Palais du Grabatoire | |||
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Présentation | |||
Période ou style | François Ier | ||
Architecte | Simon Hayeneufve | ||
Date de construction | 1520-1528 | ||
Protection | Inscrit MH | ||
Géographie | |||
Latitude Longitude | |||
Pays | France | ||
Localité | Le Mans | ||
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Le Palais du Grabatoire est l'actuelle demeure épiscopale de l'évêque du Mans. Il s'agit d'un ancien palais canonial construit dans la première moitié du XVIe siècle par Jean de Couthardy. Le palais est situé dans le quartier de la Cité Plantagenêt, cœur historique du Mans. Le bâtiment fait face à la porte nord de la Cathédrale Saint-Julien, place du Cardinal Grente. Sa dénomination a communément été réduite en Le Grabatoire ou l'hôtel du Grabatoire. Sa surface est d'une taille peu commune. Très peu de documents, ouvrages ou revues mancelles ont retracé l'histoire de l'édifice. Il s'agit de l'un des monuments les plus méconnus de la ville. Le Palais du Grabatoire fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis 1927.
L’édifice fut élevé entre 1520 et 1528 par Jean de Courthardy, en accord avec les membres du Chapitre de Saint-Julien du Mans. Chanoines et Archidiacres s’associaient pour construire ce qui deviendra l’évêché de la ville. Le nom de Grabatoire vient d’avant même la construction de l’actuel édifice. Il s’agit de l’espace même choisi pour monter l’édifice. Cependant, il ne s’est jamais agit d’un hôpital comme le laisse supposer le pôle laïc sur lequel il est bâti. Peut-être cet hôtel fut-il bâti à la place d’un ancien hôpital. Son architecte fut Simon Hayeneufve. Jean Couthardy mourut avant que l’édifice ne soit terminé. Ses successeurs tentèrent de récupérer leur succession rapidement, mais il fallait cependant continuer à payer pour l’édifice non achevé. Une transaction arriva enfin le 30 décembre 1542. Mais le chapitre dut tout de même couvrir la grande majorité des frais. De ce fait, ce fut le chapitre qui en devint complètement propriétaire. L’édifice fut alors achevé rapidement, sans y apporter le soin prévu : les hautes lucarnes en pierre des greniers ne furent jamais ajoutées.
Dès son achèvement, l’édifice fut une maison canoniale. Le chanoine nommé M. de Quincé y habitait pour un loyer annuel de cent livres. En 1562, d’autres chanoines établissent une salle capitulaire, surtout après que les protestants aient dévasté la cathédrale. En 1567, les greniers du bâtiment servirent à amasser le grain pour le ravitaillement de la ville. En 1572, ce fut au tour de l’archidiacre de Château-du-Loir, Anselme Taron, de venir s’y installer. Mais il fut vite remplacé par Étienne Roy qui y mourut en 1579. En 1585, la ville est (de gré ou de force, on ne le sait) le nouveau locataire du bâtiment. Le gouverneur de la province y fut ainsi logé. En 1612, le maréchal de Lavardin y reçut le jeune Louis XIII et sa mère Marie de Médicis, de passage dans la ville. La régente fut même hospitalisée dans l’édifice. Nombreux furent les gouverneurs de la province du Maine, à laisser l’immeuble dans un état peu commode après leur passage. Ils avaient pourtant une intendance et une domesticité relativement nombreuse. La ville dut donc rembourser de nombreuses sommes d’argent au Chapitre qui ne faisait que constater les dégâts. Lorsque le fils du duc de Tresmes, Louis François de Tresmes, renonce à venir s’installer dans l’édifice, le Chapitre saute sur l’occasion pour y reloger deux de ses membres. Et cela dura jusqu’en 1791. Durant cette période, le Grabatoire est séparé en deux parties : le fond de la cour est habité par le chanoine Fay et le pavillon du grabatoire est la demeure de Jean-Charles de la Griffe-Ponsan. Le 13 août 1791, le partie occupée par le chanoine Fay est vendue nationalement pour 6250 livres à un notaire du Mans, nommé Guy-Jean-François Martigné. Le pavillon est finalement acheté par le même notaire, pour la somme de 7000 livres, le 7 novembre 1791. Cependant, le notaire conserve toujours ses locataires religieux. Puis, le 24 septembre 1794, il cède l’édifice au chanoine Fay, qui en fait rapidement don (le 21 mars 1795) à François Lambert, un proche parent ancien avocat au siège présidial. Le grabatoire était cependant un logis inachevé. Les dissensions nées durant sa construction avaient empêché la réalisation prévue pour les greniers et les détails secondaires. Lorsque l’abbé Bruneau acquiert l’édifice en 1895, il fait ériger deux lucarnes en croix et de petits clochetons à la naissance du toit de la grosse tourelle. En même temps, fut ajouté à la suite du grand pignon nord, un appentis terminé en terrasse. Le pavillon et la tourelle octogonales furent rénovées en 1906 et 1907.