Histoire de la culture du coton - Définition

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À partir de 1785, une intense spéculation immobilière sur le Bourbon county

Le boom de la consommation en Angleterre, à partir de 1770 puis 1789, va déclencher les premières spéculations immobilières pour planter du coton dans la région dite du Bourbon county, qui inclut toutes les terres de l'ex-Louisiane Française, passées sous contrôle des espagnols qui ne parviennent pas à les peupler, malgré l'appel aux acadiens et aux allemands.

La partie la plus intéressante est le Nachez District, à partir duquel des terres fertiles surplombent un peu le Mississippi, ce qui les place à l'abri des inondations. Parmi les premiers planteurs à passer du tabac au coton, Stephen Minor et son frère Stephen Minor, John Bisland, ou , Joseph Duncan, qui vend de nombreuses terres à une série d'investisseurs: William Dewitt, Joseph Ford, James Wilson, Lewis Claire, Stephen Holstein, John Choat, James Willing, et Philip Shaver.

Les spéculateurs se rendent comptent que les riches planteurs des îles caraïbes, qui ont annexé en vingt ans tout le sud de Saint-Domingue, seront tentés un jour ou l'autre de se replier sur la Louisiane. L'arrivée des réfugiés français de Saint-Domingue en Amérique va effectivement doper la production de coton, d'autant que les premiers à quitter l'île sont les plus grands planteurs de coton, liés aux armateurs de Saint-Malo comme Pierre-Jacques Meslé de Grandclos, qui investit en Géorgie dès 1791.

Ces planteurs font venir les meilleures espèces de coton, originaires de Saint-Domingue et de Georgie, déjà sélectionnées avec le temps. Mais c'est en 1793 que la spéculation se déchaîne, sur les territoires concernées par le scandale de Yazoo Land pour deux raisons: en 1793 Éli Whitney décuple la productivité en inventant le cotton gin, machine à trier la semence des fibres du coton, tandis que la révolte de Saint-Domingue prend toute son ampleur, obligeant la jeune république française à abolir l'esclavage, ce qui multiplie les premiers exils de planteurs vers la Louisiane, la Géorgie, la rivière Tombigbee dans l'Alabama et le Natchez District.

La culture obligée d'augmenter ses surfaces et ses rendements

Dans les plantations nord-américaines, le recours à la main d'œuvre noire est en effet limité par l'interdiction de la traite négrière décidée en 1805 par le congrès fédéral, par l'incapacité des planteurs à imaginer une façon de sortir de l'esclavage pour produire plus et surtout par la lenteur dans la mise en place de nouvelles plantations, vers l'Ouest, où il faut défricher dans de nouveaux États encore situés sur la "frontière sauvage".

À partir de 1834, l'Alabama, le Mississipi et la Louisiane cultivent la moitié du coton américain et près de 78% en 1859, si on leur ajoute la Géorgie, soit quatre nouveaux états qui ne figuraient pas dans les 13 ayant obtenu l'indépendance en 1784.

Entre temps, la production de la Virginie, qui avait décidé d'abolir la traite dès 1785, diminue, tout comme celles des Carolines, les deux autres anciennes colonies, qui ne pèsent que plus que 10% de la culture du coton américain à la veille de Guerre de Sécession.

Une partie des déplacements d'esclaves s'opéraient par la voie maritime, principalement depuis Norfolk jusqu'à la Nouvelle-Orléans mais la plupart des esclaves étaient forcés à se déplacer à pied. Des routes de migration régulières étaient établies le long d'un réseau d'entrepôts destinés à l'accueil temporaire des esclaves.

Dans un premier temps, le coton évince d'autres cultures sur les terres existantes, et annexe le plus rapidement possible de nouveaux territoires. Mais la croissance des plantation est ensuite un peu moins forte, car d'autres pays producteurs font leur apparition, plus timidement.

Après avoir explosé entre 1790 et 1805, la part de marché américaine du coton brut ne progresse que lentement, et atteint son pic historique, à plus de 90% du coton brut cultivé dans le monde, juste à la veille de la guerre de Sécession. Après la défaite militaire des grandes familles qui régnaient sur les plantations du Sud, les États-Unis seront concurrencés par de nombreux autres pays producteurs, en Afrique et en Asie, où la productivité devient plus forte.

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