Florence Dixie - Définition

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Mariage et enfants

Le 3 avril 1875, à l'âge de 19 ans, Florence Douglas épousa Sir Alexander Beaumont Churchill Dixie, 11ème Baronet (1851-1924), connu sous le sobriquet de « Sir A.B.C.D. » ou « Beau ». Le jeune couple s'établit dans un premier temps à Bosworth Hall, près de Market Bosworth dans le Leicestershire. Ils eurent deux fils, George Douglas ( né le 18 janvier 1876 ) qui devint plus tard le 12ème Baronet, et Albert Edward Wolstan ( né le 26 septembre 1878 et mort en 1940 ) qui eût pour parrain le Prince de Galles. Sir Alexander Beaumont Dixie fut High Sheriff du Leicestershire à partir de 1876. En 1877, Lady Florence publia son premier livre, « Abel Avenged: a Dramatic Tragedy ».

Le couple partagea le goût de l'aventure et de la vie au grand air mais une ombre vint ternir le tableau du fait de leur passion immodérée pour le jeu à grosses mises, au point que la demeure ancestrale et les propriétés du mari durent être vendues pour payer leurs dettes.Par la suite, le couple vint s'établir dans les années 1880 à Glen Stewart, une des demeures du domaine écossais de Kinmount de Lord Queensberry, qui fut la résidence de la mère de Florence, la douairière de Marchioness.

Apparence

Lady Florence Dixie par Théobald Chartran, Vanity Fair, 5 janvier 1884.

Une lithographie monochrome d'Andrew Maclure a été publiée en 1877, une copie étant présentée à la National Portrait Gallery.

Une autre chromolithographie plus représentative, due à Théobald Chartran, apparut dans Vanity Fair en 1884 et fait partie de la longue série des caricatures publiées dans le magazine entre 1868 et 1914. Il s'agissait d'images en couleurs représentant les notabilités du temps, chacune accompagnée d'une brève biographie dithyrambique. Parmi les milliers de personnages ainsi honorés ne figurent que 18 femmes. Quand Dixie fut présentée dans les pages du magazine le 5 janvier 1884, elle rejoignit ainsi un petit groupe comprenant Isabelle II d'Espagne (1869), Sarah Bernhardt (1879), la Princesse de Galles (1882) et Angela Burdett-Coutts, 1ère Baronne Burdett-Coutts (1883). La Princess Royale Victoria et l'Impératrice Élisabeth d'Autriche suivirent plus tard en 1884.

Militante politique et féministe

La question irlandaise et les allégations de tentatives d'attentats

Dixie fut une rédactrice enthousiaste de lettres aux journaux sur des thèmes et sujets libéraux et progressistes, en ce compris pour supporter la « Home Rule » irlandaise. Son article « The Case of Ireland » a été publié dans le Vanity Fair le 27 mais 1882.. Néanmoins, elle se montra critique à l'égard de l' Irih Land League et des Fenians qui tentèrent en 1883 de l'assassiner, tentative à la suite de laquelle la Reine Victoria lui envoya son serviteur John Brown à des fins d'enquête.

En date du 19 mars 1883 le New York Times rapporta en effet en première page une agression contre Lady Florence Dixie par deux hommes déguisés en femmes sous la manchette : . Le 30 mars, le journal publia un second article, sous le titre : «  - From the Pall Mall Gazette of March 19  » :

« Des rapports font état d'une tentative d'assassinat de Lady Florence Dixie à sa résidence, The Fishery, située près de la Tamise et à quelques deux miles et demie de Windsor. Lady Florence Dixie donne la relation des faits suivante : « Je marchais, longeant The Fishery, hier soir vers 04h30, lorsque deux femmes très grandes s'approchèrent et me demandèrent l'heure. Je répondis que je n'avais pas ma montre avec moi et, me détournant, les laissai. Ouvrant une petite porte qui donnait sur les terrains privés du Capt Brocklehurst, des Blues, je me dirigeais vers une barrière et m'apprêtais à la franchir quand j'entendis la porte s'ouvrir derrière moi et les deux femmes me suivre. D'une manière ou d'une autre, j'ai senti que quelque chose n'allait pas et me suis arrêtée, m'appuyant sur le rail puis, les voyant arriver, je suis allée à leur rencontre. Celle de droite s'est avancée et m'a saisie par le cou, et sous la force de la prise me terrassant, j'ai senti qu'il ne s'agissait pas d'une femme qui me jetait à terre. Dans la seconde suivante j'ai vu l'autre soi-disant femme sur moi et je me souviens avoir aperçu l'acier d'un couteau venir droit sur moi, tenu par la main de cette personne. Il a frappé à travers mes vêtements et contre les baleines de mes dessous qui détournèrent le coup, ne faisant qu'égratigner la peau. Le couteau a été rapidement retiré pour porter un autre coup. Je l'ai saisi à deux mains et criai aussi fort que je le pouvais, lorsque la personne qui m'a jeté à terre en premier m'a poussé une grosse poignée de terre dans la bouche et m'a presque étouffée. Comme le couteau m'était arraché des mains, un très grand et puissant Saint-Bernard qui m'accompagnait a déboulé du bois et la dernière chose dont je me souviens c'est de voir la personne avec le couteau repoussée par lui. Puis j'ai entendu un bruit confus de roues en mouvement et je ne me souviens plus de rien. Quand je revins à moi j'étais toute seule. D'après ce que j'ai vu du couteau, je crois qu'il s'agit d'un poignard, et les personnes étaient sans doute des hommes. Elles étaient vêtues de vêtements longs et étaient anormalement grandes pour des femmes; celui qui m'a frappé portait voile épais, descendant jusqu'à la bouche, l'autre était dévoilé, mais je n'ai pas remarqué grand chose de son visage. Ce sont là toutes les informations que je puisse donner. Ma tête est très confuse et pénible, et je pense qu'ils ont dû m'assommer. Il s'agit là d'un gribouillis illisible, mais mes mains sont bien entaillées et j'ai beaucoup de mal à écrire ». Lady Ripon et H. Ponsonby appelèrent hier avec un message de sympathie de la Reine pour Lady Florence. »

