Georges Coutagne est un biologiste, naturaliste, botaniste, malacologiste, ingénieur et agronome français. Il est né à Lyon le 20 septembre 1854 et meurt à Saint Genis Laval (Rhône) le 18 août 1928. Il s'intéressera aux grandes questions de biologie fondamentale qu'il abordera au travers de plusieurs disciplines naturalistes : viticulture, botanique, sériciculture et malacologie. Ces questions concernent l'évolution, la génétique, la notion d'espèce, le polymorphisme et l'hérédité des caractères acquis.
Né d'un père médecin, Denis Coutagne (1799-1871), il est le frère cadet du célèbre médecin Henry Coutagne (1846-1895), collaborateur d'Alexandre Lacassagne (1843-1924).
Après des études à l'École Polytechnique (1874-1876), il fut ingénieur des Poudres et Salpêtres d'abord à Vonges (Côte-d'Or) puis à Saint-Chamas (Bouches-du-Rhône).
Il étudia les Sciences naturelles dès sa jeunesse au sein de la Société physiophile de Lyon en 1871 dont il fut un membre très actif, s'adonnant aussi bien à la géologie, l'archéologie, la botanique qu'à la malacologie dans les environs de Lyon.
En 1886, il s'installe en Provence, au Défends, près de Rousset (Bouches-du-Rhône) et devient exploitant viticole, tout en menant ses recherches viticoles parallèlement à celles de son ami Georges Couderc (1850-1928) et sur les mêmes thèmes de recherche : porte-greffes, hybrides américains, le phylloxéra, les vignes calcifuges… Il crée une véritable station séricicole et travaille durant 10 ans sur l'hybridation et la sélection des vers à soie afin d'améliorer la qualité et la productivité en soie des cocons et qui devait déboucher sur une thèse exceptionnelle soutenue en 1902. En étroite relation avec le Laboratoire de la Condition des Soies à Lyon, il rédige d'importants mémoires dans son bulletin. Il s'adonne pleinement à la malacologie provençale, collectant abondamment aux alentours de Saint-Chamas, la Sainte-Victoire, Nîmes… et décrivant ses premières espèces nouvelles.
En 1898, il revient à Lyon et se lance dans l'industrie de la Houille blanche alors en plein essor et administre des usines d'électrochimie à Pierre-Bénite (Rhône) et à Moûtiers (Savoie). Il crée pour cela une société, la Volta lyonnaise. Plus tard, il créera une usine d'explosif à Saint-Fons (Rhône) qu'il retransforme après la 1re Guerre mondiale en Société Lyonnaise des Produits Benzoïques (SLPB) pour la fabrication de produits benzoïques dérivés. Durant 14 ans, il étudiera les Mollusques de la Tarentaise dont il publiera un mémoire exemplaire.
En 1909, il intègre l'Académie de Lyon et en 1925, il préside la Société linnéenne de Lyon.
En 1917, il achète une propriété à Saint-Genis-Laval (Rhône) et se lance dans l'horticulture, tout en étudiant l'acclimatation des plantes tropicales et l'hybridation en particulier des lupins.
En 1924, il achète un nouveau domaine à Grimaud dans le Var, situé sur terrain acide lui permettant d'établir des comparaisons avec son domaine du Défends situé sur terrain calcaire. Avec Georges Couderc, ils tentèrent en 1924 de créer une société de parfumerie (Vivax) à partir de plantes à parfum cultivées à Grimaud.
Georges Coutagne fut l'un des premiers généticiens néolamarckiens à réintroduire le mendélisme en France. Il expérimente les lois de Gregor Mendel (1822-1884) avec les Vers à soie, observant à son tour la disjonction des caractères allélomorphes. Persuadé de l'hérédité des caractères acquis, sa thèse sur l'hérédité des Vers à soie supervisée par Alfred Giard avait pour but de répondre à cette question. De 1900 à 1904, Alfred Giard, lui-même néolamarckien, présenta en son nom sept communications à l'Académie des sciences sur ces problèmes d'hérédité, d'hybridisme et sur sa théorie des mnémons, préfigurant d'une certaine manière la notion de gènes. Il se distingue de la plupart de ses contemporains néolamarckiens, réservant à l'influence du milieu un rôle moins absolu et reconnaissant le rôle de la génétique dans la transmission des caractères innés.