Guerre d'éditeurs - Définition

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Raison des guerres d'éditeurs

Une boutade dit que les guerres d'éditeurs sont comparables aux guerres de religion, mais en plus passionné. Pourquoi cette passion ? Parce que tout ce qui concerne l'interaction d'un utilisateur avec son clavier relève de comportements qu'il finit par se programmer de façon presque réflexe, sans que le conscient entre à chaque fois dans le détail de ce qui est fait. Lorsque l'on change d'éditeur (de même que quand on passe d'un clavier AZERTY à un QWERTY, ou l'inverse ou qu'on doive utiliser les raccourcis clavier Windows ↔ Macintosh), le conscient est en permanence dérangé pour traiter les erreurs commises à cause de ces gestes acquis, et interfère donc de façon irritante avec le travail d'écriture lui-même. Par association d'idées, l'irritation est alors souvent attribuée à l'éditeur utilisé et non à la différence d'éditeur, notion plus abstraite.

Éditeurs pour mainframes

Les guerres d'éditeurs n'ont pas épargné les mainframes, et c'est même sur ces derniers qu'elles ont commencé. Si dans le monde du full-screen un consensus de présentation a été rapidement adopté menant à des éditeurs cousins comme EDGAR (EDiting Graphically And Recursively, le pionnier), XEDIT (Xavier's EDITor, sous VM/CMS) et l'éditeur d'ISPF (sous MVS/TSO), une bataille a fait rage pendant dix ans concernant les commandes UP et DOWN sur chaque éditeur : UP devait-il faire monter le pointeur dans le texte, ou au contraire faire monter le texte ? Une remarque finit par privilégier l'un des points de vue : puisque dans tous les éditeurs, TOP plaçait au début du texte et BOTTOM à la fin, était-il plus logique que UP rapproche de TOP ou de BOTTOM ? La réponse devenait dès lors évidente et tous les éditeurs de mainframes IBM s'alignèrent alors sur ce choix.

Les éditeurs pour mainframes étaient conceptuellement très différents des éditeurs interactifs, car il n'était pas question dans le premier contexte de solliciter l'unité centrale à chaque touche pressée. Il fallait se contenter des possibilités d'interaction locales - assez riches toutefois - de l'unité de contrôle associée à l'écran. Pour cette raison, il était aussi difficile de passer de Vi à XEDIT que de XEDIT à Vi, ce qui créa une nouvelle guerre d'éditeurs entre éditeurs mainframes et éditeurs totalement interactifs. Des clones d'XEDIT furent créées pour le contexte interactif, par exemple GEDIT ou The Hessling Editor. Il était en revanche structurellement impossible de porter Vi sur mainframe, sauf à le programmer dans le langage de l'unité de contrôle elle-même : les outils pour le faire n'étaient pas disponibles, et la mémoire de ces unités de contrôle de toute façon trop petite pour y porter tout Vi, a fortiori EMACS.

Note : un éditeur nommé xedit fait partie des samples livrés avec X-Window. Il n'a pas de rapport avec XEDIT.

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