Cependant, le New York Times du 8 avril 1883 publia un nouvel article, intitulé «  From the Pall Mall Gazette of March 19 » :

« Londres, 21 mars. Il a été hardiment suggéré par la St. James's Gazette que Lady Florence Dixie s'abuse au sujet des faits dramatiques qui ont attiré tant d'attention ces dernières quarante-huit heures. Il est possible que cette audacieuse suggestion se justifie quand ces lignes seront publiées. Le journal tory ne croit pas du tout que Sa Grâce ait été attaquée. D'autres partagent cette opinion. Dans une semaine, le public pourrait la partager aussi. »

Quand Florence Dixie mourut en novembre 1905, le même New York Times publia un article nécrologique intitulé «  » annonçant que « l'auteur, champion des droits de la femme et correspondant de guerre » était décédé le 7 novembre « à son domicile de Glen Stuart, Dumfriesshire » et comprenant le passage suivant : « Lady Florence Dixie était un membre de la famille Queensberry et avait hérité de l'excentricité aussi bien que de la malice de nombreux de ses membres. Il y a quelques années, elle a surpris Londres en déclarant qu'elle avait été kidnappée par de présumés agitateurs irlandais et détenue en captivité pendant quelques jours. Son histoire n'a jamais été démentie mais jamais non plus prouvée et nombres de personnes disent que toute l'affaire a été inventée »..

L'émancipation féminine

Dixie soutint des positions tranchées en matière d' émancipation féminine, proposant que les sexes soient égaux dans le mariage et le divorce, que la couronne puise être héritée par l'aîné des enfants du monarque sans considération de sexe et même qu'hommes et femmes portent les mêmes vêtements. Elle était membre de la National Union of Women's Suffrage Societies et sa nécrologie dans la Englishwoman's Review soulignait son soutien à la cause du suffrage des femmes: « Lady Florence... threw herself eagerly into the Women's Movement, and spoke on public platforms ».

En 1890, Dixie publia un remarquable roman utopique, « Gloriana, or the Revolution of 1900 », qui a été décrit comme un « roman de science-fiction féministe ». Dans ce récit, les femmes obtiennent le droit de vote comme conséquence de l'élection de l'héroïne, Gloriana, à la Chambre des communes après s'être faite passée pour un homme, Hector l'Estrange, ce dernier personnage étant clairement inspiré par Oscar Wilde. Le récit se termine en 1999 par la description d'un Royaume-Uni prospère et pacifique gouverné par les femmes. Dans la préface, Florence Dixie propose non seulement le droit de vote pour les femmes mais ausi la mixité de l'éducation et à l'accessibilité égale à toutes les professions et positions. Elle va plus loin en disant :

« La Nature a sans compter donné à la femme une puissance intellectuelle supérieure. Cela est perceptible dès l'enfance ... mais l'homme s'évertue à battre en brèche cette preuve précoce de capacité mentale en imposant cette loi selon laquelle l'éducation de la femme doit être inférieure à celle de l'homme .. j'affirme à ces estimés gentlemen que cela est arbitraire et cruel, et faux par nature. Je qualifierai cela par le mot d'« Infâmie ». Cela a été le moyen d'envoyer au tombeau anonymement et sans gloire ni reconnaissance des milliers de femmes dont l'intelligence supérieure a été gaspillée et la propension au Bien paralysée et entravée. »

Florence Dixie joua un rôle déterminant dans la fondation du football féminin, organisant des matches-exhibitions pour des oeuvres charitables et en 1895 elle devint présidente du British Ladies' Football Club, stipulant que « les filles devait entré dans l'esprit du jeu avec de l'âme et du coeur ». Elle mit sur pied la tournée d'un club féminin londonien en Écosse.

Dans les années 1890, sa perception de la chasse changea radicalement et dans son livre « The Horrors of Sport » (1891) elle la condamna comme cruelle.

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