Diéthylstilbestrol | |||
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Général | |||
Synonymes | DES | ||
No CAS | cis + trans : | ||
No EINECS | |||
Code ATC | G03 G03 L02 | ||
SMILES | |||
InChI | |||
Apparence | Solide | ||
Propriétés chimiques | |||
Formule brute | C18H20O2 | ||
Masse molaire | 268,3502 ± 0,0164 g·mol-1 | ||
Propriétés physiques | |||
T° fusion | 170,5 °C | ||
Solubilité | 12 mg·l-1 eau à 25 °C. 0,1 g·ml-1 méthanol | ||
Précautions | |||
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Phrases R : 36/37/38, 45, 51/53, 61, | |||
Phrases S : 36/37/39, 45, 53, 60, 61, | |||
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Groupe 1 : Cancérogène pour l'homme | |||
Écotoxicologie | |||
DL | >3 000 mg·kg-1 souris oral 300 mg·kg-1 souris i.v. 538 mg·kg-1 souris i.p. | ||
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Le diéthylstilbestrol (DES) est un œstrogène de synthèse. Il est synthétisé au Royaume-Uni en 1938, d'abord commercialisé en tant que médicament dans ce pays sous le nom de Stilbestrol-Borne, puis dans d'autres pays (dont la France) sous le nom de Distilbène.
D'abord prescrit par des médecins en 1938 aux femmes qui subissaient des avortements à répétition ou des accouchements prématurés, le DES fut alors considéré comme un moyen sécuritaire de prévenir ces avortements à répétition et ces accouchements prématurés. Même si l'on trouva que les femmes enceintes auxquelles on donnait le DES avaient la même proportion de troubles que le groupe témoin, ce médicament continua à être promu, commercialisé et prescrit à grande échelle.
Dans les décennies qui ont suivi les premières prescriptions, un certain nombre d'anomalies génitales ont été rapportées chez les enfants nés de mères ayant pris du DES pendant leur grossesse (les "enfants DISTILBENE"): Chez les filles, dès la puberté, ont été rapportées des malformations génitales plus ou moins typiques, des risques augmentés de cancer du vagin (adénocarcinome à cellules claires du vagin), et de nombreux cas de stérilité. Chez les garçons, les effets sont moins visibles, mais il a été rapporté des cas de sténose de l'urètre, des kystes de l'épididyme, des malformations de l'urètre (hypospade), des testicules non descendus (cryptorchidie), et des cas d'hypotrophie testiculaire ainsi qu'une diminution de la qualité du sperme (oligospermie).
En 1971, aux États-Unis, la FDA met enfin l'embargo, et interdit la prescription de ce médicament chez les femmes enceintes. Le médicament a ensuite été interdit (chez les femmes enceintes) en 1976 par le Canada, en 1977 par la France, l'Allemagne, l'Autriche et les Pays-Bas, en 1978 par l'Australie, en 1981 par l'Italie et en 1983 par la Hongrie.
Mais "le mal était fait", et une génération d'enfants exposés au DES in utero est née entre 1940 et 1980.
L'âge de procréer, pour ces enfants, se situe en majeure partie entre 1975 et 2015 : Les problèmes génitaux ainsi que les problèmes de stérilité posés par ces enfants devenus adultes représentent un authentique problème de santé publique
Le DISTILBENE, qui n'a plus jamais été prescrit chez la femme enceinte depuis 1983, continue actuellement d'être prescrit aux patients ayant des métastases de cancer de la prostate, où il a fait preuve de son efficacité.