Dans une église, le jubé est une tribune et une clôture de pierre ou de bois séparant le chœur liturgique de la nef. Il tient son nom du premier mot de la formule latine « jube, domine, benedicere » (« daigne, Seigneur, me bénir ») qu'employait le lecteur avant les leçons de Matines.
Le jubé se compose de trois éléments : la tribune (le jubé proprement dit), la clôture (dite « chancel ») et le groupe sculpté de la crucifixion.
De la tribune, on lisait l'Évangile et on prêchait (les chaires lui ont succédé dans cet emploi). On y installait aussi les chœurs, d'où le nom de chantereau sous lequel certains textes anciens la décrivent. Un orgue portatif pouvait y être installé avant que ne se généralise l'orgue fixe, lequel est le plus souvent placé au-dessus de la première travée de la nef.
La clôture/chancel a pour fonction d'isoler le chœur (réservé aux clercs et aux seigneurs prééminenciers) des fidèles qui, du fait de sa présence, voient peu ou pas du tout le maître-autel. En cela, il se rapproche de l'iconostase des Églises chrétiennes orientales (cf. infra).
La crucifixion surmonte la tribune dont elle est l'ornement principal, tourné vers les fidèles. Les grands christs en croix dits « espagnols », qu'on observe dans beaucoup d'églises plaqués aux murs nord ou sud de la nef, ont souvent été récupérés lors du démontage du jubé. Les trefs conservés avec leur crucifixion, après la destruction des jubés, prirent le nom de « poutre de gloire ».
Jubés en France
Il ne reste en France que très peu de jubés, mais la Bretagne en conserve une belle collection.