Pont d'Arciat - Définition

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Introduction

Le pont d'Arciat est un pont franchissant la Saône, reliant les communes de Crêches-sur-Saône (Saône-et-Loire), et Cormoranche-sur-Saône (Ain). En réalité ce terme désigne trois ponts : l'ancien pont (1904-1944), qui faisait la fierté des deux villages, le pont dit "pont provisoire" (1950-2010), et le pont actuel ouvert à la circulation début 2010.

Historique

1904 : Un pont relie les deux rives de la Saône

Ambiance de fête, en ce 4 septembre 1904, au Port d’Arciat. Une foule joyeuse et impatiente se presse en ce lieu, où même des messieurs arrivés le matin même de Paris, et habillés en grand costume, sont présents. Fanfare, lampions, et guirlandes sont de la partie pour un événement majeur pour la vie de ce village, et de celui d’en face : en ce jour ensoleillé, on inaugure le nouveau pont. Et quel pont !

« Le pont d’Arciat était un joli édifice, tout de pierres blanches et de briques rouges », raconte une habitante du Port d’Arciat qui l’a connu étant enfant, et même il lui semble se souvenir que ce pont sifflait lorsque le vent se levait. Il pouvait : cette remarquable réalisation possédait des arches ajourées par des baies de brique rouges. Le demi-cîntre roman dont on avait alors l’habitude et qui donne aux pont cet aspect massif, avait ici été remplacé par de grands segments d’arcs, et ceci grâce à l’innovation de ses architectes, M. Parent et M. Lacroix.

C’est une réalisation avant-gardiste assez audacieuse qui tranche avec la tendance classique du siècle qui vient de s’achever, et qui privilégie l’esthétique grâce à une armature de métal. Cette technique, complètement nouvelle, ne sera véritablement utilisée et fiable que quelques années plus tard, avec les travaux de M. Auguste Perret qui, en 1911, met le béton armé au service de la pureté des lignes.

Ce nouvel édifice devait marquer profondément la vie des riverains. Dans ce début du XXe siècle, le pont vient rompre avec les semi autarcies communales ou cantonales. Il crée un nouvel axe d’échange : aux uns s’ouvrent les portes des scieries et moulins bressans, aux autres les chemins des usines de ciment, du Four à Chaux, et du petit commerce de l’industrie familiale du vin du Beaujolais. Le bac avait vécut.

Destruction du premier pont

Pendant la retraite des troupes allemandes, dans la fin de l’été 1944, il était stratégique pour ces soldats de détruire les ponts, points de passage par excellence. Le notre n’échappa pas à la règle. Sur d’autres types d’édifices de la région, l’explosion tordait des poutrelles et des tabliers d’acier, couchait les pylônes porteurs, sectionnait des câbles, etc, sans aucun dommage pour le reste de la construction. Ainsi le pont de Saint-Laurent-sur-Saône, (Ain) bien assis sur ses piles massives, bien calés par leurs voussoirs solidement appareillés, n’eut à déplorer que la destruction de sa troisième arche. Mais pour celui de Crêches, il en fut tout autrement. Dès la première brèche ouverte, les arcs de parpaings cédèrent les uns après les autres, en chaîne. L’effondrement des pierres et des briques fut tel qu’elles obstruèrent la Saône. Il ne resta que les fondations, les ancrages des rives, et les culées d’appui.

« Au petit matin, on a découvert les piles couchées, presque soigneusement rangées les unes étant tombées bien droites sur les autres, comme des dominos. Après la destruction du mur, il a fallu poser des murs de soutènement contre la maison, pourtant bien solide avec ses murs en pierre. », raconte notre riveraine.

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