Île aux Basques - Définition

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Présence basque à l'île

Tant le manque d'espace au Pays basque que l'abondance de baleines dans le Saint-Laurent ont motivé la venue de pêcheurs basques sur l'Île. En effet, le Pays basque faisait partie au XVIe siècle du Royaume de Navarre, qui fut divisé en 1513 entre la France et l’Espagne. Une suite de guerres et d’invasions ont poussé ce peuple de marins à explorer de plus en plus loin l’océan Atlantique et ses importantes populations de phoques, marsouins et baleines.

À partir de 1584 et jusqu'en 1637 environ, l'Île fut occupée à plusieurs reprises et de façon saisonnière par les Basques, auxquels elle doit son nom. C’est à cet endroit qu’ils se procuraient de l'huile que les Européens utilisaient pour l'éclairage. Des actes notariés de Bordeaux parlent de navires basques préparés pour la pêche à la baleine dans cette région de l'Amérique du Nord. Les Basques y pratiquaient également la traite avec les Amérindiens, ce qui en fait un des premiers lieux où l'on peut observer l'héritage de ces deux cultures. Ces faits proviennent de fouilles archéologiques effectuées dans les années 1990 à plusieurs endroits de l'île. On y retrouve les vestiges d'une fonderie, des vases en terre cuite iroquoïens et plusieurs fours à graisse dont trois furent restaurés pour des raisons touristiques.

Il subsiste aujourd’hui dans certaines langues amérindiennes des traces de ce contact. Le mot micmac « kea », qui signifie « fumée », détient la même orthographe et signification en langue basque. Le vocabulaire québécois possède aussi certaines racines basques, comme le mot « orignal », transmis par les Amérindiens, qui l’ont eux-mêmes adapté du basque « oreina ».

alternative textuelle
Vestige des Basques laissé lors d'un passage sur l'Île: un fourneau servant à faire fondre la graisse de baleine.

Histoire

Depuis 1 500 avant J.-C., les Amérindiens ont occupé l’Île aux Basques de façon saisonnière : chasse, cueillette et pêche aux phoques leur permettaient d’y survivre temporairement. Différents groupes algonquiens et iroquoiens y ont laissé des vestiges de leurs échanges, qui ont été découverts par des archéologues dans les années 1990. Grâce à cinq séries de fouilles archéologiques, plusieurs objets, dont des outils de chasse et des vases en terre cuite, ont été trouvés et témoignent de la longue présence iroquoise en ces lieux. L’emplacement de l’Île, au carrefour du fleuve Saint-Laurent, de la rivière Saguenay, de la rivière Saint-Jean et de la rivière de Trois-Pistoles, a favorisé le commerce et le partage du territoire entre différents clans.

Cette île fut d'abord baptisée Île-de-la-Guerre par Alphonse de Saintonge, pilote royal de François Ier. Ce fut pour rappeler le massacre d’une tribu indienne de Stadaconé, peuple du chef indien Donnacona, par une tribu des Etchemins, qui s’y était déroulé bien avant l'arrivée des Européens. L'Île apparaît pour la première fois dans des documents de cartographie en 1536, ce qui en fait probablement la première île canadienne décrite et cartographiée, à part l’archipel des Îles-de-la-Madeleine. Ces contours se révèlent également sur la mappemonde de l’Amérique du Nord publiée par Vollard en 1547.

C’est vers 1580 que les premiers bateaux basques sont arrivés sur l’Île, en faisant ainsi un des premiers sites européens dans l'est du Canada. Ces derniers, attirés par l’abondance du phoque commun et de la baleine, l’ont occupée en saison estivale jusqu’en 1637, avant d'être délogés définitivement par les colons français. On y retrouve plusieurs traces d’échanges entre les Basques et les Amérindiens, telles que des perles de verre et des harpons. Les Basques se sont installés sur trois sites distincts, où ils ont construit des fours afin de faire fondre la graisse de leurs proies pour retourner en vendre l'huile au fort prix en Europe, comme l’attestent des archives à Bayonne, dans la portion française du Pays Basque.

L’histoire de cette île est également marquée par le passage du missionnaire Jésuite Henri Nouvel qui s'y retire en 1664 pour être à l’abri des Iroquois. Propriété de Charles Denys de Vitré à partir de 1687, puis cédée au fondateur de Trois-Pistoles, Jean Rioux, en 1696, l'Île aux Basques changea de main à de nombreuses reprises, avant de devenir la propriété de la Société Provancher qui voulait en faire une des toutes premières réserves naturelles protégées au Québec. En 2001, l'Île a été désignée lieu historique national du Canada.

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