Fédération de l'éducation nationale - Définition

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Le collège, objet de divergences dans la FEN depuis toujours

À la Libération, le SNES, qui appartenait comme tous les syndicats jusqu'en 1967 à la majorité fédérale, s'opposa au plan Langevin-Wallon et réaffirma son attachement au modèle traditionnel d'enseignement secondaire, tandis que les cours complémentaires, structures administrativement rattachées au premier degré et fonctionnant avec des enseignants sélectionnés chez les instituteurs, se développaient.

La question se trouva plus fortement posée encore à partir de 1959. Les cours complémentaires laissèrent la place à des collèges d'enseignement général (CEG) voués à disparaître et à des collèges d'enseignement secondaire (CES) où cohabitaient trois filières d'orientation (dès la 6e), la filière I seule étant destinée (sauf exception) à fournir les futurs élèves de l'enseignement général secondaire long. Ces trois filières étaient respectivement prises en charges par des enseignants du secondaire traditionnel (certifiés, agrégés -- mais aussi les maîtres-auxiliaires) pour la filière I, aux professeurs de collège d'enseignement général devenus PEGC (professeurs d'enseignement général de collège) pour la filière II, à des instituteurs spécialisés pour ce qu'on appelait la voie III (parfois classes pratiques ou classes de transition).

En 1969, pour « casser le SNI », le gouvernement de l'époque avait créé les corps académiques de PEGC (professeurs d'enseignement général de collège) avec un recrutement spécifique. C'est cette même revendication qui avait conduit l'amicale des professeurs de CEG (ANPCC -- ex-amicale nationale des professeurs de cours complémentaires) à se transformer en Syndicat national des collèges (SNC) en 1969. C'est le SNCL-FAEN d'aujourd'hui.

Syndicalement, les PEGC continuèrent à relever du champ de syndicalisation du SNI (devenu SNI-PEGC en 1976). En 1975, le modèle du CES avait laissé la place au collège unique institué par la loi Haby. La disparition des filières justifiait difficilement la coexistence de corps différents. Les instituteurs spécialisés de voie III furent progressivement intégrés parmi les PEGC et, durablement, le rapport de forces entre les personnels de type « second degré long » et les PEGC était de type moitié-moitié. À l'influence syndicale s'élevait un débat portant sur la conception pédagogique : le SNES, et les enseignants de second degré avec lui, dénonçait les risques de primarisation du collège et les menaces sur les disciplines d'enseignement, dans la mesure où les PEGC constituaient un débouché possible pour les instituteurs et où leur recrutement officiel ne prévoyait qu'une année de DEUG et deux années en centre de formation, dans la mesure aussi où il s'agit d'enseignants bivalents ou trivalents sur des champs plus larges (lettres/histoire-géographie ; lettres/langue vivante ; maths/sciences physiques, par exemple). Inversement, la majorité du SNI contestait la rupture en 6e, le passage d'un instituteur unique à dix enseignants étroitement spécialisés. Et les mêmes considèrent que le refus intransigeant du SNES de toucher en profondeur au collège est une source des difficultés actuelles.

La situation empira après 1967, lorsque la tendance Unité et Action devint majoritaire au SNES puis, dans la foulée, conquit le SNEP (éducation physique) et le SNPEN (professeurs des écoles normales d'instituteurs, recrutés parmi les certifiés et agrégés). Le SNES contestait la remise en cause de l'architecture du second degré (au point qu'il combattit très violemment la création des baccalauréats professionnels en 1984, même s'il revendiquait l'élévation du niveau de qualification par un élargissement de l'accès aux baccalauréats existants, général ou technologique).

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