Pathologie ORL professionnelle - Définition

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Introduction

Dans cet article seront traités les otites barotraumatiques (plongeurs et aviateurs), l'ostéonécrose du maxillaire provoquée par le phosphore et le radium ainsi que le cancer de l'ethmoïde lié aux poussières de bois, au chrome et au formol.

Radium Girls travaillant dans une usine de cadrans lumineux au radium

Ostéonécrose du maxillaire

Ostéonécrose du maxillaire par le phosphore

L’ostéonécrose de la mâchoire, plus précisément la nécrose phosphorée de la mâchoire est un risque mortel pour les professionnels qui travaillent au contact du phosphore blanc dans un environnement non sécurisé. Cette maladie était couramment observée chez les travailleurs de l’industrie des allumettes au XIXe et au début du XXe siècle. Les pratiques modernes d'hygiène industrielle ont permis d'éliminer les conditions de travail qui conduisaient à cette calamité.

L'exposition chronique aux vapeurs de phosphore blanc, la substance active de la plupart des allumettes de 1840 à 1910, provoquait le dépôt de phosphore dans les os de la mâchoire. Elle était également responsable de graves lésions du cerveau. Les travailleurs atteints présentaient d’abord d’atroces maux de dents et de gonflement des gencives. Au fil du temps, un abcès se formait dans l'os de la mâchoire, c’était un processus qui était extrêmement douloureux et qui aboutissait à défigurer le patient, et répugnant pour l’entourage, car le drainage du tissu osseux nécrosé provoque un écoulement purulent extrêmement nauséabond. Les os de la mâchoire pourrissent progressivement et émettent dans l’obscurité une lueur de couleur blanc-verdâtre. L’exérèse chirurgicale de la mâchoire ou le curage de l’os nécrosé pouvait sauver la vie des personnes atteintes. En l’absence de ce traitement radical et mutilant, la mort survenait immanquablement.

La réprobation publique a finalement conduit à des changements dans la fabrication des allumettes qui ont éliminé la maladie. Dans certains pays, des mesures législatives ont été nécessaires pour imposer ces changements à des industriels réticents.

Cette affection est toujours inscrite sur la liste des maladies professionnelles. Voir Phosphore, Tableau no 5 des maladies professionnelles

Une autre circonstance de survenue de l’ostéonécrose de la mâchoire, a été décrite comme effet secondaire de l’utilisation des bisphosphonates, une classe de médicaments à base de phosphore qui inhibent la résorption osseuse, et sont largement utilisés pour le traitement de l’ostéoporose, et des maladies osseuses dans le cancer et certaines autres situations.

Voir aussi

  • Phosphore, Sesquisulfure de phosphore Chimie.
  • Phosphore législation maladie professionnelle
  • Ostéonécrose du maxillaire
  • Allumettes
  • Grève des ouvrières des manufactures d’allumettes à Londres en 1888

Ostéonécrose du maxillaire des ouvrières du Radium

La saga des Radium Girls tient une place importante dans l'histoire, à la fois dans le domaine de la santé et dans celui mouvement pour les droits des salariés. La Compagnie Américaine du Radium, avait embauché quelque 70 femmes pour accomplir différentes tâches, y compris la manipulation du radium, tandis que les propriétaires et techniciens qui travaillaient pour eux — connaissant les effets nocifs du radium — avaient soigneusement évité de s’exposer eux-mêmes au danger; les chimistes de l'usine utilisaient des écrans de plomb, des masques et des pinces. On estime que 4 000 travailleurs ont été embauchés par la société aux États-Unis et au Canada pour peindre au radium le cadran des montres.

Pour le « fun », les Radium Girls peignaient leurs ongles, leurs dents et leur visage avec la peinture mortelle fabriquée à l'usine, parfois pour faire une surprise leur petit ami quand les lumières s'éteignaient. Elles mélangeaient de la colle, de l'eau et du radium en poudre, et ensuite elles se servaient de pinceaux en poils de chameau pour appliquer la peinture incandescente sur les numéros des cadrans. La rémunération alors en vigueur, pour peindre 250 cadrans par jour, était d'environ un cent et demi par cadran. Les pinceaux s’abîmaient au bout de quelques coups, aussi les contremaîtres de l’US Radium encourageaient les ouvrières à épointer les pinceaux avec leurs lèvres, ou à se servir de leur langue pour les effiler.

Beaucoup de femmes ont commencé bientôt à souffrir d’anémie de fractures osseuses, et de nécrose de la mâchoire plus tard apparurent des tumeurs cancéreuses des os (Ostéosarcomes). Les appareils de radiographie, assez primitifs à l’époque, pourraient avoir contribué à aggraver l’état des travailleurs en mauvaise santé en les soumettant à des doses de radiations supplémentaires aux cours des soins médicaux qu’ils ont dû suivre. Il s'est avéré qu’au moins l'un au moins des cas allégués était mensonger, monté de toute pièce par un avocat de l’entreprise qui a lancé une véritable campagne de désinformation. L’US radium et d'autres sociétés fabriquant des cadrans de montre rejetaient les plaintes des travailleurs atteints, selon lesquelles leurs souffrances étaient consécutives à l'exposition au radium. Pendant un certain temps, les médecins, les dentistes et les chercheurs firent l’objet de pressions de la part des entreprises pour ne pas divulguer leurs données. À la demande pressante des employeurs, les décès des travailleurs étaient attribués par les professionnels de santé à d'autres causes. La syphilis a souvent été citée dans de nombreuses tentatives de dénigrement pour ruiner la réputation de ces femmes.

Voir aussi

  • Radium Girls
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