Un déjeuner à la maison en 1885 : D’après cette œuvre de Gustav Wentzel, au moins deux membres de la famille semblent ne pas accorder beaucoup d’intérêt au repas.
Le menu du déjeuner n’est pas la seule préoccupation de Schiøtz. Son organisation, son rituel, c’est-à-dire le moment du repas, le lieu de celui-ci, son déroulement même, sont pris en compte :
Moment : Schiøtz considère que l’appétit est nécessaire pour faire accepter les aliments ; considérant qu’un enfant à peine réveillé et servi dans un endroit non aéré ne peut éprouver d’appétit et qu’une marche en plein air ouvre toujours l’appétit, il estime qu’il vaut mieux déjeuner à l’école plutôt qu’à la maison où ce repas est négligé ;
Lieu : le repas doit être servi dans un local aéré (Schiøtz avait constaté que les odeurs de cuisine qui envahissaient tout l’école inhibaient l’appétit);
Déroulement : considérant qu’un déjeuner ne peut être pris à la hâte, Schiøtz fixe le laps de temps qui lui est consacré à une demi-heure ; le déjeuner doit être pris dans l’ordre et la discipline ; les enfants doivent apprendre à se débarrasser de leurs manteaux pour éliminer l’odeur de la sueur, à s’assoir en silence, à bien mâcher, à apprécier la nourriture ; des affiches rappellent qu’on ne peut boire et manger en même temps.
L’aspect esthétique de la présentation est pris en considération car ce qui semble bon goute meilleur.
La réorganisation des repas scolaires fait partie d’un programme sanitaire général qui incite chacun à assumer sa propre responsabilité en matière de santé.
Conséquence mondiale
Par rapport aux connaissances de son époque en matière de diététique, le déjeuner d’Oslo, simple à préparer, riche en vitamines, minéraux et fibres, constitue une parfaite base de vie et de santé. Promu par une intense compagne publicitaire menée par la ville et le gouvernement, il s’impose dans la société norvégienne mais aussi dans les pays voisins.
Il sert plus tard de référence aux travaux du groupe nutrition de la Fondation française pour l’étude des problèmes humains et à l’introduction de la distribution de lait dans les écoles françaises.