L'Institut universitaire de France, abrégé par le sigle IUF, est un service français du ministère chargé de l'Enseignement supérieur qui distingue chaque année un petit nombre d’enseignant-chercheurs pour l’excellence de leurs recherches, attestée par leur rayonnement international. Il a été créé pour devenir un « Collège de France » délocalisé.
L'Institut est créé par décret le 26 août 1991. Il s'agit d'un organisme sans murs dont les membres restent dans leurs propres universités (deux tiers au moins des membres de l'IUF appartiennent à des universités en dehors de Paris).
Le but de l’IUF est de donner à ses lauréats pleine liberté pour se consacrer à leurs recherches et de leur donner les moyens de les diffuser. Il constitue un espace fort de l’excellence de la recherche française, comme en témoigne le rayonnement international de ses membres.
Environ 1% du total des enseignants-chercheurs français sont membres (actifs ou honoraires) de l'IUF.
Chaque année, un colloque réunit l'ensemble des membres de l'IUF afin de permettre des échanges au plus haut niveau de la recherche française.
L'IUF se compose de deux types de membres, tous enseignants-chercheurs, professeurs ou maîtres de conférences, en poste dans une université française :
De plus, environ dix professeurs étrangers peuvent être invités chaque année.
Les membres sont élus pour une durée de cinq ans (non renouvelable pour les juniors, renouvelable une fois pour les seniors).
Les jurys de sélection sont partiellement renouvelés chaque année. Ils comportent de nombreux membres étrangers et ce caractère international est une des spécificités de l’IUF. Le recours aux meilleurs experts mondiaux évite tout risque de cooptation et garantit la haute qualité des nominations à l'IUF.
Depuis 2009, le jury est officiellement composé pour plus de la moitié de personnalités scientifiques étrangères connues pour leur rayonnement international. Ce sont le Collège de France, l’Académie des sciences, Académie des sciences morales et politiques, l’Académie nationale de médecine, la CPU, la CP-CNU qui proposent les noms des personnalités pressenties pour composer le jury. Sa composition est ensuite rendue publique ainsi que le CV de ses membres. Le jury fait appel, pour l’évaluation des dossiers de candidatures, à des rapporteurs de haut niveau scientifique, au moins deux par candidat, pour disposer d’un avis disciplinaire éclairé. Si les CV déposés par les rapporteurs garantissent leur excellence scientifique, des déclarations d’intérêt garantissent leur indépendance vis-à-vis des dossiers dont ils ont la charge. Les nouveaux membres de l’Institut, outre la décharge de service et la dotation dédiée à l’environnement scientifique de 15 000 euros (20 000 euros depuis 2009), bénéficient d’une prime de 10 000 euros ce qui représente le double de l’ancienne PEDR.
Ces évolutions sont en partie liées aux nominations à l'Institut Universitaire de France de septembre 2008 qui ont provoqué une vive controverse. La polémique porte sur la nomination de membres supplémentaires, parmi lesquels Michel Maffesoli, dont l'économiste et président du jury Élie Cohen avait déclaré qu'il « n'aurait jamais été retenu par le jury même s'il y avait eu plus de places ». Certains membres des jurys senior et junior de l'Institut avaient protesté contre ces nominations en faisant circuler, le 24 septembre 2008, une déclaration où ils s'indignaient « du manque de transparence et des nominations de 2008 ». Cette contestation avait reçu le soutien de la Société de mathématiques appliquées et industrielles (SMAI) et de l'Association française pour l'information scientifique (AFIS).