux contraintes biologiques et environnementales, rôle des communications dans l’évolution des espèces). Il est remarquable que l’environnement physique détermine considérablement la nature et la structure des signaux employés, avec pour conséquence une assez grand homogénéité au sein du Règne Animal. Les signaux sonores et visuels sont employés par de nombreux groupes phylogénétiquement très éloignés ; on croit pouvoir affirmer que les signaux chimiques sont employés par tous. Dans l’état actuel des connaissances et si l’on excepte les signaux électriques de certains poissons, aucun groupe animal ne semble avoir développé un canal de communication particulièrement original par rapport aux autres ; l’homme fournit bien sûr une exception notable avec des signaux de communication nouveaux (ex. utilisation d’ondes électromagnétiques) développés dans un cadre technologique (notion de phénotype étendu). Par ailleurs, la communication animale est un exemple de la non-linéarité de l’évolution phylogénétique. Chez les vertébrés par exemple, on trouve des systèmes particulièrement complexes de communication (signalisation multi-modale, apprentissage, …) chez des lignées aussi différentes que les oiseaux et les primates. Le devoir a montré la diversité des échanges d’information, confirmant l’importance de la communication en particulier chez les animaux ayant développé des formes de socialité élaborée. Nous avons également vu que la communication animale est un processus dynamique, connaissant une évolution soumise à des contraintes et des bénéfices. Ainsi, des bases théoriques comme les observations montrent que les animaux tentent de résoudre les conflits avec le plus faible coût énergétique possible : les signaux de communication participent de cette stratégie. Quelles interrogations émergent de ces constats ? Les questions proposées par Tinbergen restent d’actualité. Sur le plan proximal, la comparaison des systèmes de communication, des modalités de codage de l’information, des rôles des signaux dans la vie quotidienne des animaux n’ont pas fini de livrer leurs secrets. En particulier, le fonctionnement des réseaux de communication où les protagonistes sont tour à tour émetteurs, récepteurs et parasites de l’information, commence tout juste d’être compris. Par ailleurs, l’étude du comportement animal ne saurait être dissociée de ses bases neurophysiologiques. Même si des développements importants sont encore nécessaires, des méthodes modernes d’investigation du fonctionnement cérébral in vivo et sur des animaux non anesthésiés, telles certaines approches électrophysiologiques, commencent maintenant d’envisager l’activité nerveuse en situation, lorsque l’animal échange des informations avec des congénères. On attend beaucoup des nouvelles approches d’imagerie fonctionnelle (IRMf, approches biophotoniques). Sur le plan des principes évolutifs, beaucoup de travail a été accompli ces dernières années pour théoriser la communication animale, en particulier en utilisant des concepts issus de l’économie et de la théorie des jeux. Beaucoup reste à faire. En particulier, la théorie doit être résolument confrontée aux réalités expérimentales. Sur un autre plan, le rôle majeur des communications animales dans les processus d’évolution des êtres vivants n’a été qu’effleuré. En ce qui concerne notre propre espèce, une interrogation majeure demeure celle du langage. Non qu’il faille le placer en haut d’une hypothétique échelle de valeur –chaque système de communication possède ses propres spécificités-, mais l’envisager en tant que processus intrinsèquement lié aux liens sociaux qui unissent les humains permettrait d’apporter un éclairage sur ses modalités. La question de la récursivité (le fait de pouvoir construire une infinité de phrases avec un nombre limité de mots) est-il propre à notre espèce ? Peut-on déceler des pré requis à cette aptitude chez d’autres Primates ? Enfin, les concepts élaborés dans le cadre de l’étude des communications animales et de la théorie de l’information sont d’une portée générale et pourraient être utiles dans l’analyse d’autres systèmes naturels (ex. relations plantes-pollinisateurs, hôte-parasite, voire aux échelles intra-organisme et intra-cellulaire).

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