En géométrie algébrique, les ensembles algébriques sont, grosso modo, les points d'une variété algébrique affine ou projective. Ils servent de support intuitif à la géométrie algébrique.
Dans cette section k désignera un corps algébriquement clos (par exemple ℂ), n un entier supérieur ou égal à un. On considère l'espace affine de dimension n sur k, c’est-à-dire l'ensemble kn (dépourvu de structure algébrique).
Définition. Soit S une partie de l'anneau des polynômes , on appelle ensemble algébrique associé à S et on note Z(S) le sous-ensemble de kn suivant :
c’est-à-dire le lieu d'annulation commun à tous les éléments de S.
Remarques
Exemples :
Propriétés:
L'espace affine kn (resp. projectif Pn(k)) est muni d'une topologie dite de Zariski. Les parties fermées pour cette topologie sont les ensembles algébriques dans kn (resp. ensembles algébriques projectifs dans Pn(k)). La topologie de Zariski sur un ensemble algébrique (resp. ensemble algébrique projectif) est par définition la topologie induite par celle de l'espace affine (resp. projectif) qui le contient.
Les parties ouvertes remarquables de l'espace affine (resp. projectif) sont les ouverts principaux D(f) (resp. D + (f)), c'est-à-dire le complémentaire de Z({f}) (resp. Z + ({f})). La restriction d'un ouvert principal à un ensemble algébrique est appelé ouvert principal de l'ensemble algébrique. Les ouverts principaux forment une base de topologie.
Un sous-ensemble ouvert d'un ensemble algébrique affine (resp. projectif) est appelé quasi-affine (resp. quasi-projectif).
L'espace affine kn est quasi-projectif car il s'identifie à l'ouvert Pn(k) − Z + (X0) de Pn(k) par l'application . On vérifie que cette application induit un homéomorphisme de l'espace affine sur son image. Il suit que tout ensemble algébrique quasi-affine est quasi-projectif.
Exemple: Les parties fermées de la droite affine k sont les parties finies et k lui-même.
La topologie de Zariski est apparemment assez pauvre (peu d'ouverts, deux points ne sont en général pas séparés par des voisinages ouverts disjoints), mais elle est suffisante pour beaucoup de propos.
Relations entre ensembles algébriques affines et ensembles algébriques projectifs : Un ensemble algébrique projectif Z est réunion finie d'ouverts (pour sa topologie de Zariski) qui sont des ensembles algébriques affines. En effet, Z est défini par l'annulation de polynômes homogènes à n+1 variables. Notons Zi l'ensemble des tels que xi soit non-nul. Alors est ouvert dans Z; les Zi recouvrent Z; il reste à voir que Zi est un ensemble algébrique affine. Si Z = Z + (S), et si Si est l'ensemble des polynômes F(x0,...,xi − 1,1,xi + 1,...,xn) quand les F parcourent les polynômes homogènes dans S, alors on voit facilement que Zi est l'ensemble algébrique Z(Si) dans kn.