Charles Darwin publie L'Origine des espèces en 1859. Darwin essaie d'expliquer l'adaptation des êtres vivants à leurs conditions d'existence par des facteurs purement mécaniques.
A chaque nouvelle génération, les descendants présentent toujours des petites variations par rapport à leurs parents. L'espèce reste la même, mais il y a des variations individuelles, dues au hasard. Parmi ces variations, la plus grande partie ne représente ni avantage ni inconvénient particulier dans la lutte pour la vie, mais un certain nombre d'entre elles constituent un handicap, d'autres un avantage pour la survie et la procréation. Sur toutes ces variations s'exerce la pression de la sélection naturelle. Le milieu ambiant laisse vivre les variations neutres, il élimine peu à peu les variations défavorables, et il favorise le développement des variations favorables. Tout cela n'a rien d'intentionnel. Le mécanisme de l'évolution se ramène donc à deux facteurs essentiels : des variations ou mutations individuelles et la pression de la sélection naturelle. Pour concevoir sa théorie, Darwin s'est inspiré du travail des éleveurs : Pour obtenir une nouvelle race (animaux) ou variété (végétaux), l'éleveur attend qu'il y ait une reproduction et sélectionne le type d'organisme qui lui convient, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'une nouvelle race ou variété se dessine. La nature fait de même, à ceci près que c'est une sélection sans sélectionneur.
Plusieurs biologistes et philosophes ont tenté de mettre en évidence le noyau structurel de la théorie de l'évolution par sélection naturelle. A la suite d'un texte célèbre de Lewontin, on affirme souvent qu'il y a évolution par sélection naturelle dès lors que trois conditions sont réunies : variation, hérédité, réplication différentielle. Une autre manière de comprendre le processus de l'évolution par sélection naturelle est celle du philosophe David Hull, qui propose de distinguer entre "réplicateur" et "interacteur". Récemment, Peter Godfrey-Smith est revenu sur les différentes manières de résumer en une "recette" le processus évolutionnaire.
La philosophie de l'immunologie s'est avant tout construite comme une réflexion critique sur les notions de "soi" et de "non-soi", centrales en immunologie. L'élaboration de la théorie du soi et du non-soi fut un processus long et complexe, dont l'une des origines est la pensée de Metchnikoff. Néanmoins, l'immunologiste qui été le principal artisan de cette théorie est l'Australien Frank Macfarlane Burnet (1899-1985). Selon la théorie du soi et du non-soi, l'organisme ne déclenche pas de réponse immunitaire contre ses propres constituants ("soi") et déclenche une réponse immunitaire contre toute entité étrangère ("non-soi").
Plusieurs problèmes se posent concernant cette théorie et cette conceptualisation :
D'autres enjeux émergent actuellement en philosophie de l'immunologie, notamment dans son articulation avec la biologie de l'évolution. Par exemple, plusieurs auteurs impliqués dans le débat sur les transitions évolutionnaires utilisent le système immunitaire comme un exemple paradigmatique de processus par lequel un individu évolutionnaire se constitue en réprimant la réplication d'entités de niveau inférieur. Face au manque de preuves expérimentales indiscutables, on ne peut que souhaiter la collaboration active d'immunologistes et de philosophes sur cette question.