École Diwan - Définition

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Pédagogie

L'enseignement par immersion

Les écoles Diwan utilisent en maternelle et en première année de primaire la méthode dite « par immersion », l'immersion linguistique consistant à baigner l'élève dans un environnement ne pratiquant que cette langue afin qu'elle devienne langue de vie et que l'apprentissage en soit facilité. Selon les textes du ministère de l'Éducation nationale, l'immersion se définit « par l'utilisation principale de la langue régionale, non exclusive du français, comme langue d'enseignement, et comme langue de communication au sein de l'établissement ».

Cette méthode est connue comme méthode Carré, elle fut notamment utilisée dans les écoles pour l'apprentissage du français par les écoliers dont le breton était la langue maternelle.

Les techniques d'immersion sont employées par des établissements dépendants du réseau de l'association Alliance française. 250 Alliances Françaises, dont celle de Paris, bénéficient d'aides de l'État, qui les subventionne et/ou met à leur disposition des fonctionnaires détachés, en particulier le ministère des Affaires étrangères. En juillet 2001 et en avril 2002, deux arrêtés visant à organiser un enseignement bilingue dans les écoles, collèges et lycées « langues régionales » sont publiés ; cet enseignement peut être dispensé soit selon le principe de la parité horaire, soit selon la méthode de l’immersion.

Devant cette situation, les défenseurs de Diwan estiment que l'annulation, par le Conseil d'État, des arrêtés du 31 juillet 2001 et du 19 avril 2002, destinés à assurer l'intégration au sein du service public des écoles Diwan dispensant un enseignement en langue bretonne, est une jurisprudence « de circonstance ».

En pratique, l'enseignement en maternelle et en cours préparatoire se fait uniquement en breton, dès l'âge de deux ans. Par la suite, le français est progressivement introduit, du CE1 au CM2, l'enseignement étant principalement dispensé en breton. Au collège et au lycée, deux tiers de l'enseignement se fait en breton, un tiers en français, et l'anglais devient, à partir de la quatrième, la langue d'enseignement des sciences naturelles, selon les modalités des classes européennes.

En effet, dans les écoles et sections européennes, instituées par la circulaire du 19 août 1992, après un « horaire d'enseignement linguistique très renforcé au cours des deux premières années », l'enseignement se fait dans la langue de la section pour « tout ou partie du programme d'une ou plusieurs disciplines non linguistiques » et des activités culturelles et échanges sont prévus, afin d'approfondir la connaissance de « la civilisation du ou des pays où est parlée la langue de la section ».

Diwan revendique depuis le début la sauvegarde des couleurs dialectales du breton. C'est l'un des points primordiaux de sa charte, le point 6 : «  Diwan déclare son hostilité à toute uniformisation linguistique et est attachée aux diverses formes d'expression culturelle, affirmant que seul leur complémentarité est source d'unité, d'enrichissement mutuel et collectif. Le breton enseigné dans les écoles maternelles Diwan est celui utilisé dans leur environnement géographique et humain ».

De plus, les écoles Diwan font régulièrement intervenir les bretonnants locaux, de langue maternelle, inconnus ou célèbres (écrivains, chanteurs, conteurs). Ainsi, en janvier 2007, à Bannalec, deux conteurs, Roland Guillou et Laurent Jouin, sont intervenus dans une école Diwan à l'occasion du 13e festival Taol Kurun. De même, dans une interview accordée à Marion Urban dans l'émission « Francophonies » diffusée à l'antenne de RFI en janvier 2005, Yann-Fañch Kemener et Mona Bouzec rendent compte de leurs interventions régulières dans les écoles Diwan.

Réalisation de matériel pédagogique en breton

L'enseignement en langue bretonne suppose l'existence d'outils adaptés. Quand l'association Diwan a été créée, aucun éditeur n'avait conçu d'ouvrage scolaire en langue bretonne. Aussi les parents et enseignants de Diwan avaient-ils élaboré des commissions pour traduire ou rédiger les manuels scolaires nécessaires à l'enseignement en breton.

Parmi ces commissions, on peut ainsi citer la commission Histoire du niveau collège, qui était composée de 8 personnes.

Des lexiques de vocabulaire spécialisé en différentes matières ont été réalisés : arts, éducation physique et sportive, grammaire, histoire-géographie-économie, littérature, mathématiques et sciences physiques, ainsi que des collections de fiches portant sur l'astronomie, la biologie et la géologie, l'informatique et Internet, la physique et la chimie par « Kreizenn ar Geriaouiñ » (« Centre du vocabulaire »), créé en 1985.

« Au cours des cinq dernières années, la conception et la publication de de lexiques normalisés pour les enseignants et l'édition de livres scolaires nous ont coûté 4 MF », affirme en mai 1991 André Lavanant, président de Diwan. Toujours selon le même, « en 1991, le budget Diwan a doté la publication pédagogique d'une somme de 800.000 F. (...) le travail des chercheurs pour la réalisation des lexiques (10 000 mots « normalisés » est estimé à 1,2 MF ».

En 1993, Ti embann ar skolioù a été créé au sein du CRDP par le Rectorat d'académie de Rennes et la Région Bretagne. TES édite des ouvrages scolaires en breton pour l'enseignement public, l'enseignement privé catholique et Diwan. Dans le comité de production de TES, chacune des trois filières d'enseignement comprend un représentant.

Colloques

L'association Diwan organise et participe à des colloques et journées d'étude sur les Bretons, la langue bretonne, son enseignement ou la pédagogie. Ainsi, en mai 2007, à l'occasion des 30 ans de sa création, elle a organisé des colloques « en lien avec la langue bretonne, les enfants, l'enseignement et la pédagogie ». Par ailleurs, le 23 janvier 2006, l'association a pris part, avec plusieurs personnalités et associations bretonnes, à un colloque sur le thème « Bretons de Paris : la Bretagne au coeur », organisé au théâtre Silvia Monfort de Paris par l'association « Paris Breton ».

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