Culte catholique : Sainte-Suzanne appartient aujourd'hui à la communauté paroissiale de Saint-Barnabé-en-Charnie.
Histoire
La première église bâtie sur ce promontoire portait, du fait de sa position, le nom d'église Saint-Jean-de-Hautefeuille. Quand le bourgautour de l'église fut réuni au château, afin d'augmenter les fortifications et assurer la défense du pays contre les voisins normands, la nouvelle enceinte n'eut plus qu'un seul nom en prenant le nom du château, et l'église elle-même fut placée sous le patronage de sainte Suzanne.
Dès avant 1125, l'église, probablement d'origine castrale, appartenait à l'abbaye d'Évron (archidiaconé de Laval, doyenné d'Évron).
L'église est reconstruite au début du XVIe siècle: dès 1484 un "bref d'indulgences" encourage sa réfection sous le pontificat d'Innocent VIII. En 1495, le Cardinal Philippe de Luxembourg, évêque du Mans, encourage sa reconstruction par un mandement ou rescrit. Le 8 juin 1504 un nouveau "bref d'indulgences" est publié dans le même sens par le Cardinal d'Amboise, légat du Saint-Siège en France. En 1526, deux maîtres maçons vindrent de loin pour faire le divis ; n'ayant pas trouvé de pierres rousses à la Rivière, on fit venir 106 charretées de pierre de Bernay (et 6 charretées de bois pour les échafaudages). Jean Enjubault et Georges Olivier, maçons, s'engagèrent en 1528 à tailler, maçonner et réédifier tout à neuf l'église maais durent faire revenir de la pierre de Valiser (?), Saint-Christophe-en-Champagne et Bernay-en-Champagne. Les ressources s'épuisant, il fallut en 1536 vendre une partie des terres de la fabrique. L'église est finalement consacrée le 31 mai 1553 par Jean VIII Jouvenel des Ursins, évêque de Tréguier (en résidence au Mans), coadjuteur de Jean du Bellay (1492-1560). L'église d'alors est en forme de croix régulière, mais dont le chœur et les bras du transept sont sans profondeur et peu décorés. Il n'y eut d'essai timide de décoration dans le style de l'époque que l'encadrement de la porte et de la fenêtre de la façade ouest. L'intérieur de l'édifice reste dans le plus grand dénuement pendant plus de deux siècles. En 1884 une réfection presque complète de l'édifice, sur les mêmes bases, a laissé subsister le pignon occidental, donné au chœur la forme circulaire à pans coupés et remplacé intérieurement les lambris par des voûtes. les ouvertures sont géminées en arc brisé. De l'église du XVIe siècle ne restent que la façade et le portail Renaissance. Les piédroits sont ornés de colonnes engagées cannelées et les chapiteaux composés de feuilles d'acanthe, crosses recourbées et angelots.
L'église de Sainte-Suzanne
Pendant les périodes de guerre, l'église n'étant plus accessible, le culte était pratiqué dans la chapelle de la Madeleine, située extra-muros dans le cimetière, ce qui la rendait accessible aux habitants des faubourgs, notamment de celui de La Rivière. Déjà en ruines en 1495, elle fut reconstruite en 1668 aux frais de Charles Bricel, prieur de Remmes (chapelle de Sainte-Gemmes-le-Robert). La chapelle actuelle, qui ne mesure plus que 6m sur 4m, date de 1780, restaurée en 1826; les statues de l'église actuelle viennent de cette chapelle, ou de la chapelle Saint-Eutrope située à la Croix-Couverte.
Pendant la période révolutionnaire, où la cité prend le nom de Mont d'Erve, l'église sert de club et de caserne. Elle est rendue au culte en 1800 et un jubé est construit en 1806. Appartenant à la mission d'Évron en 1797, l'église est érigée en cure par décret du 5 nivôse an XIII, de l'archiprêtré de Saint-Vénérand de Laval. Un vicariat est fondé par ordonnance du 29 juillet 1824.
De l'église profondément remaniée en 1884, restaurée et agrandie, seul le portail XVIe siècle de l'ancienne église a été conservé. Le 6 février 1966, une partie de la voûte s'effondre dans le chœur. La réfection, en bois, de la totalité de la voûte est achevée le 7 juillet 1968. Le mobilier est aussi intégralement remplacé. L'actuel autel est consacré le 3 mai 1970 par Mgr Carrière, alors évêque de Laval. Fonts baptismaux (marbre et cuivre) XVIIe siècle.