Histoire de la culture du coton - Définition

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Les plantations au Sud, les usines au Nord

Si la culture cotonnière a été dopée par l'explosion de la demande, qui a créé une pénurie de matière première, les États du Sud n'ont pas profité de cette position de force, pour se lancer dans la transformation du coton. À la veille de la guerre de Sécession, les manufactures de coton représentaient un capital de 43 millions de dollars dans les États du Nord, et de 2 millions seulement dans le Tennessee, l'Alabama, la Géorgie et la Caroline du Sud, les États planteurs.

Les filés de coton des usines du Nord sont numéro deux mondiaux dès 1830 et pèsent en 1850 l'équivalent de 288 000 livres sterling par an, plus de la moitié de la production britannique et le double de celle de la France, pays qui compte pourtant alors 35 millions d'habitants contre 22 millions pour les USA.

Dans l'Amérique du XIXe siècle, les mentalités sont différents entre les élites du Nord, protestantes avec beaucoup d'ascendants hollandais et français, qui ont développé journaux (trois fois plus nombreux qu'au Sud), bibliothèques (vingt fois plus qu'au Sud) et écoles (deux fois plus) et l'oligarchie des familles de planteurs du Sud, aux valeurs plus aristocratiques, dont l'immigration, surtout britannique, a commencé plus tard mais s'est achevée plus tôt.

Après la guerre de Sécession, les États du Sud auront du mal à s'industrialiser pour remplacer la rente du coton. Beaucoup d'esclaves affranchis n'ont aucune envie de travailler sous le joug de leurs anciens maîtres. Certains connaîtront le chômage, d'autres travailleront dans les usines de la deuxième révolution industrielle, qui s'affirme quelques années après.

Moins rentable que le sucre et plus répandu en Amérique du Nord

Le travail dans les plantations de canne à sucre, plus dur, plus rentable pour le planteur, était réservé à une minorité de jeunes esclaves, qui mouraient jeunes. L'espérance de vie bien supérieure des esclaves en Amérique du Nord s’expliquait par des cultures généralement moins pénibles plus que par un « meilleur traitement ». Moins rentable que le sucre, le coton s'est cependant plus étendu en raison d'une demande mondiale qui a crû dans des proportions exponentielles, ne laissant au sucre que la partie congrue des terres nord-américaines et le reléguant plus au sud.

On peut parler de deux esclavages :

  • Celui du sucre, où les rendements élevés vont de pair avec l'espoir de gains très importants sur le marché mondial et une exploitation ultraviolente de la main d'œuvre, essentiellement pendant la période de traite, qui au Brésil dure jusqu'en 1860.
  • Celui du coton, essentiellement localisé aux États-Unis après l'interdiction de la traite, dans un secteur où les progrès technologiques phénoménaux chez les clients industriels créent un gigantesque marché et son corolaire, une inéluctable progression de l'offre de coton brut qui prive à échéance les planteurs de toute garantie concernant leur futurs prix de vente.

Les nouveaux producteurs

Les Anglais s’en préoccupaient dès 1828, craignant une révolte dans les plantations sudistes. La “Cotton Supply Association” avait été créée à Manchester pour promouvoir la culture du coton dans l’Empire britannique. Elles est favorisée par la création de prix annuels encourageants les planteurs de l’Inde centrale, seule région productrice. Dès 1820, un ingénieur genevois du nom de Jumel implante un coton à fibres longues en Égypte et en 1825, il est croisé avec le Sea Island cotton. Ensuite, dans les années 1840, les alsaciens vont en planter en Algérie.

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