"Le démonstrateur d'UCAV ne préjuge pas de programmes d'équipement ultérieurs", précisait le ministre de la Défense français le 13 janvier 2004. "A vocation expérimentale, ce démonstrateur est destiné à faire progresser les technologies de discrétion et l'intégration d'un véhicule aérien dans les réseaux du champ de bataille. Les compétences développées, les outils et les résultats de cette démonstration pourront servir à une nouvelle génération d'avions de combat pilotés".
Si le rapport de 2005 de l'Assemblée de l'UEO estimait qu'"avec le nEUROn, "on est encore loin de l’objectif de « robotisation » des forces armées américaines, qui visent à se doter, à partir de 2015-25, d’une capacité aérienne et terrestre dans ce domaine, à hauteur de 30% de la capacité opérationnelle et de frappe", Yves Robins de Dassault Aviation déclarait lors du salon Eurosatory 2006 « qu'on peut imaginer que vers 2020, il y ait une deuxième génération d'avions de combat sans pilote en service dans les armées de l'air » et qu'à terme "30% des missions menées par l'aviation pourront l'être par des avions de combat non pilotés". www.20minutes.fr Quant à l'objection de l'UEO de 2004 selon laquelle "le défi majeur consiste à transformer ces robots en êtres autonomes et dotés d’une intelligence artificielle.", dès février 2003, Laurent Chassaing, chef du service analyse des systèmes militaires chez Dassault, estimait que l'UCAV n'a pas vocation à se substituer à l'avion de combat habité, qu'il n'est donc pas nécessaire de lui en faire acquérir toutes les capacités et, surtout, ne pas chercher à le rendre intelligent et créatif. Encore très récemment, Dassault ne cachait pas qu'il verrait bien un nEUROn (ou son successeur) être télépiloté à partir d'un Rafale biplace, une initiative à laquelle Saab n'est toujours pas acquise.
Plus prudent, Richard Wolsztynski, chef d'état-major de l'armée de l'air lors de son audition en 2005 devant la commission de la défense nationale et des forces armées de l'Assemblée nationale, estimait que « le débat de l'articulation entre UCAV et Rafale est ouvert (...). Si l'on imagine aisément que l'UAV puisse intervenir en complément de la composante pilotée (...), il est plus difficile de définir la complémentarité entre l'UCAV et l'avion piloté (...). En l'état, personne ne peut précisément décrire comment seront utilisés les UCAV par rapport aux avions pilotés. On commence à étudier des utilisations successives ou combinées, ou encore selon des affectations géographiques différentes. »
Les accords signés sur le nEUROn se terminent en 2013 avec remise d'un rapport des industriels à la DGA. Il est peu probable, qu'à cet horizon, un engin de série voie le jour puisque les ultimes versions des avions de combat multirôles de 4e génération Rafale F3+, Gripen C/D et Typhoon n'en seront qu'à leur adolescence opérationnelle. Cependant, on pense d'ores et déjà aux développements ultérieurs du nEUROn (qui ne constituerait qu'un démonstrateur à l'échelle 1/75 d'un hypothétique UCAV industrialisé) et seraient: l'intégration rapide d'une liaison satellite puis d'une suite de contre-mesures électroniques ainsi que la possibilité de tir de missile air-air.
Début 2008 devrait débuter la phase de développement du système puis de la cellule, celle-ci devant commencer à être fabriquée fin 2008 et se terminer fin 2010. Un banc d'intégration système fonctionnera parallèlement de début 2010 à la mi-2011 au centre d'essais de la DGA sur la base aérienne 125 Istres-Le Tubé (France). Le 11 octobre 2006, Dassault louait 2 moteurs Adour Mk 951, l'un pour les essais statiques de la cellule et du moteur qui débuteront début 2011, l'autre pour un premier vol prévu au premier semestre 2011. En 2012, plusieurs campagnes d'essais en vol (un seul prototype) auront lieu aux centres d'essais de Vidsel (Suède), qui possède une piste de 2,3 km, et de Salto di Quirra (Sardaigne). Des tirs d'armement sont prévus.