Le déjeuner d’Oslo est le nom d’un menu de déjeuner, établi par le médecin Carl Schiøtz (1877-1938) dans les années 1930 et composé de 1/3 à 1/2 litre de lait frais, pain complet, Knekkebrøds, margarine, brunost, fruit (pomme, banane ou orange) ou légume (carotte ou rutabaga), et d’une cuiller à thé d’huile de foie de morue « pendant les mois en « r » » ; ce déjeuner était servi à l’école avant le début des cours.
Son créateur a fait partie de la commission technique du comité à la santé qui se réunit pour la première fois à Londres en 1935 et établit le Rapport de Londres de la Société des Nations, en 1936, où le régime alimentaire est reconnu comme l’un des plus importants aspects de la médecine préventive. Schøtz et son déjeuner ont modifié les habitudes alimentaires des Norvégiens et d’autres peuples, jusqu'en Australie.
En 1895, les repas de midi, créés à l’école par des dames désireuses de venir en aide aux enfants pauvres, sont intégrés dans le département des matières scolaires de la ville d’Oslo. Durant la Première Guerre mondiale, ces repas deviennent accessibles à tous les enfants ; ils sont composés d’une bouillie d’avoine.
Un médecin scolaire, Carl Schiøtz, critique leur utilité et leur cout. Il demande, dès 1921, qu’ils soient soumis au contrôle des services d’hygiène et convainc les politiciens de ce que la santé est plus importante que l’économie. Suite à cela, au début des années 1930, les écoles d’Oslo offrent aux enfants un déjeuner avant le début des cours à la place d’un repas de midi chaud.
Chef du service de santé à Kristiania en 1918, il critique les repas scolaires qui constituent le plus couteux des services sociaux des écoles de la ville et coutent 10 % de plus que le budget du service médical scolaire. Il considère en outre qu’ils sont inefficaces sur le plan de la santé et qu’ils sont même dangereux. Il décide de remplacer le repas de midi par un déjeuner, dont le lait frais constitue l’ingrédient le plus important, dans l’école de plein-air Sandaker destinée aux enfants pauvres et en mauvaise santé. Cette expérience, répétée dans d’autres écoles norvégiennes et à l’étranger, est un succès complet : des études montrent que la croissance est supérieure parmi les « mangeurs de déjeuner » à celle de ceux qui reçoivent le repas de midi, quant à la taille, la santé et la vigueur.
La découverte des vitamines, suite à des expérimentations scientifiques au début du XIXe siècle et considérées comme une « potion magique », amène progressivement les spécialistes de la santé, puis le grand public, à reconsidérer l’alimentation quotidienne et même la façon de cuisiner. Les crudités sont opposées aux aliments cuits, le naturel aux habitudes antérieures. Le concept d’une « alimentation naturelle » prend forme ; l’enfant, avec ses instincts, devient le centre de cette idéologie.
L’organisation de repas scolaires avait opposé les partis politiques de droite et de gauche. L’introduction du déjeuner d’Oslo affecte le paysage politique ; droite et gauche mettent la santé au premier plan des préoccupations, mais avec des buts différents.
D’abord réservé à ceux qui en ont le besoin pour raisons de santé ou de besoin financier, le déjeuner est servi dans des locaux gardés par le médecin, l’infirmière et les enseignants. Après la victoire des travaillistes à l’élection de 1935, les portes des cantines sont ouvertes à tous ceux qui désirent prendre ce déjeuner.
Les problèmes économiques des années 1940 entrainent l’arrêt de ce service.