Le terme « dengue hémorragique » désigne une des formes sévères de la dengue, avec des complication potentiellement mortelles. Elle a été détectée pour la première fois dans les années 50, lors d'épidémies aux Philippines et en Thaïlande. Elle est aujourd'hui trouvée dans presque tous les pays d'Asie où elle est localement devenue une cause importante d'hospitalisation et de mortalité infantile. En 2007, plus de 890 000 cas ont été notifiés rien sur le continent américain, dont 26 000 étaient de forme hémorragique. C'est une maladie émergente en plein développement : Avant 1970, neuf pays avaient connu des épidémies de dengue hémorragique. En 1995, ils étaient quatre fois plus nombreux et au fur et à mesure que le temps passe, de nouvelles zones sont touchées ; avec par exemple le Venezuela autrefois épargné qui en 2007 a notifié à l'OMS plus de 80 000 cas, dont au moins 6 000 de forme hémorragique. Selon les chiffres 2007 de l'OMS, on dénombre dans le monde chaque année environ 500 000 cas de formes hémorragiques dont un grand nombre, chez les enfants le plus souvent, impliquent une hospitalisation. Environ 2,5% des patient meurent et sans traitement adapté, le taux de létalité de la dengue hémorragique peut dépasser 20%. Des équipes bien formées et équipées peuvent abaisser ce taux à moins de 1%.
Les formes hémorragiques seraient dues à un phénomène immuno-allergique et affecteraient des personnes ayant déjà été infectées par un virus de dengue appartenant à l'un des 3 autres sérotypes viraux. Selon cette hypothèse, baptisée « théorie des anticorps facilitants », les anticorps induits par la première infection faciliteraient l'infection des monocytes lors de l'infection subséquente par un virus d'un autre sérotype. Cependant, cette hypothèse, qui conduit à prédire un nombre important de formes graves lors de l'arrivée d'un sérotype dans un territoire où circule un autre sérotype, n'a pas été vérifiée dans un certain nombre d'épidémies [1]. Il est probable que la survenue de formes hémorragiques soit un événement aux causes multiples mettant en jeu le terrain sérologique du patient (infection antérieure par un autre sérotype de dengue voire par un autre flavivirus), son état général mais aussi la nature du virus lui-même (appartenance à tel ou tel sous-groupe phylogénétique).
L'essor récent de cette pandémie est expliquée par l'extension de l'aire de distribution des vecteurs (Aedes aegypti notamment, bien adapté aux villes) et des 4 types de virus impliqués. La mondialisation des échanges et l'urbanisation croissante, et peut être le dérèglement climatique facilitent la circulation de ces virus.
Il n'existe ni traitement préventif (vaccin) ni traitement curatif spécifique antiviral de la dengue.
La dengue ne présente généralement pas de complications, mais il existe de rares formes sévères qui impliquent de consulter un médecin et d'éviter l'automédication. Notamment la prise d'acide acétylsalicylique (aspirine) est formellement contre-indiquée, de même (mais avec un moindre niveau de preuve) que la prise d'anti-inflammatoires non stéroïdiens, car ils majoreraient le risque hémorragique intrinsèque de la maladie.
La prise en charge thérapeutique d'une dengue classique consiste en de simple mesures symptomatiques :
En cas de formes plus sévères :