Heteropogon contortus est appelée “pili” aux îles Hawaii et servait à couvrir en chaume les habitations traditionnelles, les “hale”. À La Réunion, où elle est surnommée « herbe polisson », elle est l'espèce dominante des savanes de la côte ouest. C'est aussi la principale constituante, le “danga”, des savanes de Madagascar. À la Guadeloupe et en Martinique, c'est le ti fwen (petit foin).
C'est une herbe fourragère appréciable sur sols pauvres, consommable uniquement à l'état jeune. Elle peut éventuellement être fauchée pour produire du foin.
Elle est utilisée en couverture traditionnelle de toitures d'habitations à Hawaii.
Elle a été testée à Hawaii pour la lutte contre l'érosion en disposant sur les sols dégradés des balles de foin de pili. À La Réunion, la restauration écologique et paysagère des terrassements occasionnés par la construction de la route des Tamarins dans la traversée du site de la savane du cap La Houssaye, a été menée principalement par réimplantation artificielle de la végétation à Heteropogon.
Elle est signalée dans les flores chinoises comme utilisée pour la fabrication de papier.
Elle est typique de régions tropicales et subtropicales à pluviométrie inférieure à 800 mm/an parcourues saisonnièrement par des incendies. Elle est résistante au feu, s'accommode de périodes de sécheresse mais ne subsiste pas dans les régions où l'aridité est trop marquée. Elle peut supporter le cas échéant le gel, mais pas l'inondation.
Les pelotes de graines qui s'accrochent aux toisons des animaux occasionnent la dépréciation de la laine en Australie.
Les graines piquantes emprisonnées dans des poils épais sont aussi susceptibles de s'enfoncer dans la peau des moutons et de provoquer des lésions graves qui peuvent dégénérer et aller jusqu'à entraîner la mort de l'animal. En Nouvelle-Calédonie, Heteropogon contortus est ainsi surnommée l'« herbe tue-moutons ».