Éléphant de mer du sud - Définition

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Chasses phoquières

Scène de dépeçage sur l'île Heard au XIXe siècle
(gravure de H.W. Elliott)

La chasse traditionnelle par les populations indigènes est probablement à l'origine de la disparition de colonies d'éléphants de mer du sud en Tasmanie, en Nouvelle-Zélandeou en Patagonie.

La chasse s'intensifie au XIXe siècle et s'effectue souvent dans le cadre d'expéditions à la fois phoquières et baleinières.

La graisse hypodermique (le fameux blubber des anglophones) sert en effet à la production d'une huile de phoque de très bonne qualité. Alors que les cachalots, cétacés alors les plus prisés pour la qualité de leur graisse, commencent déjà vers 1800 à se faire rares, on constate que l'huile d'éléphant de mer (du sud comme du nord) présente un intérêt technique presque comparable et que ces gros et gras animaux sont incroyablement faciles à massacrer lorsqu'ils se rassemblent à terre pour la reproduction. Or l'industrie moderne qui prend son essor en Grande-Bretagne et aux États-Unis, qui ne dispose pas encore des produits issus du pétrôle, a un cruel besoin d'huile : celle d'éléphant de mer est un excellent lubrifiant, elle brûle proprement, elle convient parfaitement pour assouplir les cuirs, elle peut servir à la fabrication de savon, de peinture et à divers autres usages.

Restes d'un atelier de préparation d'huile d'éléphant de mer à Port-Couvreux (Kerguelen), début du XXe siècle.

Pour armer des expéditions, les américains sont de loin les plus nombreux. Aux îles Kerguelen, ce sont les Quakers de Nantucket qui entreprennent les premières campagnes dès les dernières années du XVIIIe siècle.

La chasse à l'éléphant de mer se pratique à terre. Des équipes de marins arpentent les côtes à bord de chaloupes, abordent les plages occupées par les colonies, rabattent les animaux et les tuent avec des lances. Une équipe peut massacrer plus de cent animaux par jour. Les cadavres sont immédiatement découpés et les quartiers de gras sont rapidement mis à fondre dans des chaudrons soit sur le pont des navires, soit à terre. Dans ce dernier cas, il arrive que les équipes soient laissées sur les îles pendant plusieurs mois ou plusieurs années, dans des conditions de misère et de saleté épouvantables, les navires assurant de temps à autre la collecte des barils d'huile. Comme combustible pour la fonte de la graisse, on trouve rapidement pratique et économique d'utiliser des manchots, qui sont abattus sans vergogne et broyés.

Les grandes campagnes de chasse à l'éléphant de mer s'éteignent à la fin du XIXe siècle, par perte de rentabilité économique : raréfaction des animaux, concurrence des huiles minérales, modernisation des baleiniers. Des exploitations contrôlées persistent cependant encore au XXe siècle, jusqu'en 1961 aux îles Kerguelen et jusqu'en 1964 en Géorgie du Sud.

Étude des paléoclimats

Il a été trouvé sur le continent antarctique en bordure de la Mer de Ross sur une côte aujourd'hui en permanence prise par les glaces, les preuves de la présence d'anciennes colonies d'éléphants de mer. Ces preuves sont essentiellement constituées par des fragments de peau et de pelage qui ont pu se détacher lors des phases de mue. Pour que des colonies aient pu exister dans ces régions, le climat y était alors nécessairement plus doux et la mer libre au moins pendant une bonne partie de l'année.

L'âge de ces vestiges est estimé entre 500 et 7 000 ans. Les études précises de datation sont donc susceptibles de donner des indications précieuses sur la variation des climats au cours des derniers millénaires.

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