La croissance démographique au XXe siècle fut inédite par son ampleur, confortant momentanément les théories du malthusianisme ou la peur du péril jaune (Jacques Decornoy, 1970), en particulier au cours des années 1970 qui connurent l'apogée de la croissance de la population mondiale.
À ces causes idéologiques s'ajoutèrent, pour jouer un rôle en faveur de la diminution de la fécondité :
La croissance démographique mondiale connut ainsi une inflexion au ralentissement au milieu des années 1970. L'effet d' inertie démographique, bien connue des démographes, et l'augmentation de l'espérance de vie qui explique pour une bonne part l'accroissement de la population mondiale « par le haut » (GF Dumont), masquèrent cependant pendant plusieurs années ces nouvelles tendances. Les politiques de limitation des naissances, parfois brutales, comme en Inde, en Chine ou au Brésil où une grande partie des femmes furent stérilisées sans véritable consentement, continuèrent tout au long des années 1980-90. L'ONU continua également de promouvoir des programmes variés, incitatifs, afin de limiter les naissances.
Au-delà des querelles des démographes, des politiques sont concrètement envisagées à différentes échelles pour faire face à ces évolutions qui marquent déjà les structures socio-économiques des pays européens.
À l'échelle mondiale, l'ONU prévoit que pour faire face au krach démographique européen, l'Europe aurait besoin de 13 millions d'immigrants par an (selon un rapport en date de l'an 2000). La revue Population et Société a mis en évidence que cette solution aurait autant d'effets que de remplir le Tonneau des Danaïdes. Il faut aussi tenir compte du fait que même les pays dits du Tiers Monde (y compris en Afrique, selon G.F. Dumont) connaissent aujourd'hui un ralentissement démographique rapide, et que l'Europe ne pourra éternellement compter sur des apports extérieurs pour assurer le financement des retraites des européens. Si la contraception en effet limite les naissances de manière réversible, les stérilisations en masse, concernant 17% des femmes en couple en âge de procréer à l'échelle mondiale — jusqu'à 40% sur certains continents —, sont irréversibles, influant définitivement sur la fécondité. Or, par effet d'inertie, le manque de naissances actuel aura des conséquences dans les générations suivantes, de la même manière que les guerres mondiales ont provoqué des générations creuses visibles de génération en génération sur les pyramides des âges, comme par exemple celle de la Russie — où la pyramide est en forme de « sapin de Noël ».
À l'échelle européenne, le récent (mars 2005) livre Vert du commissaire européen Vladimir Spidla rédigé pour la Commission européenne afin de mettre en évidence le vieillissement du « Vieux Monde », envisage de son côté des politiques démographiques efficaces pour empêcher, ou réduire, les effets de ce crash qui aurait déjà commencé.
En france, Michel Godet et Évelyne Sullerot ont fait en novembre 2005 un rapport pour le Conseil d’analyse économique (conseil gouvernemental) mettant en évidence les besoins d'une politique familiale tout en dénonçant une « omerta démographique » qui a aveuglé pendant longtemps les décideurs. Selon Michel Godet, ces politiques familiales, soutenues par la chambre de Front populaire qui vota le Code de la Famille en 1939 ou par le socialiste Alfred Sauvy, ont cependant été longtemps reportées, discréditées médiatiquement à cause des politiques des dictatures européennes, depuis Vichy jusqu'à Salazar, qui avaient été natalistes. Cependant, si en effet on ne peut empêcher le vieillissement « par le haut » dû au papy-boom à venir, on peut l'éviter « par le bas » en encourageant les naissances, les femmes ayant un enfant de moins que ce qu'elles désirent, par manque d'une politique permettant de concilier travail et vie familiale. Le vieillissement suivi du crash démographique (ou déclin) européen, annonce le rapport Godet/Sullerot, pourra sans doute provoquer à terme d'autres crashs de type économique (croissance économique à rebours), dont l'annonce avant-coureur médiatique est le problème des retraites.