Ocinebrellus inornatus | |||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
![]() | |||||||||
Classification | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Mollusca | ||||||||
Classe | Gastropoda | ||||||||
Sous-classe | Prosobranchia | ||||||||
Ordre | Neogastropoda | ||||||||
Famille | Muricidae | ||||||||
Genre | Ocinebrellus | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Ocinebrellus inornatus (Récluz, 1851) | |||||||||
|
Ocinebrellus inornatus, parfois nommé « bigorneau perceur japonais » (ou asiatique) est un gastéropode marin de la famille des Muricidae. Originaire de la mer du Japon, il a été accidentellement introduit sur les côtes pacifiques américaines à partir des années 1920, puis en France au cours des années 1990. Il s'agit d'une espèce invasive qui pose de sérieux problèmes vis-à-vis de l'activité ostréicole.
Appartenant à la famille des muricidés, il est ce que l'on appelle communément un bigorneau perceur. Il s'alimente essentiellement à partir de bivalves, qu'ils soient ou non cultivés : huîtres, moules, pectinidés...
Au contraire de la plupart des organismes marins et en particulier des espèces invasives, le cycle de développement d'Ocinebrellus inornatus ne comporte pas de stade larvaire pélagique, ce qui réduit considérablement ses capacités de dispersion et met en lumière la responsabilité des activités humaines dans l'expansion géographique de l'espèce depuis le début du XXe siècle.
La colonisation a partout été suivie, en France comme en Amérique, du développement de populations abondantes. L'animal étant prédateur de bivalves, il s'est préférentiellement attaqué aux populations locales d'huîtres avec lesquelles il avait été importé. Comme dans de nombreux cas d'espèces invasives, il y avait là en germe des risques d'impact sur le fonctionnement des écosystèmes locaux et sur l'économie des cultures marines.
Ocinebrellus inornatus occupe une niche écologique comparable à celle du bigorneau perceur indigène Ocenebra erinacea : tous deux habitent les zones moyenne et inférieure de l'estran, et ils s'attaquent l'un comme l'autre préférentiellement aux huîtres de petite taille.
Dans la compétition potentielle entre ces deux prédateurs, l'espèce asiatique dispose de divers avantages : un plus fort taux de croissance, une capacité de reproduction (en particulier nombre de pontes annuelles) nettement plus forte et une plus grande résistance aux températures négatives. En revanche, l'espèce locale perce les huîtres à un rythme supérieur. En définitive, il ne semble pas pour l'instant que l'expansion de l'espèce invasive se fasse au détriment de l'espèce locale : la compétition est en fait réduite, ne serait-ce qu'en raison de l'abondance de leur principale source d'alimentation, les huîtres cultivées. Lorsque les densités d' Ocinebrellus deviennent élevées, il a cependant été observé de forts déclins des populations locales d'Ocenebra.
La prédation du bigorneau perceur japonais est en fait venue se surajouter à celle de l'espèce autochtone. Au centre de la baie de Marennes-Oléron où elle est le plus fortement implantée, elle peut, particulièrement en été, occasionner des dommages considérables sur les installations ostréicoles (parfois plus de 90 % de mortalité). Le fait que, comme O. erinacea, il s'attaque essentiellement aux jeunes huîtres est en outre un facteur défavorable dans une région où se pratique le captage naturel.