Parfum - Définition

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Introduction

Herbert Draper, Pot Pourri.

Un parfum est une odeur ou plus souvent une composition odorante plus ou moins persistante naturellement émise par une plante, un animal, un champignon, un environnement.
Dans la nature, les parfums sont souvent des messages chimiques et biochimiques, et notamment des phéromones ou phytohormones.

Il peut aussi s'agir de l'émanation d'une substance naturelle (un extrait de fleur par exemple) ou créée ou recréée à partir de différents arômes, solvants et fixatifs destinés à un usage cosmétique ou à parfumer des objets, des animaux ou l'air intérieur. Il est alors généralement fabriqué à partir d'essences végétales et/ou de molécules synthétiques. L’usage de parfums par l'Homme est très ancien, remontant à la plus haute Antiquité.

La notion de parfum désigne aujourd'hui le plus souvent une composition olfactive particulière, fortement concentrée, proposée conditionnée et à forte concentration olfactive par différentes marques de parfums (Guerlain, Chanel, Estée Lauder…) : on dit aussi extrait. La personne qui crée un parfum est appelée parfumeur, ou plus familèrement nez et cette activité est la parfumerie.
Dans ce domaine (parfumerie/cosmétique), par abus de langage, « parfum » est aussi utilisé aujourd’hui pour désigner une eau de toilette, une eau de parfum ou une eau de Cologne.

Étymologie

Le mot parfum viendrait de l’expression per fume, qui signifie « par la fumée », probablement suite aux usages traditionnels et anciens de fumigations sacrées, médicinales ou rituelles (par exemple d'encens ou de différentes substances végétales).
Le mot parfum est apparu tardivement dans la langue française (aucune mention avant 1528). Dérivé du verbe fumer, il a d’abord évoqué des substances odoriférantes qui se brûlaient avant de prendre son sens actuel au XVIIe siècle.

Historique du parfum utilisé par l'Homme

Vase à parfum romain, IIIe siècle avant J.-C.

De nombreuses tablettes cunéiformes nous montrent que l’usage et le commerce du parfum étaient connus dès les Sumériens. Tous les peuples antiques en ont fait une grosse consommation, notamment les Égyptiens (Alexandrie possédait d’importantes fabriques). Même s’il a eu aussi un usage profane, il était surtout utilisé lors de pratiques religieuses (offrandes aux dieux, embaumement des corps). Les techniques de production étaient rudimentaires, et le resteront jusqu’à la fin du Moyen Âge : les produits étaient broyés, pilés, bouillis, imprégnés de matières grasses, et on utilisait surtout des écorces, des résines, des racines ou des matières animales servant de base (ex : musc) ou de fixateurs. Un des parfums les plus utilisés a été l’encens, produit d’abord à Oman, et qui a largement contribué à la création des royaumes d’Arabie. À titre d’exemple, l’encens est cité 118 fois dans la Bible, dont 113 dans l’Ancien Testament. Sont également cités à diverses reprises le cinnamome, l’acanthe, la myrrhe, le nard, l’aloès, le safran ou le roseau odorant.

Carte publicitaire, 1881.

Le commerce du parfum a également fait la prospérité des villes phéniciennes et grecques. C’est le cas notamment de Chypre, où de nouveaux parfums ont été mis à la mode, utilisant les fleurs (rose, iris, lys, jasmin), ou encore de Corinthe, qui passe pour la cité ayant commercialisé les flacons de parfum (aryballes et alabastres).

Vaporisateur à parfum, URSS, vers 1965.

Les Romains ont continué à utiliser les parfums, mais on ne leur doit guère d’innovations, sinon le remplacement de la terre cuite par le verre pour la confection des flacons.

Le Moyen Âge chrétien ne semble guère avoir fait usage des parfums, sinon sous forme de couronne de fleurs et lors de cérémonies religieuses. Cependant, après les croisades, la consommation semble en augmenter, en particulier sous forme de boules de savon et d’eau de rose.

Le grand bouleversement se produit à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, avec deux innovations : d’une part le perfectionnement de l’alambic, avec un système de refroidissement facilitant la distillation ; de l’autre la découverte de l’alcool éthylique, permettant de donner au parfum un support autre que des huiles ou des graisses. Le premier alcoolat célèbre est l’Eau de la Reine de Hongrie (XIVe siècle), préparation à base de romarin et d’essence de térébenthine.

Le parfum acquiert alors ses lettres de noblesse en Occident. On l’utilise notamment pour parfumer les vêtements, en particulier les gants, le métier de parfumeur étant alors associé à celui de gantier. La ville de Grasse devient la capitale du parfum, on y met au point de nouvelles techniques permettant de mieux recueillir l’essence des fleurs fragiles. Au XVIIIe siècle, on parfume tout, depuis le corps jusqu’aux vêtements et aux divers accessoires, notamment les cuirs. Mais il faudra attendre encore un siècle pour voir apparaître le vaporisateur.

La dernière révolution a lieu à la fin du XIXe siècle, avec l’essor industriel et publicitaire dont les conséquences sont considérables : conditionnement fabriqué en série, apparition des grands magasins et surtout arrivée des premiers produits de synthèse, liés au développement de la chimie organique.

C’est Aimé Guerlain, fils du parfumeur qui avait ouvert un magasin à Paris en 1828, qui crée le premier parfum à éléments de synthèse en 1889. Il contient alors de la vanilline et de la coumarine. La parfumerie moderne est née.

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