Le Tour de la France par deux enfants | |
Le départ d’André et Julien Volden de Phalsbourg | |
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Auteur | G. Bruno |
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Genre | Livre de lecture |
Pays d'origine | France |
Lieu de parution | Paris |
Éditeur | Belin |
Date de parution | 1877 |
Le Tour de la France par deux enfants est un livre de lecture scolaire d’Augustine Fouillée, dite G. Bruno.
Rédigé par Augustine Fouillée (née Tuillerie) sous le pseudonyme de G. Bruno, publié par les éditions Belin en 1877, le livre servait à l’origine de livre de lecture du cours moyen des écoles de la IIIe République. Son succès fut tel qu’il avait atteint un tirage de 6 millions d’exemplaires en 1900 et fut utilisé jusque dans les années 1950.
On observa que le public continuait à réclamer, après sa disparition du programme, le Tour de la France par deux enfants. En 1976, il s’en était vendu 8 400 000 exemplaires, dont 7 000 000 exemplaires avant 1914. L’ouvrage a été réédité, en 2000, par Belin, et en 2006, par France Loisirs. On peut toujours se le procurer aujourd’hui. Une version un peu agrandie en a été tirée pour le centenaire de l’ouvrage.
Ce livre très patriotique visait à la formation civique, géographique, scientifique, historique et morale de la jeunesse, qu’il fallait aussi préparer à reconquérir l’Alsace et la Lorraine. Chaque chapitre commence par une maxime et s’organise autour d’un thème principal. Il s’agit de faire connaître le territoire de France avec toutes ses activités. Aux questions spontanées des enfants sont toujours apportées des réponses simples, avec une carte située toujours sous les yeux, pour l’enseignement de la géographie. Il s’agit d’apporter aux enfants des éléments vivants, éprouvés, d’une véritable culture.
On peut faire le compte des exclusions ou oublis dans ce manuel d’initiation à la France, mais il ne faut pas oublier l’époque et le but de l’auteur de cultiver l’espoir en ne traitant pas de querelles d’adultes.
Un passage notoire du livre divise l’humanité en quatre races (blanche, jaune, noire et rouge), la race blanche étant dite la plus parfaite.
Dans l’édition de 1906, toute référence à Dieu, à la religion, est supprimée, même dans les expressions les plus courantes. Les enfants ne visitent plus Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille. Fénelon, Bossuet, Vincent de Paul disparaissent. Jean Jaurès s’étonnera, en 1910, de cette autocensure. L’auteur avait, en fait, tenté de substituer à la morale religieuse une idéologie de la fraternité et de la solidarité. Cela accentue la tonalité laïque du livre, et souligne un optimisme à l’égard d’une société sans référence au surnaturel, strictement humaine et œuvrant au règne de la raison et de la concorde. Grand succès de librairie de l’école laïque, on évoque parfois pour ce manuel scolaire comme le « petit livre rouge de la République ».
L’ensemble relate le périple de deux enfants, André et Julien Volden, qui, à la suite de l’annexion de l’Alsace-Lorraine par les Prussiens et du décès de leur père, partent à la recherche d'un oncle paternel à travers les provinces françaises. La diversité des populations amène la curiosité et habitue aux différences. On y trouve ainsi des passages sur la saveur des nourritures du terroir, ou sur l’étrangeté des patois atténuée par l’apprentissage méthodique du français. Malgré leur origine lorraine, les deux enfants ne sont pas touchés par l’idéal ambiant de la revanche propre à cette époque. L’histoire est apprise par les traces, monuments et symboles, les vies exemplaires des inventeurs, soldats patriotes et bienfaiteurs. À chaque rencontre, l’idée de paix gagne sur la réalité des luttes et des conflits. Ils sont attentifs à la découverte du pays et fort zélés à reconnaître cette patrie. Ils accumulent une richesse de connaissances nées de l’apprentissage des techniques, de l’habileté dans le travail : ils s’initient à l’agriculture, à l’économie domestique, à l’hygiène… Toutes ces connaissances aboutiront à l’établissement final dans la ferme presque idéale de La Grand’Lande.