L'intelligence artificielle ou informatique cognitive est la « recherche de moyens susceptibles de doter les systèmes informatiques de capacités intellectuelles comparables à celles des êtres humains ».
Le terme intelligence artificielle, créé par John McCarthy (John McCarthy (né le 4 septembre 1927, à Boston, Massachusetts) est le principal pionnier de...), est souvent abrégé par le sigle IA. Il est défini par l’un de ses créateurs, Marvin Lee Minsky, comme « la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire (D'une manière générale, la mémoire est le stockage de l'information. C'est aussi le souvenir...) et le raisonnement critique ». On y trouve donc le côté « artificiel » atteint par l'usage (L’usage est l'action de se servir de quelque chose.) des ordinateurs ou de processus électroniques élaborés et le côté « intelligence » associé à son but d'imiter le comportement. Cette imitation peut se faire dans le raisonnement, par exemple dans les jeux ou la pratique de mathématiques (Les mathématiques constituent un domaine de connaissances abstraites construites à l'aide...), dans la compréhension des langues naturelles, dans la perception : visuelle (interprétation des images et des scènes), auditive (compréhension du langage parlé) ou par d'autres capteurs (Un capteur est un dispositif qui transforme l'état d'une grandeur physique observée en une...), dans la commande (Commande : terme utilisé dans de nombreux domaines, généralement il désigne un ordre ou un...) d'un robot (Un robot est un dispositif mécatronique (alliant mécanique, électronique et...) dans un milieu inconnu ou hostile.
Même si elles respectent globalement la définition de Minsky, il existe un certain nombre (La notion de nombre en linguistique est traitée à l’article « Nombre...) de définitions différentes de l'IA qui varient sur deux points fondamentaux :
Le concept d’intelligence artificielle forte fait référence à une machine capable non seulement de produire un comportement intelligent, mais d’éprouver une impression d'une réelle conscience de soi, de « vrais sentiments » (quoi qu’on puisse mettre derrière ces mots), et « une compréhension de ses propres raisonnements ».
L’intelligence artificielle forte a servi de moteur (Un moteur (du latin mōtor : « celui qui remue ») est un dispositif...) à la discipline, mais a également suscité de nombreux débats. En se fondant sur le constat que la conscience a un support biologique et donc matériel, la plupart des scientifiques ne voient pas d’obstacle de principe à créer un jour (Le jour ou la journée est l'intervalle qui sépare le lever du coucher du Soleil ; c'est la...) une intelligence consciente sur un support matériel autre que biologique. Selon les tenants de l'IA forte, si à l'heure (L’heure est une unité de mesure du temps. Le mot désigne aussi la grandeur...) actuelle il n'y a pas d'ordinateurs ou de robots aussi intelligents que l'être humain, ce n'est pas un problème d'outil (Un outil est un objet finalisé utilisé par un être vivant dans le but d'augmenter son...) mais de conception. Il n'y aurait aucune limite fonctionnelle (En mathématiques, le terme fonctionnelle se réfère à certaines fonctions....) (un ordinateur est une machine de Turing (Une machine de Turing est un modèle abstrait du fonctionnement des appareils mécaniques...) universelle avec pour seules limites les limites de la calculabilité), il n'y aurait que des limites liées à l'aptitude humaine à concevoir le programme approprié. Elle permet notamment de modéliser des idées abstraites.
On peut être tenté de comparer la capacité de traitement de l'information d'un cerveau (Le cerveau est le principal organe du système nerveux central des animaux. Le cerveau traite...) humain à celle d'un ordinateur pour estimer la faisabilité d'une IA forte. Il s'agit cependant d'un exercice purement spéculatif, et la pertinence de cette comparaison n'est pas établie. Cette estimation très grossière est surtout destinée à préciser les ordres de grandeur en présence.
Un ordinateur typique de 1970 effectuait 107 opérations logiques par seconde ( Seconde est le féminin de l'adjectif second, qui vient immédiatement après le premier ou qui...), et occupait donc - géométriquement - une sorte de milieu entre une balance de Roberval (1 opération logique (La logique (du grec logikê, dérivé de logos (λόγος),...) par seconde) et le cerveau humain (grossièrement 2 x 1014 opérations logiques par seconde, car formé de 2 x 1012 neurones ne pouvant chacun commuter plus de 100 fois par seconde).
En 2005, un microprocesseur (Un microprocesseur est un processeur dont les composants ont été suffisamment...) typique traite 64 bits en parallèle (128 dans le cas de machines à double cœur) à une vitesse (On distingue :) typique de 2 GHz, ce qui place en puissance brute dans les 1011 opérations logiques par seconde. En ce qui concerne ces machines destinées au particulier, l'écart s'est donc nettement réduit. En ce qui concerne les machines comme Blue Gene, il a même changé de sens (SENS (Strategies for Engineered Negligible Senescence) est un projet scientifique qui a pour but...).
Le matériel serait donc maintenant présent. Du logiciel (En informatique, un logiciel est un ensemble d'informations relatives à des traitements...) à la mesure de ce matériel resterait à développer. En effet, l'important n'est pas de raisonner plus vite, en traitant plus de données (Dans les technologies de l'information (TI), une donnée est une description élémentaire, souvent...), ou en mémorisant plus de choses que le cerveau humain, l'important est de traiter les informations de manière appropriée.
L'IA souligne la difficulté à expliciter toutes les connaissances utiles à la résolution d'un problème complexe. Certaines connaissances dites implicites sont acquises par l'expérience et mal formalisables. Par exemple, qu'est-ce qui distingue un visage familier de deux cents autres ? Nous ne savons clairement l'exprimer.
L'apprentissage (L’apprentissage est l'acquisition de savoir-faire, c'est-à-dire le processus...) de ces connaissances implicites par l'expérience semble une voie prometteuse (voir Réseau (Un réseau informatique est un ensemble d'équipements reliés entre eux pour échanger des...) de neurones). Néanmoins, un autre type de complexité (La complexité est une notion utilisée en philosophie, épistémologie (par...) apparaît, la complexité structurelle. Comment mettre en relation des modules spécialisés pour traiter un certain type d'informations, par exemple un système de reconnaissance des formes visuelles, un système de reconnaissance de la parole (La parole, c'est du langage incarné. Autrement dit c'est l'acte d'un sujet. Si le langage renvoie...), un système lié à la motivation (La motivation est, dans un organisme vivant, la composante ou le processus qui règle son...), à la coordination motrice, au langage, etc. En revanche, une fois un tel système conçu et un apprentissage par l'expérience réalisé, l'intelligence du robot pourrait probablement être dupliquée en grand nombre d'exemplaires.
Les principales opinions soutenues pour répondre à la question d’une intelligence artificielle consciente sont les suivantes :
Des auteurs comme Hofstadter (mais déjà avant lui Arthur C. Clarke ou Alan Turing) (voir le test de Turing) expriment par ailleurs un doute sur la possibilité de faire la différence entre une intelligence artificielle qui éprouverait réellement une conscience, et une autre qui simulerait exactement ce comportement. Après tout, nous ne pouvons même pas être certains que d’autres consciences que la nôtre (chez des humains s’entend) éprouvent réellement quoi que ce soit. On retrouve là le problème connu du solipsisme en philosophie.
Cela dit, l’intelligence artificielle est loin de se limiter aux seuls réseaux de neurones, qui ne sont généralement utilisés que comme classifieurs. Les techniques de résolution générale de problèmes et la logique des prédicats, entre autres, ont fourni (Les Foúrnoi Korséon (Grec: Φούρνοι...) des résultats spectaculaires et sont exploités par les ingénieurs dans de nombreux domaines.