Pont de Remagen - Définition

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La réaction allemande après la prise du pont

Passage du pont de Remagen par les alliés

Le 9 mars 1945 débuta une contre-attaque allemande pour tenter de reprendre le pont et stopper l'avancée alliée, mais celle-ci était trop faible pour être couronnée de succès.

L'état-major allemand désespéré essaya alors durant les jours suivants de faire détruire le pont par des nageurs de combat, de Skorzeny, qui devaient déposer des charges explosives à la base de celui-ci. Mais l'utilisation de puissants projecteurs de surveillance permit de les repérer à temps.

Comme cette action avait échoué, les Allemands ont alors essayé, mais toujours en vain, de détruire le pont en le bombardant et ils utilisèrent à cette fin leurs nouveaux avions à réaction Arado Ar 234.

Ils tirèrent également onze fusées V2 sur Remagen. Ces missiles furent tirés depuis la forêt située au nord de Hellendoorn, aux Pays-Bas, mais seulement un V2 explosa à proximité du pont et l'ébranla comme lors d'un tremblement de terre.

Un canon monté sur un train manqua lui aussi sa cible. Hitler, fou de rage, instaura alors une cour martiale spéciale pour le front de l'ouest qui condamna à mort cinq officiers pour « lâcheté » et « manquement au devoir ». Quatre d'entre furent effectivement fusillés dans la forêt du Westerwald, dont le Major Scheller. Le Hauptmann Bratge, qui avait également été condamné à mort, a survécu car il avait été fait prisonnier par les Américains. D'autre part, le maréchal Gerd von Rundstedt fut démis de son poste de commandant en chef du front de l'ouest et fut remplacé par le maréchal Albert Kesselring.

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Conquête par les Américains

Le 7 mars 1945, devant l'avancée rapide des Alliés, le Kampfkommandant de Remagen, le Hauptmann (capitaine) de réserve Bratge, qui n'avait alors plus qu'un effectif de 36 soldats sous ses ordres, voulait effectuer le dynamitage du pont le plus rapidement possible. Les troupes de la 1re armée américaine contournaient alors déjà Remagen par le nord et le sud, car ils pensaient que le dynamitage du pont allait être imminent. Une partie de la population civile s'était réfugiée dans le tunnel ferroviaire qui se trouvait dans le prolongement du pont sur la rive droite du Rhin. Le Major (commandant) Scheller de l'état major du 67e corps d'armée, qui avait reçu au cours de la nuit du 6 au 7 mars le commandement du pont, voulait par contre conserver cette voie de communication intacte le plus longtemps possible pour permettre à un maximum de soldats allemands en retraite de l'emprunter et d'emporter avec eux du matériel lourd, quelques blindés et des canons. Cet état de fait créa une confusion chez les Allemands, car le Hauptmann Bratge ne fut informé de la prise du commandement par Scheller que le 7 mars vers 11 heures. En même temps, l'officier du génie responsable du pont, le Hauptmann Friesenhahn, qui avait réclamé 600 kg d'explosif à usage militaire, ne reçut que 300 kg de Donarit, une substance nettement moins puissante. Il tenta tout de même de l'utiliser pour un dynamitage rapide sur le côté droit de la rive.

C'est alors que des éclaireurs de la 9e division blindée américaine, sous le commandement du lieutenant Karl H. Timmermann, parvinrent à proximité du pont encore totalement intact. Complètement surpris, Timmermann en informa immédiatement le commandant en chef du groupe de combat B de la 9e division blindée US, le général Hoge. Celui-ci ordonna l'attaque immédiate et la prise du pont.

À 13 h 40 débuta l'offensive alliée. La situation devenant alors intenable, les Allemands, qui mirent à feu une partie des charges explosives, tentèrent un premier dynamitage du pont, mais le seul résultat obtenu fut un cratère de 10 mètres de diamètre creusé dans le tablier du côté de la rive gauche. A 15 h 40, le Major Scheller ordonna à nouveau le dynamitage du pont, mais celui-ci resta toujours debout après l'explosion car un des câbles de mise à feu avait été détruit au cours des combats. Les Alliés parvinrent alors à prendre le contrôle du pont et, dans les 24 heures qui suivirent, 8 000 soldats traversèrent le pont en direction de la rive est du Rhin. Cette conquête, à laquelle avaient aussi participé des soldats belges et britanniques, entra dans les annales de l'histoire militaire en tant que « miracle de Remagen ». Le général Eisenhower donna l'ordre au commandant en chef du 12e groupe d'armées US, le général Omar N. Bradley, de transférer autant de divisions que possible sur l'autre rive du Rhin, même si ceci modifia son plan initial. On prétend qu'il se serait écrié : « Ce pont vaut son poids en or ». Le 17 mars 1945, le pont sévèrement endommagé s'effondrait, entraînant la mort de 28 soldats américains du génie et en blessant 93 autres alors qu'ils travaillaient à sa consolidation, 18 corps seulement furent retrouvés à cause du débit du fleuve à cette période. Seuls les pylônes de l'ouvrage sont restés debout. Mais à cette date, les Américains tenaient une tête de pont solide sur la rive est du Rhin et avaient déjà mis en place un pont flottant sur pontons à côté. Et comme le pont Ludendorff ne serait plus disponible, ils construisirent 4 ponts flottants supplémentaires sur le Rhin, entre Bad Hönningen et Oberwinter, pour le remplacer. Le plus long d'entre eux, le Victor-Bridge à Bad Hönningen, mesurait 420 mètres et fut mis en service le 22 mars 1945.

Entre le 7 mars et le jour de l'effondrement du pont, le 17 mars 1945, les Alliés ont pu faire passer 18 bataillons de l'autre côté du fleuve.

Le lieutenant Karl H. Timmermann ainsi que 12 autres soldats se virent remettre la Distinguished Service Cross.

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